Abbaye de Boscodon
Tour du lac de Serre-Ponçon
Mardi 12 août 2014
Aujourd’hui, balade en solitaire, je vais faire le tour du lac avec un petit détour à l’abbaye de Boscodon. (soit 130 km).
La Baie Saint-Michel
L'îlot Saint-Michel est aujourd'hui l'un des sites les plus photographiés du département des Hautes-Alpes (pas difficile à comprendre, on ne s’en lasse pas…).
Base de Nautisme et de Plein Air de la Baie Saint-Michel
Le pont de Savines est un ouvrage d’art d’une longueur de 924 mètres, achevé en 1960. Il surplombe l’ancien village de 40 mètres.
« Le Maquis » de Boscodon
Ici en mars 1943, au cœur de ce qui n’était encore qu’un modeste hameau rural lové à l’ombre de l’antique forêt monastique, dans les ruines oubliées de la prestigieuse abbaye médiévale, et né par la volonté d’un homme de courage, le Maquis de Boscodon.
Marcel Imbert, un homme du cru, « bousquatier » de son état (exploitant forestier), décida d’aider les jeunes « réfractaires » au STO, qui refusèrent de partir travailler en Allemagne, contraints dès lors de se « camoufler ».
C’est chez lui, dans sa propre maison aménagée alors au fond de la nef de ce qui est aujourd’hui redevenu l’église abbatiale, qu’il va dans un premier temps les accueillir, avant de les diriger dans des caches plus sures, quelque part dans les profondeurs de la montagne ou de la forêt environnante.
Le terrible hiver 1943-1944 avec ses froids rigoureux et ses neiges abondantes, vont contraindre les jeunes à quitter leurs repaires et se disperser en attendant le printemps.
C’est au moment où une partie de ceux-ci va se trouver regroupée à Boscodon, dans l’attente de reprendre le « Maquis », qu’ils seront « vendus » par un des leurs. Le 16 mai 1944, à l’aube, les Allemands et la Gestapo conduis par le traître cernent le hameau.
Onze personnes seront arrêtées : 8 « maquisards » et 3 résistants du lieu. 10 seront déportés en Allemagne, 5 morts dans les camps ne reviendront jamais.
Appelés par le Seigneur Guillaume de Montmirail, propriétaire du territoire de Boscodon, des ermites s’installent ici dès 1132. Des moines de Chalais les rejoignent en 1142 et commencent la construction de l’abbatiale puis des bâtiments du monastère. Ils feront de Boscodon la plus grande abbaye de la région.
A partir de la seconde moitié du XIVe siècle, d’incessantes guerres (guerre de Cent ans, guerres de religion, guerre entre la France et la Savoie) mettent à sac les bâtiments, épargnant heureusement l’abbatiale Les reconstructions, restaurations et agrandissement des bâtiments apportent des transformations architecturales importantes au cours des siècles suivants.
Confisquée par l’archevêque d’Embrun en 1770, l’abbaye cesse d’exister en tant que telle. La révolution de 1789 la transforme en bien national. Boscodon devient un hameau rural comptant une vingtaine de familles.
Elle est rachetée peu à peu à partir de 1972 par l’Association des amis de l’abbaye de Boscodon et classée monument historique en 1974. L’association mène à bien sa restauration sous la direction
de l’Architecte en chef des monuments historiques.
C’est avant tout aujourd’hui un lieu de vie, de rencontres, d’échanges, un lieu d’activités culturelles et spirituelles.
L'Abbatiale de Boscodon
Dès son arrivée depuis Chalais en 1142, Guigues de Revel entreprend la construction de l'église abbatiale. Cette construction durera environ 30 ans
Le Cloître
Le lavabo est le seul point d'eau du monastère à l'exception de la cuisine.
Les moines s'y lavaient et s'y rasaient. C'est aussi en ce lieu qu'ils prenaient la "tonsure".
La citerne enterrée est le seul vestige de ce petit bâtiment, le sol ayant été abaissé par les travaux du XVIIe siècle.
Dans un souci historique et compte tenu de la dimension symbolique de cet élément, seule une évocation de la fontaine a été possible. Le symbole est ici, au cœur de l'abbaye, celui de la Vie, du baptême.
L’aile des moines
Un petit âne bien solitaire comme moi !!!
Le Boscodon
Un torrent redoutable par la fréquence de ses crues.
Retour sur Savines pour prendre la D954 et suivre l’autre rive du lac.
Plage des Eaux Douces entre Savines et les Crots.
Vue sur le lac du lieu-dit « Les Chappas »
Pas de gants, pas de chardons bleus !!!!
Site incontournable sur la route qui mène au Sauze du Lac, les « Demoiselles coiffées », appelée également « Cheminées de fées », qui se dressent vers le ciel.
L’apparition des Demoiselles Coiffées est due à l’érosion des dépôts glaciaires sous l’action commune des eaux de ruissellement, du vent et de la neige (dit phénomène « météorique »). Lorsqu’un gros bloc rocheux (transporté jusqu’ici par les glaciers de l’époque du Quaternaire) fait obstacle à la pluie et à la neige, l’érosion des terres à la périphérie du bloc rocheux va permettre de dégager progressivement une colonne de terre « coiffée » d’une pierre.
Ces piliers de terre et de pierres se solidifient progressivement grâce à un phénomène de capillarité. En effet, lorsque l’eau s’écoule au pied d’une Demoiselle Coiffée, on trouve une zone où la terre est plus sèche, plus poreuse. Aussi comme pour une éponge, l’eau à tendance à remonter doucement à l’intérieur de la « colonne ». Lorsqu’elle s’évapore, l’eau abandonne de nombreux sels minéraux qui vont permettre de cimenter ces « piliers » fait de terres, de cailloux et de sable.
Le site est classé depuis 1966.
Vue de Sauze-du-Lac, village perché sur les hauteurs du lac, au carrefour de l'Ubaye et de la Durance.
Le belvédère de Sauze-du-Lac, superbe vue sur le lac et le barrage de Serre-Ponçon.
A la sortie du village la route redescend rapidement vers
« les berges du lac ».
Le village de Sauze le Lac
Non loin du Port Saint Pierre.
Encore quelques kilomètres et je quitte les berges du lac pour longer l’Ubaye, que je traverse après le tunnel.
J’ai de là, un point de vue magnifique de l’Ubaye qui se jette dans le lac.
Un arrêt pour acheter des pêches au marché paysan, avant de bifurquer vers le barrage sur la D3.
Bon, je sais bien qu’il est impossible qu’il craque, mais lorsque je passe ici j’ai toujours une petite appréhension (je me retrouverai bien plus vite qu’en hélico à l’hôpital Nord de Marseille…)
En 1955, Electricité de France fut chargée de l’exécution d’un projet associant la production d’électricité à
l’irrigation des terres agricoles de la Provence. Le chantier du barrage a duré 54 mois. Le remplissage du réservoir d’eau, entamé le 16 novembre 1959, fut terminé le 18 mai 1961.
Réalisé en matériaux alluvionnaires, extraits du lit de la Durance, Serre-Ponçon est le plus grand barrage en terre d’Europe. Sa construction nécessita
le déplacement des populations et la destruction de villages. Seule la commune de Savines fut reconstruite et porte aujourd’hui le nom de Savines-le-Lac.
Il est le site de référence en matière de gestion multi-usage de l’eau : production d’énergie, « château d’eau » de
la Provence avec 200 millions de m3 dédiés à l’agriculture, à l’alimentation en eau potable, lieux d’activités nautiques, gestion du territoire et des crues…
Aujourd'hui, le barrage de Serre-Ponçon représente la plus
importante retenue d’eau en France. Il
est le deuxième lac artificiel d'Europe par sa capacité (1,272 milliard de m3), et le troisième par sa superficie (28,2 km²).
Encore une belle photo prise au-dessus de la Baie des Lionnets, juste avant l’entrée du tunnel.
Je passe le col Lebraut (1110 m). La dernière photo sera prise à travers les arbres, en bas j’aperçois la baie des Moulettes.
J’arrive à Gap en fin d’après-midi, j’ai parcouru 130 km.
Une balade que je recommande vivement, on en prend plein les « mirettes ».