MAROC
Janvier 2023
On continue par la côte Océane…
Et voilà, nous allons maintenant longer l’océan en grande partie….
Lundi 23 janvier 2023
En partant de la Plage Blanche ce matin, nous faisons une BA, nous prenons un nomade en stop jusqu’à GUELMIM, nous ne savons pas d’où il sortait, mais il devait certainement attendre depuis un moment, car les seules voitures qui pouvait passer en ce lieu étaient les quelques camping-cars garés pour la nuit sur le parking au terminus de cette route.
Arrêt pour déjeuner au souk de SIDI IFNI, d’une bonne assiette de poissons frits, ou Renée croise une française qui tenait une maison d’hôte dans les Hautes-Alpes.
En début d’après-midi, nous prenons le temps de flâner dans cette bourgade qui fut la capitale de l’Afrique occidentale espagnole de 1934 à 1969, date à laquelle elle fut restituée au Maroc (les marocains qui y vivaient se voyaient tous accorder la citoyenneté espagnole). Cette petite ville tapie sur une falaise dominant l’océan a des airs méditerranéens avec ses tons de blanc et de bleu, mais il ne reste plus grand-chose de sa grandeur passée, si ce n’est un charme prenant et vaguement nostalgique. Autour de la place Hassan II (autrefois Plaza de España), ombragée de palmiers et bordée d’immeubles jadis prestigieux, s’élève le quartier colonial dont un bâtiment semble menacer ruine.
Arrêt pour la nuit au camping Grancanaria, afin de faire le vide et le plein. On nous réparera même le loquet de la porte.
Mardi 24 janvier 2023
Une dizaine de kilomètres après SIDI IFNI, un crochet à ne pas manquer… Falaises rouges creusées par les vagues et le vent, créant une immense arche qui a rendue célèbre la Plage de LEGZIRA, classée parmi les 40 plus belles plages du monde !
A la sortie de LEGZIRA, nous prenons deux personnes à bord, un portugais et un italien des Pouilles, que nous laisserons un peu plus loin sur la plage de Lovely Bay, qui s’embellie d’un énorme rocher qui s’avance à l’encontre des vagues océanes.
Puis la route tournicote et joue aux montagnes russes, en toisant l’océan depuis les hauteurs.
MIRLEFT est un village qui vit toute l’année. Il s’étire le long des collines avec ses maisons blanches aux volets bleus, disséminées en plusieurs quartiers. Une rue principale à arcades traverse le bourg avec ses cafés et restaurants.
La plage où l’on s’arrêtera pour la nuit dessine une anse profonde au pied du village, à moins que la police ne nous envoie pas paître ailleurs (nous nous étions garés là il y a 2 ans, mais apparemment ce n’est plus possible).
C’est ce qui s’est passé, ordre d’évacuer car ce n’est pas sécurisé (soi-disant), ils nous demandent d’aller sur le terre-plein, le long de l’avenue. Et là, rebelote, des agents veulent nous faire évacuer car une dizaine de CC sont là. Je leur dis gentiment que c’est impossible, on ne conduit pas la nuit et comme il n’y a pas de camping, on va rester. Après maintes palabres, ils nous laissent tranquilles mais on doit partir demain matin…
Mercredi 25 janvier 2023
Retour à TIZNIT, pour récupérer les sièges du CC de Christian et Renée, et départ par la N1, route d’AGADIR. Arrêt à MASSA pour déjeuner.
Notre spot pour la nuit se fera face au petit village de pécheurs de TIFNIT.
Jeudi 26 janvier 2023
Sur la route d’Agadir…
Instants émotionnels à AIT MELLOUL, sur la base-vie de l’aéroport Agadir-Al-Massira, ou nous étions il y a plus de 33 ans, mais que de changements, et pas dans le bon sens bien sûr, à commencer par la piscine et les terrains de tennis. Quant à notre maison, on ne la voit plus, cachée par les haies, mais sur la photo suivante on aperçoit quelques fleurs du même bougainvillier… il y a exactement 32 ans.
Perché sur un piton rocheux, le village de TIOUT surplombe une immense palmeraie (on parle de 20 000 palmiers) toujours cultivée. Les ruines d’une ancienne kasbah transformée en restaurant touristique, dominent le site. Du haut de ce piton, une vue exceptionnelle s’offre sur le Haut Atlas et la vallée du Souss.
Pour la petite histoire, Fernandel tourna Ali Baba et les quarante voleurs en 1954 dans cette palmeraie.
Vendredi 27 janvier 2023
Au cours de la matinée nous arrivons sur TAROUDANT, surnommée « la petite Marrakech ».
Une fois la porte « bab Lakhmiss » franchie, nous découvrons l’une des plus anciennes villes du Maroc, dans une vallée entre Haut et Anti-Atlas, derrière une belle parure de remparts ocre crénelés (9 portes sur 7 km).
Après le déjeuner habituel, tagine (nous n’en sommes pas encore lassés, car toujours différents), nous filons vers le souk artisanal où sont vendus des produits typiques du Maroc, comme la fameuse huile d’argan et le safran, puis le souk berbère, mais pas de chance, nous sommes vendredi, c’est le jour de la grande prière et de la sieste, les boutiques n’ouvrent qu’à 17 heures.
Mais quand même 9508 pas, 6.6 km sur mon podomètre... (vous déchirez, m'a t'il dit...). Ce soir je vais être obligée de me droguer à l'opium pour éviter que mon genou ne me lance !!!
Samedi 28 janvier 2023
Séquence émotion à la crèche de l’hôpital Hassan II à AGADIR, où nous sommes venus apporter des vêtements et jouets du petit enfant de Renée et Christian. Que de changements depuis le jour ou je suis venue chercher Marine (décembre 1990). Tout alors n’était que tristesse et pas du tout entretenu, aujourd’hui c’est l’Association Tazzanine, (qui s’en occupe qui a pour objectifs :
- Assurer aux enfants abandonnés un hébergement, une éducation et les préparer à l’intégration dans la vie sociale.
- Promouvoir et protéger leurs droits.
- Assurer un épanouissement et un bien-être psychologique.
- Sensibiliser la société aux problèmes d’abandon d’enfants et ses répercussions en créant une dynamique d’échange et de coopération.
Tout n’est que couleurs et très propre, beaucoup de personnel, tous souriants, et une responsable qui nous a fait visiter toutes les salles.
On ne présente plus AGADIR, la « Perle du Sud » n’a rien d’une ville impériale, mais revendique 300 jours d’ensoleillement annuel et bénéficie d’un micro climat permettant d’y séjourner aussi bien en hiver qu’en été avec une température toujours agréable. Plébiscitée pour sa très belle baie et sa grande plage de sable fin qui s’étend sur près de 8 km de long, elle fut ravagée par un terrible tremblement de terre en 1960. Entièrement reconstruite elle affiche désormais un visage résolument moderne.
Dimanche 29 janvier 2023
Incontournable, le souk El Had est l’un des plus grands du Maghreb ! Entouré de remparts, disposant de plusieurs entrées, il vient d’être rénové. Une fois à l’intérieur, on est tout simplement éblouis par tant de couleurs. Des étals débordant de fruits et légumes, des pyramides d’épices dans les teintes rouges, jaunes, et ocre, sans oublier les objets issus de l’artisanat local : maroquinerie, tapis, lampes en fer forgé, bijoux, cuir… On peut y trouver de petites merveilles, mais… également des objets médiocre qualité made in China, ou des articles de contrefaçon. Comme dans la plupart des souks du Maroc, le prix n’est pas affiché, il faut donc négocier. Cela fait partie du charme local.
Lundi 30 janvier 2023
Ce matin, passage chez RichFlor, pour la manucure et pédicure, et déjeuner au marché de Talborg à l’étoile d’Agadir.
A 15h30, nous avons rendez-vous Renée et moi chez Nathalie (ma coiffeuse à Agadir depuis les années 1990), je tente pour la troisième fois, le passage au blanc, et ma fois, je vais peut-être y arriver !!!
Nous attendrons ensuite le moment du coucher du soleil pour monter à la Kasbah par le nouveau téléphérique. Ici aussi, beaucoup de changement, avec une magnifique plateforme d’accueil, et la restauration continue à l’intérieur même de la forteresse, encore fermée au public.
Agadir Oufella, était avec Founti qui s’étendait à ses pieds, le plus vieux quartier d’Agadir. De la fière forteresse, il ne reste plus, après le séisme du 29 février 1960, que la longue muraille restaurée qui entoure un terrain inconstructible, où la vue sur la baie d’Agadir et sur les ports est exceptionnelle.
La colline, comme les remparts, est illuminée la nuit. Elle porte une gigantesque inscription en arabe : Dieu, la patrie, le Roi.
Mardi 31 janvier 2023
C’est en 1992, à BEN SERGAO, que l’artiste italien, Coco Polizzi, a créé à l’intérieur d’une muraille une médina miniature, petit dédale de ruelles qui couvre une superficie de 12000 m2. Constructions de pisé, plafonds de style tataoui, enduits y sont réalisés selon les techniques berbères traditionnelles. Au hasard des ruelles, l’on découvre quelques ateliers d’artisans et un café maure.
LOCATION VOITURE DE LUXE, sur la devanture !!!
Retour à AGADIR pour déjeuner. Passage au marché municipal où en 1990, j’allais toutes les semaines acheter mon bouquet de fleurs. Aujourd’hui, nous y achèterons des filets de rougets pour ce soir… et après un au-revoir à Nathalie, nous partons pour le camping d’AOURIR, afin de faire un peu de lessive (bon de temps en temps, il faut bien revenir à la réalité des choses de la vie….)
Mercredi 1er février 2023
Partis en fin de matinée, avec un seul CC pour un circuit de 150 km environ, dans la vallée du Paradis. Un magnifique point de vue avant une grande descente, et de nombreux points de ventes de poteries et de fossiles. Je vais trouver encore une fois dans la caverne d’Ali Baba, une très belle pierre de Lune.
Après une jolie photo de la palmeraie du fond de la vallée, nous voila enfin arrivés dans les gorges de l’Asif n’Tarhat. La route a été très bien renforcée (bétonnée même par endroits), c’est un enchantement permanent. Toutefois, certains passages sont délicats dans la mesure où un seul véhicule à la fois peut s’y engager. Les hautes parois surplombent la route qui continue le long de la rivière courant parmi les roches et les bouquets de palmiers. Puis la route grimpe pour dominer les gorges et enfin atteindre un plateau fertile ou les palmeraies se succèdent.
Petite histoire : La Vallée du Paradis était le point de ralliement, dans les années 60-70 de nombreux hippies qui considéraient cet endroit comme privilégié, mais contrairement à ce que dit le Routard, le surnom ne vient pourtant pas de la génération flower power, mais d’un couple d’Allemands, gravement malade et pratiquement condamné par la médecine. Ils sont venus séjourner dans la vallée et au bout de six mois en sont repartis complètement guéris…
Il est + de 13 heures lorsque nous nous arrêtons devant l’hôtel-restaurant Tifrit pour déjeuner. Je pense que c’est l’un des meilleurs tagines que nous avons mangé depuis notre arrivée. Rachid, notre hôte berbère, intarissable sur l’histoire de sa région nous a fait passer un si bon moment que nous n’avons pas vu l’heure passée, et au final nous a déconseillé de continuer. D’après lui, une grande imprudence de faire encore la centaine de km sur une route étroite et tortueuse alors qu’il était bientôt 17h…. Retour donc au camping.
Bébés dromadaires nés ce matin derrière le camping d’Aourir.
Jeudi 2 février 2023
Départ pour un circuit dans l’arrière pays du Souss. Un bon moyen d’approcher de près la vie et les traditions des habitants… Bien sûr, on se trompe (enfin, je me trompe…) de direction et on se retrouve en pleine montagne, sur une piste pour 22 km… Christian, refuse d’aller plus loin, on fait demi-tour tant bien que mal et on arrive enfin à AMESKROUD à 13h30… il est grand temps de déjeuner.
Nous voilà sur le N8, celle que l’on appelait autrefois « la route de la mort » en raison de ces nombreux accidents de camions ou de bus (la même que nous avons pris la première fois que nous sommes venus habiter Agadir), aujourd’hui beaucoup moins fréquentée puisque nous longeons l’A7, Marrakech/Agadir.
Arrivés à IMI N’TANOUTE, on ne sait pas encore si on vire à gauche pour un retour vers la mer, où si l’on file à droite direction ASNI, afin de prendre le col de TIZI N’TEST (2100 m) et redescendre sur TAROUDANT, mais vu la neige sur les cimes, nous optons pour la première solution. On dormira donc à côté du stade de IMI N’TANOUTE.
La Police est venue nous déloger, sous prétexte que le parking n’était pas sécurisé, et nous a escorté jusque devant la gendarmerie. Peut-être un peu de zèle, mais on ne va pas les blâmer…
Vendredi 3 février 2023
Après un passage au souk ce matin, nous quittons nos compagnons de route qui ont décidé de repartir sur Taroudant (rendez-vous est pris dans quelques jours en bordure de mer), pour nous, reprendre la continuation de notre circuit dans l’arrière pays du Souss.
10 km après IMI N’TANOUTE, nous bifurquons sur la R214. Une très belle route qui vient d’être refaite, bordée de grand eucalyptus le long de jolis paysages sur la campagne marocaine. Les enfants ne sont pas habitués à voir passer les camping-cars et nous regardent comme des bêtes curieuses, mais il n’y a pas qu’eux, les gendarmes sur la route nous demandent notre destination car ils pensent que nous nous sommes égarés.
A la sortie de BOUABOUT, nous prenons la P2216, une route à une seule voie en bon état qui descend vers l’oued puis grimpe en haut des collines et les chevauche allégrement en apportant de très beaux points de vue sur les vallées environnantes. La route serpente ensuite tout le long une petite gorge. Tous les amandiers sont en fleurs, même les cerisiers qui ont déjà leurs feuilles. Après AÏT DAOUD, nous ouvrons encore grand les yeux sur les nombreux points de vue.
Puis on traverse SMIMOU, sans trouver un lieu pour s’arrêter pour la nuit. On va donc continuer jusqu’au petit village de TAFEDNA, où la route se termine par un lacet serré au bord de l’océan. Plusieurs CC sont déjà garés sur le parking en bout du village. Nous arrivons à temps pour voir le coucher du soleil.
Samedi 4 février 2023
Petite balade matinale dans le village de TAFEDNA. Là, devant quelques bâtiments, des barques bleues tirées sur le sable attestent le dur labeur des pêcheurs travaillant dans cet endroit isolé. Le cap qui nous protège du haut de ses 215m, est aussi le refuge de nombreux oiseaux grâce aux mélanges d’eau douce et salée.
À TAMRI, poussait autrefois la majorité des bananes produites au Maroc. En traversant l’immense bananeraie, on en profite pour en faire provision (0,90 euros, les 11 bananes).
Avec ses maisons arc-en-ciel qui donnent de la couleur à la vie, sa plage pittoresque au sable fin et blanc, son eau cristalline, le village côtier d’AGHROUDE se dessine comme une destination idéale pour un dépaysement absolu.
Et puisque nous ne sommes qu’à une vingtaine de km d’AGADIR, nous en profitons pour passer à Marjane (genre Carrefour), avant de revenir sur le camping d’AOURIR, pour y passer la nuit, et éventuellement attendre les Marseille.
Dimanche 5 février 2023
Après un grand nettoyage (le CC en avait bien besoin, le sable s’était infiltré de partout), nous voici à TIGUERT, sur la falaise en bordure de mer. Un lieu magnifique, si on ne nous déloge pas, on va y rester 2 nuits en attendant nos compagnons de route.
Lundi 6 février 2023
Journée au calme au bord de l’océan, à observer le mouvement des marées…
Mardi 7 février 2023
À hauteur du Cap RHIR, un lieu apprécié des surfeurs, on retrouve enfin nos Argentièrois, on commençait à les languir !!!
Après notre déjeuner rituel à TAMRI, nous revenons sur nos pas, afin d’admirer tout à loisir les vagues qui viennent se fracasser contre les rochers et d’assister encore une fois à un magnifique coucher de soleil.
Mercredi 8 février 2023
Nous continuons notre remontée vers le nord, arrêt à SIDI KAOUKI, dans un petit camping « Paradis Aïcha », en bordure de plage. Nous apercevons un immense champ d’éoliennes qui défigure un peu le coin, mais le principal est qu’elles permettent de fournir l’électricité à certainement des milliers de foyers marocains.
Jeudi 9 février 2023
Nous laissons un CC sur le camping pour rejoindre ESSAOUIRA avec l’autre.
La ville mélange avec subtilité les influences, arabes, berbères, africaines et européennes. Ancienne Mogador, elle fut reconstruite en 1764 par le sultan Mohamed ben Abdallah qui chargea l’architecte français, Théodore Cornut (élève d’un certain Vauban), d’en établir les plans. La ville fut rebaptisée Es-Saouira, « le camp fortifié ». L’activité frénétique du port de pêche contraste fortement avec l’atmosphère plus nonchalante et baignée d’embruns de la médina, entourée de remparts, qui se découvre au gré de balades dans ses ruelles pittoresques.
Vendredi 10 février 2023
2ème journée à ESSAOUIRA, direction le souk Jdid, où fruits, légumes et épices envahissent les étals, et font face à l’ancien marché aux grains, aujourd’hui transformé en placette avec terrasses de cafés et de restaurants ou nous déjeunerons vers 13 heures.
La spécificité d’Essaouira réside dans le savoir-faire des ébénistes et surtout dans la fabrication de l’huile d’argan, dont l’arbre ne pousse que dans cette région du Maroc ! Enfin, Essaouira est également réputée pour… ses galeries d’art. La ville et son atmosphère si paisible inspirent en effet bon nombre d’artistes.
Nous terminerons notre visite dans la doyenne des pâtisseries de la ville (1928) « Chez Driss », photos d’époque aux murs, joli patio arboré. Le moment aurait été agréable si on ne s’était pas pris de bec avec une marocaine qui soit disant, venait de finir ses études en France, mais qui voulait surtout faire du zèle, et rappeler que les bergers allemands étaient interdits dans tous les restaurants en France !!!! ah bon, 1ère nouvelle !!!! et qu’il ne fallait pas que l’on fasse au Maroc, ce qui était interdit chez nous… donc on n’avait pas le droit de rester ici avec Pin Up… Je vous laisse imaginer la suite !!!
Samedi 11 février 2023
Sur la route de SAFI…
À droite de SIDI SAÏD, on voit se dresser les ruines de la kasbah Hamidouch. C’est une grande forteresse qui date du sultan Moulay Ismaïl (1672-1727). L’enceinte extérieure, flanquée de bastions et surmontée de merlons, a encore grande allure malgré les ravages du temps.
Arrêt pour la nuit en bordure de plage à SOUIRA KÉDIMA, petit village de pêcheurs.
Une petite balade sur le port, qui conserve les ruines d’un ancien fortin portugais au raz de l’eau, avant le coucher du soleil.
Dimanche 12 février 2023
SAFI est la troisième ville économique du Maroc, le 1er port sardinier du monde, et la capitale marocaine de la céramique.
Plus haut sur la colline des Potiers s’étagent des ateliers où l’on fabrique les célèbres poteries de Safi ; les boutiques des artisans sont regroupées en contrebas.
Mythes & légendes…
Certains n’hésitent pas à attribuer l’origine du nom de Safi à une légende : sept jeunes Andalous partis traverser ce que l’on appelait à l’époque « la mer des ténèbres » (l’océan Atlantique), arrivèrent, après plusieurs jours de navigation, dans une baie où ils décidèrent de s’arrêter, mais ils se rendirent compte qu’ils n’avaient pas franchi l’Atlantique et l’un deux s’écria wa assafi : quel regret !
Arrêt en bordure de l’océan au Cap BEDDOUZA, pour permettre à Gérard et à Renée de faire la sieste.
Nous terminerons la journée à OUALIDIA. Cette ville se situe au bord d’un très joli lagon, abrité des vagues de l’océan par une barrière de dunes. Réputée pour ses excellentes huîtres dans tout le Maroc (plus de 200 tonnes par an), on s’apprête donc à y faire bombance !
Lundi 13 février 2023
Journée repos à OUALIDIA. A Midi, nous avions commandé un couscous, livré à midi au camping-car (12 euros/pour 2 personnes), il nous en reste la moitié pour demain.
Balade digestive le long de la lagune, et à 16h, on s’offre une dégustation d’huîtres à la cabane du pêcheur.
Mardi 14 février 2023
Les Marseille nous ont encore quittés, problème de régulateur entre le panneau solaire et la batterie, il faut qu'ils retournent à Aourir, 353 km/aller... bon courage !!!
Aujourd’hui Saint-Valentin, j’invite mon chéri à l’Araignée Gourmande, une institution à OUALIDIA.
Balade digestive et plutôt acrobatique (puisque chute…) sur de la roche érodée jusqu’aux ruines du palais où le roi Mohamed V aimait fêter des anniversaires.
Mercredi 15 février 2023
Nous quittons à regret OUALIDIA pour prendre la route vers EL JADIDA…
Nous irons toiser l’Océan du haut des remparts de la cité portugaise, classée en 2004 au patrimoine mondial de l’Unesco. Elle a conservé sa fière allure et ses murailles semblent toujours prêtes à affronter les pirates.
Elle cache aussi dans ses entrailles une singulière et merveilleuse citerne portugaise : multiples colonnes, jeux de lumière et surprenant effet de miroir, que j’avais visité en 2000 avec Paulette et JP, mais qui aujourd’hui est malheureusement fermée au public depuis la crise du covid.
Jeudi 16 février 2023
Incursion en pays BOUKKALA au départ d’EL-JADIDA.
Une fois sur la R216, on voit apparaître sur les bas-côtés de nombreuses tazotas. La plupart de ces constructions en pierre sèche sont intégrées aux cours des maisons, mais certaines sont abandonnées ou servent d’abri aux animaux. L’entrée de ces constructions est étroite, de forme trapézoïdale ; leurs murs très épis, jusqu’à 2 m de largeur ! Toutes les pierres sont agencées de telle sorte qu’en cas déboulement, elles tombent à l’extérieur. Une tazota représenterait à elle seule 200 m3 de pierres… Elles affichent des ressemblances avec nos borries dans le Luberon…
Très étonnant, les tazotas n’existent que dans ce rayon de 25 km2, et nulle part ailleurs au Maroc. Leur origine est encore un mystère. L’absence de datation sur un linteau ou une pierre laisse place aux hypothèses les plus diverses. Certains les font remonter à l’Antiquité et les attribuent aux Berbères de l’époque romaine. La proximité sémantique entre tazota et tazudea - qui signifie « bol renversé » en amazigh – appuie cette première hypothèse. D’autres chercheurs les associent à la présence portugaise, voire à la période du protectorat français.
Le nom de Boulâouane est bien connu pour l’honorable vin gris tiré de ses vignobles qui ont trouvé leur terre d‘élection sur le plateau des Rehamma. Mais c’est avec de l’eau que l’on dégustera le bon tagine livré à l’intérieur du camping-car car trop froid devant le boui-boui (eh oui, le temps est à la pluie…).
Mais la région recèle une autre merveille, la majestueuse kasbah de BOULÂOUANE, dont les ruines encore imposantes occupent un site remarquable.
Juste la vue à l’arrivée nous récompense des 10 km de route cabossée…
Sur la porte monumentale, une inscription nous donne le nom du sultan bâtisseur et la date de la construction (Moulay Ismaïl 1710).
Au pied de la tour d’où Halima (l'épouse du sultan) découvrit son domaine, et dont le sommet s’est hélas effondré, s’étendaient les appartements, dont il reste peu de chose (patio dont les murs ont conservé des fragments de plâtre sculptés). Au pied des remparts, on aperçoit les vestiges des magasins souterrains, ou hris.
À gauche, le minaret de la mosquée est resté debout. Une impression de grandeur et de solitude se dégage de ces ruines, et le tour des remparts nous offre de belles perspectives sur les méandres encaissés de l’Oum er-Rbia.
Il est impossible de dormir sur le parking, nous irons nous poser 100 m plus bas, d’où la vue est tout aussi splendide.
Vendredi 17 février 2023
Nous roulons sur des petites routes de campagne pour rejoindre CASA à 170 km.
Arrêt au camping Mimosa de MOHAMMÉDIA, ou nous étions déjà il y a 2 ans.
Samedi 18 février 2023
Nous avons eu de la chance, le comptable du camping nous propose de nous emmener au centre de CASA, sous-entendu CASABLANCA. 35 km de frayeurs, il conduit comme un malade, fait des queues de poisson, brûle les feux rouges…
Mais on arrive quand même, sain et sauf, devant l’ancienne médina, petite mais pleine de charme, blottie derrière ses murailles, où nous ferons nos derniers achats avant de nous rendre sur la place des Nations-Unies, le cœur de la ville moderne. On peut y admirer à l’angle de la rue Allal Ben Abdallah, le magnifique hôtel Excelsior (1914-1910) de style néo-mauresque décoré de tuiles vertes et de carreaux de faïence, avec son grand café, autrefois animé, en cours de restauration.
Le retour au camping se fera en train, et en taxi, (la différence entre grand et petit taxi, d'abord la couleur... puis le grand taxi peut prendre 5 clients à bord et la course te coûte 50 cts par personne).
Dimanche 19 février 2023
Journée tranquille au camping.
Lundi 20 février 2023
Les Argentiérois nous ont quitté ce matin. Ils peuvent rester jusqu’à fin mars au Maroc, et comme la météo ne s’annonce pas folichonne pour les jours à venir au nord, ils ont décidé de redescendre vers TIZNIT.
Notre arrivée sur RABAT.
Nous allons nous poser pour la nuit sur un parking à SALÉ.
Mardi 21 février 2023
Nous prenons un grand taxi pour rejoindre RABAT. Nous avons la chance de monter à côté d’un marocain qui a vécu en France et qui décide de nous accompagner jusqu’à la kasbah des Oudaïa en traversant le souk. Je dis la chance, car il doit venir nous chercher au camping-car vers 17h puisqu’il nous a gentiment inviter à dormir dans sa cour et de nous offrir la soupe marocaine au diner.
À l’intérieur de la kasbah, le café Maure est une institution, un lieu mythique. On y vient pour siroter un thé à la menthe accompagné d’une pâtisserie, tout en admirant la vue sur les remparts, sur l’allure fantomatique de la tour Hassan et sur le fleuve en contrebas.
Construite au XIIe siècle sous la dynastie des Almoravides, la Kasbah des Oudayas a connu diverses fonctions au cours de son histoire. Au départ servant de base militaire aux troupes marocaines notamment durant la conquête de l’Andalousie, puis repaire de corsaires, son nom actuel lui fut donné par le sultan Moulay Abderrahmane en l’honneur de la tribu des Oudayas, qui occupa un temps la Kasbah. Durant la deuxième moitié du XIXe siècle sous l’impulsion du protectorat français, l’endroit fut transformé en charmant petit village. Les ruelles étroites et les coloris bleu et blanc des maisons font presque penser à une île grecque !
De retour au CC en tram, nous irons déjeuner sur la marina de SALÉ.
Comme convenu, Hamid est venu nous chercher pour l’heure du thé. Un accueil plus que chaleureux par toute la famille. Femme, fille, belle-soeur et belle-mère, tous adorables, l’hospitalité marocaine encore une fois se confirme, et le soir, dégustation d’une des meilleures harira mangée au Maroc.
Mercredi 22 février 2023
Ce matin, flânerie dans le souk El Ghezel de SALÉ avec Hamid, avant d'aller visiter le quartier des potiers. Nous sommes encore invités à manger le couscous à 13h. On se sent un peu gênés par son hospitalité, car à part un plat déniché chez les potiers, un kilo de fraises et un pot de Nutella pour sa fille, il refuse de nous emmener chez un fleuriste...
Mais la gêne s'envole vite lorsqu'on déguste cet excellent couscous, je suis même obligée de freiner Gérard dans sa dégustation... tant est si bien qu'il se retrouve à faire la sieste couvert par la belle-mère d'Hamid...
Jeudi 23 février 2023
MEHDIA, à l’embouchure du Sebou fut au 16e siècle un repaire de pirates. Les Espagnols s’en emparent en 1614 – gagnant de vitesse les Hollandais - et élèvent l’enceinte, dont les ruines couronnent aujourd’hui les restes de la kasbah, dressée par Moulay Ismaïl en 1681, après avoir chassé les Espagnols.
De l’esplanade, on découvre une belle vue sur l’estuaire guidé dans l’océan par ses deux jetées, et le pittoresque port de pêche ou l’on déjeunera.
A proximité la réserve biologique du lac Sidi Boughaba avec ses colonies d’oiseaux.
Ce n'est pas fini !!!
La suite, sur la route du retour...