CÔTE  D’IVOIRE

 

 

1987 – 1989

 

Africain un jour, africain toujours

 

 

 

Président Félix HOUPHOUËT-BOIGNY

Du 7 Août 1960, Indépendance de la Côte d'Ivoire, au 7 décembre 1993.

 

On lui doit notamment les phrases suivantes :

"La Paix, ce n'est pas un mot, c'est un comportement"

"Un homme qui a faim n'est pas un homme libre"

Votre prochain voyage sera en terre Africaine

La Côte d'Ivoire est une invitation au voyage, je vous emmène à la découverte de cette étonnante Afrique à la richesse souvent ignorée.

Le Guide du routard décrit ainsi la Côte d’Ivoire :

« Vue d’avion, la Côte d’Ivoire, c’est un peu comme la palette du peintre : une grosse touche de vert écolo pour représenter la densité de la forêt, un filet de blanc pour son cordon littoral, des mèches de jaune paille pour les savanes mandé et sénoufo, un soupçon de brun pour les reliefs, des rubans d’ocre pour les voies de latérite ou de gris pour le bitume, du bleu pour ses lacs...

« Vue d’en bas, elle nous frappe violemment par ses contrastes socioculturels, économiques et architecturaux. Entre l’hyper modernisme, voire le futurisme de certains quartiers d’Abidjan, le néo-classicisme de Yamoussoukro et l’habitat traditionnel des villages reculés, comme ceux des pays Yacouba de la région de Man, ou Sénoufo du côté de Korhogo, il y a un gouffre !

 

Nous y passerons 2 années inoubliables.

 

 

 

 

 

 

 

Langue officielle : français

Monnaie : le franc CFA

1er producteur mondial de Cacao, et 3è de Café

 

 

YAMOUSSOUKRO

Le remplacement d'Abidjan comme capitale de la Côte d'Ivoire par Yamoussoukro, naguère village inconnu du pays Baoulé n'a surpris personne. Transformé depuis l'indépendance en une véritable ville, son impressionnant réseau de voies, larges comme des autoroutes et éclairées en permanence, laissait présager un destin éclatant. Capitale officielle depuis le 21 mars 1983, Yamoussoukro, village natal de l'ex-président Houphouët-Boigny, le devenait depuis quelques années officieusement, mais de plus en plus clairement.

Car il n'y avait pas que ses artères colossales... et colossalement vides pendant longtemps pour soulever l'étonnement, puis le soupçon qu'il allait ici se passer quelque chose de particulier. Depuis son brusque développement, il ne se construisait pratiquement pas de bâtiment public ou commercial sans que ses dimensions ou son architecture souvent imposante ne lui conférât une solennité, longtemps insolite dans une agglomération où les "vides" dépassaient de loin les "pleins".  

Le quartier résidentiel, vue de la terrasse de l’hôtel Président.

Nul ne peut oublier l’impression de stupeur que le visiteur ressentait, lorsqu’au centre d’un quartier pratiquement désert et sans végétation, à gauche de la route bitumée qui pénétrait dans la ville en venant d’Abidjan, il découvrait l’hôtel Président (285 chambres et une capacité d'accueil de 800 personnes, avec son restaurant panoramique à son sommet, une galerie marchande, un cinéma, un solarium et une discothèque),

et son golf 18 trous (le plus grand de Côte d’Ivoire), 

puis, un peu plus loin, l’énorme Maison du Parti-Palais des Congrès. Les matériaux précieux et en particulier le marbre dont ils étaient composés, ainsi que leur masse impressionnante apparaissaient alors depuis l’avenue centrale sans que rien, ni maisons plus modestes, ni végétation digne de ce nom, ne vient en atténuer la pompe.

Peu à peu, certains vides se sont comblés dans les différents quartiers délimités par des artères aussi larges que l’imposante avenue centrale, coupant la ville en deux et passant entre les gares routières, groupées autour d’hôtels plus modestes que le Président, du marché et des quatre lacs artificiels.

Au bout de cette avenue, avant de tourner à gauche, l'immense propriété du président FHB, entourée de lacs artificiels infestés de crocodiles, on en estime le nombre à environ 200. Chaque soir vers 17h se déroule le "festin" des caïmans. Devant les badauds, l'honorable "ancien" donne la nourriture aux sauriens puis descend sur la berge prend la queue d'un animal et simule de la lui trancher pour la joie des touristes désireux de faire une photo insolite.

 

Si on arrive en dehors du créneau horaire on peut moyennant quelques CFA donner une volaille à ces animaux afin de les faire sortir du lac. Un spectacle impressionnant !

À gauche, le quartier de l’habitat, ou l'on trouve beaucoup de villas des professeurs. De l'autre côté du lac, se situe le restaurant Pazé.

Restaurant Pazé
Restaurant Pazé
La préfecture
La préfecture

À droite, une avenue plus large que les Champs-Élysées, assortie de lampadaires plus hauts que ceux de l'A16, conduit aux grandes écoles. On y trouve aussi la préfecture ainsi que l'hôtel de ville, le terrain de foot des "Éléphants" pour finir en cul de sac au milieu de la brousse. 

L’ENSTP (École nationale supérieure de travaux publics). Cet établissement construit en 1975 sur un magnifique parc arboré de 70 hectares, se présente sous la forme de 4 énormes cubes de béton parcourus de coursives, entourés de hautes voûtes et reliés entre eux par des allées de gravier lavé plantées de fleurs et de verdure et parsemées de pièces d’eau.

Un peu plus loin l’INSET (Institut National supérieur de l’Enseignement Technique) retranchée derrière l’étang qui la sépare de sa voisine, s’étale sur près de 65 hectares juste à l’orée de la brousse. De prime abord, elle semble moins impressionnante que l’École des travaux publics, sans doute à cause de son architecture moins compacte ; cependant le bâtiment central, avec son hall d’entrée majestueux tout en hautes arches carrelées, sa bibliothèque « enfouie » décorée de fresques colorées et ses allées s’éloignant en rayons vers les différentes sections d’enseignement de l’établissement, ne laissera pas de surprendre par sa recherche et son originalité architecturale.

Dernière grande école : l’ENSA (École nationale supérieure d’agronomie), également appelée l’Octogone, en raison de la forme de son bâtiment principal, sis sur un terrain de 11 hectares. Sans doute la plus désolée d’entre toutes, bien qu’également de belle facture : les travaux de sa réalisation n’ont pas été menés à bien par rapport au projet de construction initial, et ni les têtards et poissons marinant dans l’eau vaseuse du cours d’eau qui parcourt l’allée centrale, ni la myriade de panneaux indiquant les différentes salles dévolues aux multiples enseignements spécialisés dispensés dans l’école ne parviennent plus à donner le change.

A l’extrême ouest, sur une colline, se trouve la Fondation Houphouët-Boigny, immense bâtiment faisant honneur au marbre et au bois précieux, prolongé d’une vaste esplanade de marbre illuminée par de nombreux réverbères et entourée d’un « jardin à la française ». Elle fit longtemps l’objet de vives polémiques, puisque personne ne savait à quoi elle était destinée. On a parlé d’Assemblée nationale ou d’une structure gouvernementale de la plus haute importance. Mais ces instances sont encore à Abidjan. En revanche, on dit aujourd’hui que cette Fondation serait destinée à une grande organisation internationale culturelle ou autre… Quoi qu’il en soit, cet immense et somptueux complexe qui s’enfonce sur 3 niveaux, climatisé en permanence, ne sert que deux ou trois fois dans l’année pour des séminaires et colloques internationaux.

 

 

La basilique Notre-Dame-de-la-Paix

Notre-Dame-de-la-Paix est née du talent d’architecte de Pierre Fakhoury, libanais d’origine mais ivoirien de cœur. En effet, à l’issue d’un concours organisé de fin 1984 à début 1986, et qui mettait aux prises plusieurs grands noms de l’architecture d’aujourd’hui, c’est finalement son projet qui fut choisi par le Président HB, le 4 février 1986. Se mettant aussitôt au travail sur le terrain, Pierre Fakhoury fit en sorte que les délais de construction soient respectés, c’est-à-dire un achèvement prévu, dès le départ, pour l’automne 1989.

Par le style donné à l’édifice, avec son dôme haut de 158 mètres rappelant par sa forme celui de Saint-Pierre-de-Rome, mais en beaucoup plus grand, 

L’architecte répondait au goût du Président ivoirien pour le néo-classicisme, avec le jeu de ses très nombreuses colonnes particulièrement appréciées par M. HB. Le dôme pourrait contenir Notre-Dame-de-Paris. Certains dirons que la construction, dont la démesure impressionne (marbre, bois précieux, vitraux mettant en scène le président, ascenseurs tubulaires dans les colonnes, climatisation, etc.) a été financé en grande partie par les caisses de l’état. Après de nombreuses années de polémiques sur sa pertinence (le catholicisme n’est pas la religion majoritaire), elle est aujourd’hui propriété du Vatican. Du fait de son grand coût d’exploitation, elle n’est plus illuminée qu’une fois par an (à Noël).

 

 

Avec la Basilique Notre Dame de la Paix, la grande mosquée de Yamoussoukro, elle aussi œuvre (la première) de Félix Houphouët-Boigny est un joyau architectural qui fait la fierté de la capitale politique. Rares sont les dirigeants musulmans, nationaux ou pas, qui séjournent à Yamoussoukro sans y adresser une prière à Allah.

La vie à Yakro

La maison, quartier des millionnaires

Construction de notre payotte

Elle fait partie, aujourd'hui, de la cour de récréation des Colibris.

Le personnel

Les écoles françaises

 

 

 

ABIDJAN

Située dans le sud du pays au bord de l’océan Atlantique est la capitale économique du pays depuis 1984.

Elle est le chef-lieu du département portant le même nom et peuplée d’environ 6 millions d’habitants.

C’est une ville moderne situé à 6h00 de vol de Paris.

Un subtil patchwork de terre et de lagunes.

Selon la légende, des colons français qui exploraient la région d'Abidjan rencontrent un vieil homme. A la question des étrangers lui demandant le nom de l'endroit où ils se trouvaient, il répondit : « je reviens de couper des feuilles dans la forêt », ce qui veut dire en langue Ebrié « Téchan M'bi djan ». L'oreille peu exercée des français aurait entendu «Abidjan».

Ainsi fut baptisée la ville qui, le 1er janvier 1934, devenait le chef-lieu de la colonie et, le 4 décembre 1958, prenait le titre de capitale de la République de Côte d'Ivoire après Grand-Bassam et Bingerville et avant Yamoussoukro.

 

Abidjan, c'est d'abord le quartier du Plateau.

 

Surnommé par certains le "Manhattan des tropiques", Le Plateau avec ses nombreux immeubles surplombe la lagune Ebrié.

Les grands immeubles lui donnent un aspect très moderne.

Les grandes institutions y sont implantées tout comme les grandes banques.

Une partie de la ville en pleine effervescence durant la semaine et étonnamment calme le week-end.

 

La Cathédrale Saint-Paul d’Abidjan est un édifice religieux catholique réalisé à Abidjan, par l'architecte italien Aldo Spiritom, à l'initiative du Président Félix Houphouët-Boigny. La première pierre de cette cathédrale a été bénie le 11 mai 1980 par le Pape Jean-Paul II à l'occasion de sa première visite pastorale en Côte d'Ivoire. Il a également consacré l'édifice achevé le 10 août 1985 lors d'une seconde visite dans ce pays. Le coût de réalisation de cette œuvre architecturale est estimé à 6 milliards de francs CFA.

Elle est construite selon une architecture futuriste.

De couleur blanche elle évoque une tente et la voile d’un navire avec son mât-clocher et ses haubans.

L'hôtel Ivoire à Cocody
L'hôtel Ivoire à Cocody

Cocody
La renommée de cette localité résidentielle s'est construite autour de son quartier des ambassades, où de spacieux jardins surplombant la lagune enjolivent de fort belles demeures à l'architecture luxueuse. Cocody a l'énorme avantage d'être un faubourg autonome : la plupart des écoles primaires et secondaires y sont regroupées qui, s'ajoutant à l'université, à l'École Nationale d'Administration, à l'Institut des Arts, etc.… en font un véritable centre culturel. La radiotélévision ivoirienne (RTI) y est également installée. Avec ses hôpitaux, ses marchés réaménagés et ses divers centres commerciaux (dont l'Espace Latrille, abritant la plus grande galerie commerciale de la sous-région), Cocody ne manque de rien. Ses extensions (Riviera, Deux-Plateaux, Angré…) sont toutes aussi agréables à vivre.

 

 

 

Mais Cocody, c'est aussi le marché, quartier de l’artisanat où rivalisent de beauté poteries et sculptures artisanales.

La patinoire d'Abidjan

Quel privilège pour les Ivoiriens "aisés", cette patinoire...

Vous vous rendez compte ? De la glace à Abidjan ?

Carrément insolite...

 

 

 

 

 

 

Aux alentours d’Abidjan il y a de plus, plusieurs possibilités d’excursions : la ville historique de Grand-Bassam, les incomparables plages d’Assinie, les plantations d’ananas de Bonoua à perte de vue…

 

 

 

ASSINIE

Les incomparables plages d’Assinie

Située à 80 km à l'est d'Abidjan, Assinie est une station balnéaire de Côte d'Ivoire, au bord du golfe de Guinée.

Deux villages de vacances y ont été construits : Assinie (à l'origine le Club Méditerranée) et Assouindé (La Valtur).

Elle a constitué le lieu de tournage du film Les Bronzés avec Thierry Lhermitte, Josiane Balasko, Michel Blanc, Gérard Jugnot, Michel Creton, Christian Clavier, Marie-Anne Chazel, Dominique Lavanant, Luis Rego, etc.

Cette zone est la destination privilégiée des Abidjanais aisés pour le week-end.

 

 

 

GRAND-BASSAM

Située à 40 km d’Abidjan Grand Bassam est une station balnéaire très cotée de la Côte d’Ivoire.

La ville se veut un mélange de maisons anciennes de l’époque coloniale et de la ville africaine très dynamique.

Les Abidjanais aisés s’y rendent le week-end en villégiature.

Première capitale de ce qui était alors colonie française de Côte d’Ivoire de 1893-1900, la ville historique de Grand-Bassam, également appelée « quartier France », est construite sur un lido de terre entre la Lagune Ouladine au nord et l’Océan Atlantique au sud. Le choix du site répondait à des exigences de sécurité et de défense.

 

 

Grand-Bassam, c'est aussi un grand marché d’artisanat en bord de route.

Situé de part et d’autres de la chaussée, on y trouve de nombreuses richesses réalisées par les artisans pour la plupart sur place.

Tous les marchands méritent d’être visités.

Mais c'est encore et surtout les délicieuses langoustes. 

 

 

 

MAN

Les poupées de Man
Les poupées de Man

Au cœur du pays Yacouba, est une petite bourgade au pied de belles montagnes en forme de pains de sucre.

A l’ouest de Man, on suit une piste qui passe à proximité d’une cascade. À chaque tournant, la vision change : ici c’est une mare qui scintille sous les arbres, là s’étalent les rizières ou des champs de manioc, plus loin se balancent des bananiers. La dernière partie du trajet se fait à pied, dans l’ombre ravissante d’énormes bouquets de bambous. Par un escalier pratiqué dans les rochers, on descend vers la rivière, au milieu d’une forêt dense. Puis il nous faut franchir un pont fait de grosses et de fines lianes accrochées aux arbres de l'une et l'autre rive.

La première pensée est de se demander comment on va pourvoir le traverser, la deuxième concerne la façon dont les peuples dits "primitifs" ont pu avoir l'ingéniosité nécessaire pour le bâtir. En ce qui concerne la première question, la réponse est : surtout ne pas fermer les yeux et bien regarder ou on met les pieds. La deuxième reste du domaine du mystère, puisque le pont est réalisé en une seule nuit par les seuls initiés.

Toutefois, il faut avoir un certain courage pour entreprendre le passage sur le pont, parce qu'au fur et à mesure que l'on traverse, on a la vague impression qu'on oscille sur l'eau, qu'on se balance. Ce sentiment de flotter dans l'espace est dû aux tourbillonnements de l'eau. On arrive enfin à une très jolie cascade.

 

 

 

TORTIYA - A la recherche du dernier diamant

Le bout du monde. A perte de vue, un paysage lunaire avec quelques épineux tourmentés par l’harmattan, ce vent du désert porteur de tous les miasmes et générateur de toutes les épidémies. Le ciel est brouillé par le sable en suspension. Quelques kilomètres après avoir franchi la rivière Bandama au détour de la piste, on découvre soudain un spectacle hallucinant : sur des dizaines de kilomètres carrés d’une terre truffée d’excavations, de monticules, de galeries, tournée depuis un demi-siècle, des milliers d’hommes et d’enfants (qui parfois ont moins de douze ans) à demi nus creusant, cassant, tamisant, courant jusqu’aux trous d’eau, fouillant fébrilement la gangue humide pour découvrir ce caillou minuscule, encore moins brillant qu’un petit bout de verre brisé, qui taillé à Anvers sera dirigé vers les grands bijoutiers de  la place Vendôme ou plus sûrement, compte tenu de la médiocrité du produit local, vers l’industrie.

Ce ne sont pas les mines du roi Salomon. Ici, c’est Tortiya, jadis important gisement diamantifère exploité de 1946 à 1976 par SAREMCI (société anonyme de recherche et d’études minières en Côte d’Ivoire), aujourd’hui livré à des milliers d’Africains venus principalement du Mali ou du Burkina Faso qui échouent Ici comme des moustiques sur des tubes de néon. Le gisement est une fourmilière, une termitière. Les africains de Tortiya, véritables forçats de la mine ? se contentent donc des miettes abandonnées après le festin. Ils les recherchent fébrilement dans des souterrains non étayés, éclairés à la bougie, sans précautions élémentaires, sans casques. Les éboulements sont fréquents surtout à la saison des pluies.

Pendant 30 ans, les trente glorieuses de l’exploitation, la Saremci réussit à extraire industriellement 4 500 000 carats soit 900 kilos de diamants. Certes, ce n’était pas Kimberley en Afrique du sud mais il arrivait aux orfèvres de la place Vendôme, dont les frères Chaumet, d’utiliser pour leurs parures des pierres en provenance de Tortiya. Une soixantaine de spécialistes français encadraient un millier d’ouvriers africains. Une petite ville était née. Mais au fil des années le filon diminua. En 1976, la Saremci décida d’arrêter les frais. Des espagnols associés à des israéliens tentèrent de reprendre l’affaire mais la déconfiture fut rapide.

Aujourd’hui, le Tortiya d’autrefois n’existe plus, bien que d’immenses fromagers ombragent encore les cases qu’habitaient jadis les mineurs européens et leurs familles. Ici, la vasque ou s’ébattaient les gamins ; là le jeu de boules, plus loin le cercle. Mais tout paraît en ruine ; les rues sont défoncées, jonchées d’ordures et le sable venu du désert se fraye son chemin, inexorablement. Toute rose, la petite chapelle Saint-Nicolas où furent baptisés plusieurs dizaines d’enfants est dans un état de semi-abandon. La porte grince et les aigrettes cancanent sur le toit. Un village oublié du Far West au terme de la ruée vers l’or. Plus à l’est des carcasses arachnéennes : ce sont les anciennes installations de la mine, à demi enfoui dans le sol effondré : broyeurs, concasseurs, rampes de stockage servent aux jeux de quelques gamins de même que les tracteurs ou les extracteurs mobiles oubliés par les espagnols. Un arbre a pris ses racines dans ce qui fut un bâtiment administratif. Même impression d’abandon et d’oubli que dans les ruines de l’ancien bagne de Saint-Laurent du Maroni.

Et pourtant ici il y a des forçats. Par milliers. De l’aube au coucher du soleil, parfois la nuit pour quelques clandestins, ils courent d’un bout à l’autre des concessions. Quête permanente et organisée pour les victimes de ce nouveau mirage africain : les 50 kilomètres carrés du gisement ont été découpés en parcelles de 25 hectares environ et loués. Draman a 13 ans, il est couvert de boue des pieds à la tête. Il agite un tamis dans une eau rougie par la latérite : avec son père et ses frères aînés il travaille pour le compte du patron qui a loué la concession pour 400 000 francs CFA par an au gouvernement ivoirien.

Abrité sou un parapluie le patron surveille l’opération tamisage qui se déroule chaque après-midi, alors que l’extraction est entreprise le matin : de ses petits yeux perçants il guette le moment ou un des chercheurs viendra jeter à ses pieds le contenu d’un tamis car il a cru déceler un éclair, une brillance inusitée, une trace de cette légendaire Kimberlite qui affola le monde autant que l’or. Alors le Patron s’accroupit et avec une baguette trie la masse de cailloux comme une ménagère le faisait jadis pour les lentilles.

Koné Suriki a travaillé 18 ans avec la Saremci comme mineur. Il a mis un peu d’argent de côté et emploie une cinquantaine de personnes dont des femmes et plusieurs enfants, mais cela ne semble lui poser aucun problème moral. Sa hantise c’est qu’un des tâcherons qu’il domine, assis sur son pliant, ne soustrait à sa vigilance un diamant. La coutume veut que 70% de la vente du diamant revienne au patron et 30% au mineur. Ils sont trente à soixante mille à survivre aujourd’hui à Tortiya grâce au petit caillou brillant. Le minimum vital c’est un carat par mois et par personne.

 

A la paillotte de Marius

Nous garderons un excellent souvenir de notre week-end passés à la paillote aux côtés de Marius, Adjoua et de leurs "enfants" César et Fanny (des chimpanzés!).

 

Ils sont encore quelques-uns comme lui à traîner leurs guêtres en Afrique. Ces vieux français n’arrivent pas à s’arracher à cette terre qui est un peu la leur. On l’appelle Marius « le presque sauvage ». Il se nomme en réalité Marius Sauvade. Ce stéphanois de 51 ans, ancien pétrolier, est arrivé à Tortiya il y a 34 ans pour le compte de la Saremci. A la fin de son contrat et quand l’entreprise a plié bagage il est resté. Il a loué une concession de 100 hectares et s’est fait chercheur de diamant. Il a renoncé très vite car, dit-il, « on ne gagne pas assez d’argent sur une exploitation artisanale ». Depuis 15 ans, il cultive son jardin dont il sert ses légumes dans l’hôtel de brousse qu’il a ouvert avec Adjoua, sa femme ivoirienne, sur les bords de la rivière Bandama. Tous les français de Côte D’ivoire font un jour le voyage de Tortiya pour contempler les forçats du diamant et surtout faire la connaissance de Marius dont la barbe, les cheveux blancs et les coups de gueule sont connus à des lieux à la ronde.

 

Nous y reviendrons 1 an plus tard avec Paulette et JP.

Une petite histoire de Pépite

Je l'ai encore en travers de la gorge...

Vous voulez que je vous la raconte et bien voilà, Marius vendait des pépites qu'il montait en pendentif, il lui en restait une seule, et nous étions deux à la vouloir, Paulette et moi. Donc, dans un grand élan de bonté, je l'ai laissé à la frangine. Il faut dire que je la voulais avec un petit diamant incrustré et Marius m'avait promis de me la faire parvenir à Yakro. Je l'attends toujours et "la Pau" me nargue maintenant avec la sienne.

Marius et Adjoua
Marius et Adjoua

Une virée dans la pampa...

A la sortie d'un virage, j'ai perdu le contrôle de la voiture et je suis partie dans la brousse, mye good, à quelques centimètres près, je me prenais le baobab...

 

 

 

La baie des sirènes à Grand-Béréby

La Baie des Sirènes à Grand-Béréby, à 50 km de San Pedro. Village hôtel de 5 étoiles naturellement implanté sur une baie à la vue imprenable.

 

 

Sur la route de Bouaké

 

 

Les tisserands de Bomizambo

 

Sur la Commune de Tiébissou le long de la route on peut voir les tisserands en train de réaliser les tissus pour la confection de pagnes authentiques.

 

 

 

 

BOUAKE

Bouaké est la deuxième ville la plus peuplée du pays après Abidjan, Yamoussoukro étant classé au troisième rang.
Appelée capitale des populations d'ethnie Baoulé, elle abrite un marché de renommée sous régionale implanté sur le site de la cathédrale Sainte-Thérèse.

 

 

 

KOROGHO

Korogho est la capitale du nord de la Côte d'Ivoire, du pays Senoufo.

Cette région est notamment célèbre pour ses toiles teintes et ses vêtements de coton. On peut trouver sur le site des tisserands, à une dizaine de kilomètres de Korogho, toutes sortes de toiles blanches ou colorées.

  

Masques africains

 

 

Climat

La Côte d'Ivoire jouit d'un climat subtropical chaud.

Le sud du pays accuse deux saisons des pluies : la 1ère de mi-avril à juillet. Elle est la plus importante. La 2ème d'octobre à novembre. Les mois d'août à septembre sont des périodes plus sèches.

Les pluies toment souvent en fin de journée ou dans la nuit, ainsi il est possible de profiter de belles journées ensoleillées sur Abidjan.

Le mois de juin se voit le mois le plus arrosé !

En saison des pluies le degré d'humidité est tel que dans l'intérieur des terres la chaleur est comparable à une serre lourde et suffocante.

Durant la grande saison sèche de décembre à mi-avril, l'humidité ambiante diminue et le soleil devient plus présent.
Plus on monte vers le nord et plus le climat devient sec en saison sèche rendant les journées plus supportables que sur la côte. Les nuits plus fraîches permettent à l'organisme de récupérer.

La moitié nord du pays n'a qu'une saison des pluies d'avril à fin octobre. Le maximum de précipitations étant durant le mois d'août. Vient ensuite la saison sèche qui dure de 5 à 6 mois. Durant cette période souffle l'harmattan, vent chaud et desséchant.

 

La végétation

Un fromager
Un fromager

 

 

 

Ont été inventoriées plus de 2500 essences végétales.
Parmi les plus courantes on peut citer :

L’Acajou,

L’Iroko,

Le Bété,

Le Niangon,

Le Makoré,

Les feux de brousses menacent l'écosystème.

Il n'est pas rare de voir des étendues brûler.

 

 

 

Quelques fêtes à Yakro

Malgré tout, quelques mauvais souvenirs...

Un article lu dans la presse ivoirienne, le sujet est dramatique mais le style est très imagé...

 

YAMOUSSOUKRO : Pour ne pas perdre son homme une mère tue son enfant adultérin

 Sadique. Cruel. C’est le moins qu’on puisse dire, pour qualifier l’acte d’une mère. Elle qui a eu le courage de donner la mort à un bébé à qui elle a pourtant donné la vie. Les odieux faits, qui portent la marque de Mlle N’guessan Akissi Pascaline 27 ans, ont été perpétrés le samedi 5 septembre dernier, au quartier « 220 logements » de Yamoussoukro. Cette ignominie, difficilement nommable, défraie en ce moment la chronique dans la capitale politique du pays. De fait, expliquent nos sources, N’guessan Akissi Pascaline, qui sans nul doute, est loin d’être un modèle d’éducation réussie, a déjà mis au monde deux enfants sans pères reconnus. À présent, elle est unie par les liens amoureux, à un commerçant répondant au nom de N. Coulibaly. Un homme, comme en voudrait n’importe quelle fille. Vu que le commerçant dote sa dulcinée de moyens financiers relativement conséquents, pour lui permettre d’être à l’abri du besoin. En somme, des largesses qui auraient pu la mettre au-dessus de certaines envies et surtout, de dérives. Et pourtant, ce que le commerçant ignore, c’est que sa compagne s’est entichée d’un autre homme. Un élève, qui lui-même, a de la peine à trouver solution à ses multiples problèmes financiers. Mais un déficit, que le jeune homme comble certainement par ses puissants déhanchements au lit et dont raffole la jeune fille. Et pour cela, Pascaline ne manque pas de subterfuges, pour rejoindre chaque fois l’élève, qui ne se prive pas de lui faire faire des tours au « 7ème ciel ». Et ce qui devait arriver, arriva. La conséquence parfaite et implacable de toutes ces envolées sexuelles : une grossesse. De toute évidence, la fille volage n’est pas du tout partante pour que son amant attitré, soit au fait de la patente preuve de son infidélité. Le commerçant est à ses yeux, une « poule aux œufs d’or », qu’elle ne doit pas perdre. En aucun cas en tout cas. Que faire ? Tous les jours, elle plaque contre son ventre une gaine qui empêche que l’on s’aperçoive de ses nouvelles rondeurs loin d’être innocentes. Et cela, tout le temps que dure la grossesse. Son amant commerçant n’y voit que du feu. Le samedi 5 septembre, à l’insu de ses parents partis à des funérailles, elle accouche d’une fillette. Aux alentours de 6h du matin, les pleurs du bébé parviennent aux voisins immédiats qui sont tout étonnés. Il faut absolument faire taire le môme, pour éviter que soit su le pot aux roses. Et que fait-elle ? L’ignoble mère enferme son bébé dans un seau. Et malgré les cris du bébé qui vraisemblablement souffre, Pascaline maintient le couvercle du seau. Sa volonté est claire : tuer l’enfant et faire disparaître toute trace d’infidélité. Deux jours plus tard, le nouveau-né est découvert mort. La police est saisie et l’auteur de l’infanticide est mis aux arrêts.

 

 

 Et si après la lecture de ce fabuleux voyage, vous êtes en conflit avec moi, prenons rendez-vous chez le sage du village, qui réglera le problème sous "l’arbre à palabre".

 

 

 

 

 

Retour en France en Juin 1989