MAROC
Février 2024
on continue...
Des portes du désert à la Méditerranée
Lundi 5 février 2024
Une magnifique route la N12 ! Nous ne l’avions jamais empruntée et aucun regret, palmeraies verdoyantes et déserts de dunes…
Notre arrivée sur la petite ville présaharienne de TATA, capitale des Chleuhs, au pied du jebel Bani. Certains n’hésitèrent pas à l’appeler la perle de l’Anti-Atlas, et il faut avouer qu’elle le mérite, d’abord par la diversité de ses paysages mais aussi par la chaleur de l’accueil de ses habitants. On attribue à son air pur et sec le pouvoir de soulager rhumatismes, douleurs articulaires, et autres troubles respiratoires.
C’est pourquoi le camping affiche toujours complet, nous avons de la chance d’y trouver une dernière place… on va se poser ici quelques jours.
(D’après bcp de Marocains, Marine serait Chleuh, donc de cette province).
Le pain que l’on nous a servi à midi, venait de cette boulangerie. Excellent, croustillant à souhait, il m’a fait penser à la pâte à pizza de Fred (d’ailleurs c’est 5 dernières photos sont prises pour toi Fred !).
Mardi 6 février 2024
En tout et pour tout, TATA se compose d’une rue centrale très large et entourée de petites maisons rouges à arcades, sous lesquelles s’abritent d’innombrables boutiques.
Aux heures fraiches du jour, il y règne une certaine animation, lorsque les habitants de la palmeraie viennent faire leurs courses ou, tout simplement, se promener. Les femmes portent ici des jupes d’un bleu superbe…
Passage chez la coiffeuse, shampoing, massage et brushing + pose d’ongles permanents, pour un peu moins de 30 euros (Maison Mogador, rue Al Mokhtar Essoussi, à côté de la place Al Massira). Gérard ira dans le salon à côté.
Au souk ce matin, pour vous donner une idée des prix : 1 kg de dattes fraîches, 2,50 euros, 1 kg d’avocats 2,80 euros.
Puis ce sera le retour au camping.
Mercredi 7 février 2024
Départ de Tata par la P1805. 7km plus loin, nous voici près des Grottes de Messalite. Ici, l’oued Tata formait une très grande chute d’eau, lors de changement climatique le débit s’est réduit et les alluvions ont durci. L’eau de pluie occasionnelle a ensuite érodé la roche en creusant des grottes.
Nous ne les aurions pas vues si une Turinoise ne nous avait pas dit « Bellissima » en nous indiquant qu’’il fallait descendre dans le canyon.
On traverse la palmeraie et les maisons en pisé du village de TIGEZMIRT, puis on franchit l’oued. Dès lors, la route parcourt de plateaux désolés, ponctués ça et là de rares palmeraies. Austère, ce paysage n’en est pas moins d’une beauté saisissante ; les montagnes qui l’encadrent parfois couvertes de stries qui dessinent des formes inattendues, révèlent une superbe palette de couleurs… Spectacle sans cesse renouvelé que l’on découvre dans une solitude absolue, à peine troublée par la présence d’un troupeau de chèvres en quête désabusée de quelques brins d’herbe à se mettre sous la dent.
Nous trouvons à nous garer devant la porte fortifiée du douar d’AIT KINE, puis une jeune fille de 18 ans nous mène à l’agadir, grenier communautaire parfaitement restauré. Passé son énorme porte en bois, de nombreuses petites cases et ses échelles faites avec des troncs de palmier, permettaient aux habitants de mettre à l’abri leur récoltes et d’y cacher accessoirement leurs biens les plus précieux.
L’horloge à eau qui mesurait le temps de distribution de l’eau, 30 mn avant que la tasse ne tombe au fond de la coupelle.
Kasbah Dar Mourabitin Chourafates.
Nous passerons la nuit devant la poterne.
Jeudi 8 février 2024
TAGMOUTE, grand village de l’Anti-Atlas au cœur d’une très belle palmeraie, qui aurait déjà été habité par des Juifs vers 600 ans av. JC.
La route continue tout le long de l’oued, palmiers, jardins et villages fortifiés aux maisons de pisé, puis elle s’élève alors en lacets, offrant une multitude de points de vue jusqu’à 1800 m d’altitude, pour redescendre sur IGHERM, bourgade sans charme où nous pourrons déjeuner et nous ravitailler en fruits (oranges, bananes, fraises).
A la sorti d’IGHERM, nous allons pendre la R106, mauvaise idée… nous l’avions déjà prise l’an passé dans l’autre sens et elle est toujours en très mauvais état, 100 km de nids de poule, ponts détruits par les crues de l’oued… mais encore de beaux points de vue et des villages constitués de maisons aux toits plats…
Il est plus que temps de passer au lavage du CC dans une station service (5 euros).
Nous arrivons à TALIOUINE. Arrêt au camping « La bonne Étoile ». Nous y trouvons un couple d’Ariégeois sympas. Nous prendrons l’apéritif ensemble.
Vendredi 9 février 2024
TALIOUINE, capitale du safran.
Arrimée à flanc de montagne, à environ 1500 mètres d’altitude dans un cadre de montagnes plissées où l’ocre de la terre se confond avec celle des bâtisses dominant la courbe de l’oued Zagmouzen sous la silhouette imposante de l’ancienne kasbah du Glaoui.
La grande rue est animée, les habitants sont des Berbères chleuhs particulièrement accueillants. Avant d’aller boire un thé nous faisons une halte à la coopérative du safran. Et là, surprise !!!
Je signe le livre d’or en indiquant que je viens de Grenoble, la responsable qui parle parfaitement le français me dit qu’elle connait bien largentière, je lui dit que moi aussi, mais l’Argentière la Bessée ou je suis née… et bien, elle parlait bien de l’Argentière avec un « l’ », et qu’elle avait été reçue en 2013 par Mme BEN BRAHIM, qui comme beaucoup de Marocains travaillant à Péchiney étaient originaires de la Province de Taliouine. Le monde est vraiment petit petit…
Sur une période de trois à quatre semaines, de mi-octobre à mi-novembre, la récolte du safran bat son plein. D’abord marcher courbé vers les sols, très tôt le matin, pour distinguer les petites fleurs avant que le soleil ne risque de les flétrir et les enlever d’un geste précis de trois doigts, sans abîmer les stigmates. Puis pendant de longues heures, répéter le geste mécanique, ouvrir la fleur, pincer les stigmates, jeter les pétales, reprendre une fleur, ouvrir, pincer… il faut 140 fleurs, donc 420 stigmates pour obtenir un gramme de safran sec. Ainsi de prépare le safran, l’épice la plus chère au monde.
Samedi 10 février 2024
Au lever, nous apprenons le décès de Jean Paul (ce matin à 5h30), nous allons remonter.
Passé le col TIZI N’TICHKA, nous avons pris l’autoroute à MARRAKECH et nous avons roulé jusqu’à minuit pour nous poser sur le port de TANGER-MED.
Le lendemain, nous avons pu prendre le bateau à 10 heures. Dès notre arrivée en Espagne, ce sera de l'autoroute jusqu'à LA BRILLANE en France.
Les funérailles auront lieu le Mercredi 14 à 11h. Un bien triste retour pour une bien triste journée.