Sous le soleil du MAROC
Février 2020
Et on continue....
Aux portes du désert
Mercredi 29 janvier 2020
Nous quittons TIZNIT par la R104 et nous nous arrêtons à une station-service ou l’on nous permet d’y passer la nuit. Un officier « en djellaba » vient prendre nos passeports en photos et relève le numéro du camping-car !!!!
Jeudi 30 janvier 2020
La route serpente tout d’abord à travers la plaine, puis suit la vallée d’un oued bordé d’une palmeraie et après la traversée du petit village de TIGHMI, l’ascension très spectaculaire du col commence vraiment. Cultures en terrasses et arganiers alternent dans un paysage constellé de villages roses. On profite d’une succession de points de vue sur la vallée tous plus beaux les uns que les autres.
Au fur et à mesure que l’on pénètre plus avant dans la montagne, les cultures disparaissent et les arganiers restent seuls maîtres du terrain aride.
Arrivé au Col du KERDOUS (1100 m d'altitude), contournant le piton rocheux sur lequel a été construit un hôtel dans le style des kasbahs. L'endroit mérite une halte car la vue que l'on a sur toute la chaîne de montagnes de l'Anti)Atlas et ses villages nichés dans les vallées est vraiment superbe.
La route nous permet de contempler les paysages saisissants de l’Anti-Atlas. Entre-autres, les amandiers en nombre, dont les fruits sont essentiels à la gastronomie marocaine.
TAFRAOUTE est une grosse bourgade tout de rose vêtue, avec un environnement exceptionnel : la barrière de granite rose qui l’entoure, la forme de ces rochers qui s’empilent les uns sur les autres en défiant les lois de La pesanteur en font un endroit qu’il ne fallait pas manquer.
Balade à pied, dans la palmeraie jusqu’au pittoresque village d’ADAÏ, serré autour de son minaret d'un rose agressif, grimpe à l'assaut d'un invraisemblable chaos rocheux.
Le site est tellement beau que nous resterons ici quelques jours.
Vendredi 31 janvier 2020
Circuit de l’AÏT MANSOUR
Un must, à découvrir en partant de bon matin.
On passe tout d’abord par AGUERD OUDAD célèbre pour la formation rocheuse dite « le chapeau de Napoléon » que les gens de la région appellent aussi « le doigt » en raison de sa forme.
Puis on prend une route étroite, sinueuse et défoncée par endroits, pratiquement toujours en lacets, qui s’élève rapidement dans un paysage minéral d’une austère grandeur, avant de parvenir sur un plateau et de traverser le village montagnard de TASRIRT.
En arrivant au sommet, vestiges d’une ancienne carrière de granit. On traverse ensuite un petit plateau avant de redescendre sur les gorges.
Plus loin apparaissent devant nous d’impressionnantes parois rocheuses tabulaires, déclinant une somptueuses palette de rouges, ocre et orange.
Puis la route descend abruptement par de spectaculaires lacets jusqu’au fond du canyon pour suivre enfin le cours de l’oued. Chaos de rocher aux formes improbables, éboulis, sommets abrupts, murs verticaux de plusieurs dizaines de mètres composent un étrange paysage grandiose et rougeoyant. La sensation de solitude qu’il procure est impressionnante.
La gorge se resserre progressivement et les croisements sont quelquefois plus difficiles, heureusement peu de circulation...
Soudain, à un détour de la route, apparaît une palmeraie totalement inattendue, encastrée dans l’étroit corridor creusé par la rivière entre les parois de pierres. Spectacle étonnant d’une nature soudain devenue généreuse. Végétation exubérante, miracle né de l’eau dont le chant cristallin continu nous accompagne dans ce qui apparaît comme un véritable paradis terrestre.
La balade dans la palmeraie sera un vrai enchantement, seul le chant des oiseaux viendra troubler le silence. Un arrêt pour manger une omelette berbère (à tomber par terre) chez Abdou, dont la gentillesse est aussi grande que les montagnes qui l’entoure...
Mais il nous faut quitter ce lieu enchanteur, et la traversée de la palmerais en CC est quelquefois galère, même en roulant très doucement, des branches crissent sur les parois...
La descente vers le petit village de TARSOUA est somptueuse.
Nous terminons la balade par une piste qui permet d’accéder aux rochers peints dans les années 1980 par le belge Jean Vérame. J'étais déjà venue ici en 1990 avec la famille Raucy, la peinture était alors un peu délavé par l’action du temps
Retour dans la palmeraie de TAFRAOUTE, où nous passerons encore une nuit..
Samedi 1er février 2020
TAFRAOUTE, capitale de la babouche ! les meilleures du pays, dit-on. On en trouve de toutes les tailles, de toutes le couleurs, même des « BTT », babouches tout-terrain à semelle épaisse pour une marche souple sur terrain rocailleux.
Réparation de l’accroc fait à l’arrière du CC. Nous sommes une dizaine de CC alignés, ils sont venus soit pour des accrochages, soit pour la peinture, soit problème de mécanique. Ici ils sont une dizaine, chacun sa spécialité, et le patron Momo va d’un CC à l’autre.
Dimanche 2 janvier 2020
Mais aujourd'hui on est dimanche et ce n'est pas fini, donc bloqué devant le garage. Mais notre devise depuis que nous sommes au Maroc : on prend le temps... donc on va se promener, acheter des babouches, puis on rentre dans un restaurant pour manger un bon tajine, une partie de cartes et le temps s'écoule... demain est un autre jour...
Avant, après... coller morceaux par morceaux avec de la résine, reste la finition et le ponçage...
Lundi 3 février 2020
Petit-déjeuner en ville, en attendant le couscous livré au CC par Nezha (9,50 pour deux, en réalité il y en avait largement pour 4).
Travail fini.... comme neuf ! ils sont trop forts, 85,50 euros (même pas le prix de la franchise), et en France on nous aurait changé le pare-choc intégral et le dessous de la soute...
Par contre maintenant, il nous faut revenir sur TIZNIT, car le régulateur du panneau solaire installé il y a 5 jours ne marche pas... il fait déjà nuit lorsque nous arrivons sur le parking de l’atelier.
Mardi 4 février 2020
Retour sur TAFRAOUTE, ou nous offrirons le café à Momo et aux Isérois rencontré hier, puis nous reprenons la route direction TATA.
Si le nom du jebel Kest n’est pas très connu, par contre sa figure principale le Lion de l’Atlas l’est énormément. Curiosité géologique qui n’apparaît qu’à certaines heures de la journée, grâce à un formidable jeu d’ombres sur la montagne, il est certainement l’un des sites les plus photographié du Maroc.
On quitte la R106 pour prendre un chemin de traverse traversant des paysages époustouflants aux couleurs changeantes, des montagnes striées de différents tons du jaune foncé à l’ocre brun, des passages un peu hard sur l’oued, à sec heureusement... Ce n’est pas une route à prendre à la saison des pluies.
On va nous dire qu’il ne faut pas donner aux enfants, que cela entraîne la mendicité, mais pourquoi se priver de ses visages ravis lorsque l’on distribue des bonbons...
Nous retrouvons la N109 à ISSAFEN et bivouaquerons un peu plus loin (je ne saurais dire le nom du village, 4/5 maisons, une poste et un bâtiment administratif...), pas d’internet, un coin perdu en somme... où seuls les dromadaires peuvent vivre heureux...
Mercredi 5 février 2020
26 km avant TATA, on va quitter la R109, pour une très bonne piste qui nous mène jusqu’au village d’AGOULIZ. Un village très pittoresque, situé dans une gorge aux immenses falaises, les maisons de pierre semblent scotchées à la montagne, et les femmes berbères portent pratiquement toutes la même jupe d’un bleu indigo.
On va laisser le CC à l’entrée du village. Ibrahim se propose comme guide, il me fait penser à Daniel, on négocie le tarif et nous voilà partis pour une boucle de 2 heures.
On va suivre le filet d’eau qui coule dans une rigole en béton, traverser la palmeraie et sauter de rocher en rocher le long de l’oued, pour arriver à une source.
Pour seul bruit, le bruissement des palmes, le chant des oiseaux et le clapotis de l'eau qui coule dans le canal...
Il me reste encore un peu de force et souvent aider par Ibrahim nous montons jusqu’à la grotte ou le guide va se rafraichir au petit jet d’eau qui ruisselle, je fais semblant de faire pareil et Gérard, stoïque, nous regarde !
Le retour sera encore plus difficile, une grimpette dans les cailloux jusqu’au chemin muletier, pour redescendre vers le village.
Ibrahim et sa sœur vont nous offrir le thé accompagné de confiture d’abricot sur du pain fait maison et des dattes. Mais avant il me proposera de me désaltérer au même verre d’eau fraiche qu’il tire de sa jarre en terre... je n’ose refuser puisque j’avais dit en cours de chemin que j’avais très soif... Gérard me regarde, je sais ce qu’il pense « attention la Tourista »...
Notre arrivée sur TATA se fera dans l’après-midi. Nous voilà serrés comme des sardines dans le camping municipal (ce n’est vraiment pas ma tasse de thé...), je préfère mille fois le sauvage... mais nous n’avons rien trouvé d’autre ici.
Jeudi 6 février 2020
TATA Capitale des Chleuhs, au pied du jebel Bahi, c’est déjà une ville saharienne. On attribue à son air pur et sec le pouvoir de soulager rhumatismes, douleurs articulaires et autres troubles respiratoires.
Je dévisage tous les gens pensant trouver le sosie de Marine, ils ont pratiquement tous sa couleur de peau.
En tout et pour tout, la ville se compose d’une rue centrale démesurément large et entourée de petites maisons rouges à arcades, sous lesquelles s’abritent d’innombrables boutiques
Nous irons à la découverte de la clepsydre, au village AGADIR-LEHNA. Cette horloge à eau, d’origine très ancienne, détermine une unité de temps pendant laquelle on irrigue sa parcelle. Principe : dans une bassine en poterie remplie d’eau flotte un bol de laiton percé à la base, lorsque le bol tombait au fond cela faisait une unité. Une parcelle a droit à un certain nombre d’unités matérialisées par des nœuds sur une ficelle Un comité de sept sages déterminait le nombre de nœuds nécessaire. Ce système vieux de 500 ans, perdure encore de nos jours et il permet de répartir l’eau à des kilomètres à la ronde avec une précision redoutable.
Contes et légendes
AGADIR LEHNA, le village est surmonté d’une ancienne et vieille mosquée, ouverte à tous les vents. C’est la « mosquée des femmes » du moins pour celles qui sont en quête d’un mari. Et pour cela, juste devant la petite ouverture qui regarde les maisons en dessous, elles préparent des plat succulents et odorants, en espérant que leurs effluves parviendront jusqu’au nez d’un homme qui viendra trouver l’excellente cuisinière... Inch Allah.
Aujourd’hui, jour de lessive... je participe...
Un petit clin d’œil à Fred, nous déjeunerons d’une pizza 4 saisons. Trop copieuse, nous en ramenons ¼ au CC.
Reprenant notre périple, la route court sur un étroit plateau désertique encadré de montagnes, l’Anti-Atlas à gauche, le jbel Bani à droite.
Au-delà de la palmeraie, la terre blanchâtre, curieusement plissée, constitue un étonnant paysage lunaire dans lequel l’oued Tissint, à sec et que l’on aperçoit par endroit, s’est frayé un chemin encaissé .
Nous faisons halte pour la nuit devant les cascades de TISSINT. Dans cette bourgade posée dans une belle oasis, Charles e Foucauld séjourna quelques temps lors de sa « Reconnaissance du Maroc », en 1883.
J’ai commencé à donner des bonbons à 3 petits garçons, 1 heure plus tard, nous avions tout le village devant le CC, ils en arrivaient toujours des nouveaux et comment savoir à qui j’avais donné, c’était trop amusant... jusqu’au moment ou un ancien est arrivé avec un bâton et nous n’avons plus vu personne...
Vendredi 7 février 2020
C’est le long de la N12 qui nous mène à ZAGORA que sont cultivées les pastèques vendues sur nos marchés.
Nouvelle façon de conduire de Gérard...
ZAGORA
La ville fut fondée par les Français au temps du protectorat. Elle est traversée par la large avenue Mohammed V où se déploient tous les services nécessaires : banques, magasins, cafés et restaurants... L’attrait principal de cette bourgade est d’être « au bout de la route » et de permettre une première approche du désert. C’est la fin de la vallée du Drâa.
Au camping-auberge ou nous sommes installés « PRENDS TON TEMPS », non non j’invente pas le nom !!! on nous propose une excursion pour aller bivouaquer dans les dunes du Chigaga pour le lendemain. Je pense que l’on va y aller, car j’ai un souvenir extraordinaire de ce ciel étoilé de la nuit dans ces grands espaces où la lumière humaine est absente...
Samedi 8 février 2020
10 heures, départ pour une excursion qui va nous mener sur les pistes arides du désert afin de passer la nuit sous un ciel étoilé au cœur des dunes de l’erg Chegaga. Ce sera un circuit de 297 km.
TAMEGROUTE
Notre premier arrêt sera pour parcourir les étranges ruelles souterraines qui nous conduisent de la place au quartier des potiers. Tracées sous les maisons, parfois plongées dans une obscurité totale, débouchant soudain sur un puits de lumière, elle préservent une étonnante fraîcheur, que l’odeur de terre humide ne fait que renforcer.
Quartier des potiers
Des artisans modèlent, gravent et décorent une poterie renommée. Une fois confectionnées, les pièces sont mises à sécher au soleil, avant d’être portées au four traditionnel où, au nombre de 800, elles sont enfournées en piles soigneusement calées.
A la coopérative on peut admirer les poteries vernissées, vertes (constituées de manganèse et de cuivre) ou marron (antimoine et cuivre).
On va quitter une première fois la route pour rentrer dans la palmeraie, qui ne compte pas moins de 30000 palmiers dattiers, et passer dans le village des fils de Brahim, BNI SBIKH, au passage nous déposerons une auto-stoppeuse berbère...
Jardins de fèves, petits-pois, carottes, luzerne et avoine se succèdent, arrosés par de l’eau salée...
Un puit d’eau potable.
On retrouve la route avant le passage du col de AMAGHAM, ou l’on s’arrêtera pour boire un thé et admirer un paysage grandiose. (Je suis déjà passée par là, il y à 6 ans)
Notre guide va s’arrêter un instant à TAGOUNIT pour faire le ravitaillement et on va de nouveau quitter la route pour 80 km de piste. Chouette !!! Brahim me permet d’enlever ma ceinture en me disant que les gendarmes du désert (les dromadaires), ne sévissent pas.
Arrivés aux dunes du Juif, on nous donne quartier libre pendant 1 heure, le temps de préparer le déjeuner. Pas de scorpions, ni de serpents, mais d’inombrables petites bestioles qui festonnent le désert.
De beaux tamaris.
LE 4X4 avance sur une piste improbable, choisissant tel ou tel chemin au seul caprice du chauffeur. Parfois (parfum d’aventure !), ses roues semblent patiner à l’assaut d’une dune et on se demande s’il ne faudra pas descendre pour aider à dégager le véhicule.
De nombreux puits vont jalonner notre parcours. Celui-ci doit être bien connu des dromadaires car on sent encore leurs odeurs...
Des perdrix des sables pas du tout effrayées, j’ai l’impression que leurs ailes sont tellement ensablées qu’elles ne peuvent pas voler...
De magnifiques accacias.
Posée là sur l’ancienne route de Tombouctou, l’oasis sacrée d’Oum Lâlag. (sacrée car elle possède la richesse la plus précieuse du désert : l’eau, qui arrive ici, grâce à une source). On raconte que la source était habite par une âme protectrice et les nomades de passage, sûrs de cette protection y laissent sans appréhension leurs bagages.
Plante toxique dans le désert : la Cigüe
Et puis, nous voilà arrivés. Devant nous, un « homme bleu » nous accueille en nous souhaitant la bienvenue e nous conduit vers une tente, ce sera celle où nous passerons la nuit.
Nous assisterons au coucher du soleil en escaladant les dunes.
Les dunes de Chegaga, accesibles uniquement en 4x4 ou en dromadaires s'étlent sur 40 km de long et 15 km de large, elles atteignent parfois 300 m de hauteur.
J’en arrive au HIC du parcours, j’étais venue voir ce ciel étoilé qui m’avait laissé un souvenir inoubliable, mais c’était sans compter sur Madame la « pleine lune » qui m’a privé de ce plaisir.... Tant pis, une nuit dans le désert est tout de même un plaisir immense.
Je me suis tout de même levée 2 fois en espérant que cette farceuse s’était « cassée la binette ». Non, toujours là.. jusqu’au petit matin ou le soleil la chassa...
Dimanche 9 février 2020
Après le petit déjeuner berbère (jus de dattes et omelette), nous voilà sur le retour. Encore 60 km de piste avant d’arriver à M’HAMID.
On s’arrêtera plusieurs fois, car notre chauffeur est un passionné de fossiles (nous ramènerons quelques pierres).
J’oubliais de vous dire que la piste en 4x4, avec une musique RAI, c’est extraordinaire... tu danses sans le vouloir !!!
Des drôles de petits dromadaires...
On a pas le temps de trouver le temps long dans le désert, ici des nomades venus se ravitailler dans un puits, là des abeilles qui sont ici pour butiner les fleurs de jujubier, et des dromadaires, beaucoup de dromadaires.. et pas que...
M’HAMID (certains d’entre vous vont reconnaître la devanture de Bivouac sous les étoiles... et leurs laisser un goût de nostalgie...), Appellée aussi "la porte du désert" a une population cosmopolite mêlant berbères, homme bleus et habitants venus du soudan, qui rappeollent qu'elle était autrefoi une étape importante sur la route des caravanes.
C’est bientôt la fin du voyage. Merci encore à Brahim (BALADI BALADI), qui fut un super guide charmant et tout attentioné, qui nous a montré la magnifique palette de couleur du Maroc : le vert rafaîchissant des palmeraies, l’ocre du désert, et une lune qui n’en finissait pas d’éclairer la nuit.
Nous terminerons ce voyage devant le célèbre panneau « Tombouctou 52 jours ». Il s’agissait de 52 jours à dos de chameau, bien entendu, au temps des grandes caravanes
Lundi 10 février 2020
Aujourd’hui nous longeons la verdoyante vallée du Drâa ZAGORA-OUARZAZATE, une des plus belle route du Maroc.
Depuis quelques années, les marocains, conscients de la fragilité de ce patrimoine, entreprennent de le sauver. Ainsi, la casbah de Timidarte a retrouvé sa superbe, mais malheureusement fermée lors de notre passage.
Après AGDZ, ou nous déjeunerons, les paysages deviennent arides et dénudés jusqu’au col de TIZI N’TINIFIFT, qui nous offre tout de même une très belle vue sur la vallée.
Petite anecdote au passage...
Nous cherchons un restaurant, lorsqu’un marocain demande à Gérard de l’aider à envoyer une carte postale à un ami, car lui-même ne sait pas écrire en français. Je le préviens que c’est un attrape-nigaud, mais Gérard c’est un gentil, donc il le suit.. Nous entrons dans un magasin (bien sûr de souvenirs), il lui tend non pas une carte postale, mais une page de cahier, lui dicte un texte, et nous offre le thé pour nous remercier, et pendant qu’il disparaît, son frère nous sort un coffret de bracelets en argent.... On va tout de même arriver à sortir du magasin sans rien acheter non sans avoir bu le thé (quand même). Mais Gérard est encore persuadé qu’il a fait une bonne action.... lol...
Nous irons nous garer devant le Dar Nadia Bendriss, une très belle maison. Nous serons reçu par le gérant qui nous offrira le thé accompagné de petits gâteaux, sur la terrasse dont la vue s’étend sur la ville de Ouarzazate.
Mardi 11 février 2020
Ce matin, le gérant de la maison d’hôtes est venu au camping-car nous offrir 2 crêpes, et en rajoutant un peu de sucre, elles étaient délicieuses. Une attention très appréciée...
OUARZAZATE, la porte du désert
Entourée de montagnes, à 1160 mètre d’altitude, Ouarzazate est née d’un poste avancé créé par la Légion Etrangère en 1928. L’ancienne ville de garnison aurait pu disparaître aussi vite qu’elle était apparue. Heureusement, elle s’est trouvé une vocation autant inattendue que rémunératrice : elle est devenue le petit Hollywood du Maroc.
Il faut se pincer pour le croire. Ces pharaons plus vrais que nature veillent sur les studios de cinéma bien loin des rives du Nil...
Dès 1930, le cinéma s’installe dans la ville, avec Marlène Dietrich, (Morocco, de Joseph von Stemberg) et la fiction rejoint la réalité. Plusieurs chefs-d’œuvre du 7eme art tels que Gladiator, Laurence d’Arabie, Babel, ou encore Astérix, Mission Cléopâtre ont été tournés ici, transformant la ville en véritable Hollywood marocaine. Entre les sommets enneigés de l’Atlas et le désert surgissent donc à présent des quartiers de Jérusalem reconstitués ou encore de monumentales silhouettes de pharaons égyptiens en carton-pâte.
Avant l’arrivée des français, seule existait La kasbah de TAOURIRT, qui demeure l’une des plus belles du pays, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Vieille de quatre siècle est si emblématique qu’elle figure sur les billets marocains.
Figurant parmi les toutes premières constructions berbères d’envergure, la Kasbah a des airs de château de sable avec ses hautes murailles et ses tours crénelées, à la différence que ses fondations semblent indestructibles.
On va la visiter avec un guide qui nous aidera à comprendre à quoi servait ce dédale de pièces. Autrefois habité par un haut dignitaire du Maroc, le Glaoui (père de Mehdi qui tourna dans Belle et Sébastien). Les appartements du Glaoui et de sa favorite ont conservé leur décoration de stucs peints avec des couleurs naturelles (safran, indigo, jaune d’œuf, menthe...) et leurs plafonds de cèdre.
On continuera la visite par la médina, et on déjeunera dans un restaurant conseillé par le guide... Une horreur, installés sur la terrasse à l’ombre, nous avons eu froid, une petite fille n’a pas arrêté de sicler dans notre dos, et le tajine de kefta n’avait rien d'extraordinaire...
Pose pour la nuit devant le lac artificiel d’El Mansour Eddahbi.
Mercredi 12 février 2020
C’est le départ pour la vallée des mille Kasbah, (c’est exagéré mais elle en compte néanmoins beaucoup splendides et étranges à la fois), grandes bâtisses fortifiées, adossées à des falaises de couleurs ocre, terre brûlée ou rouge, témoignent de l’insécurité qui régnait autrefois dans ces régions.
Un arrêt obligatoire pour la visite de la kasbah d’Amerhidil, l’une des plus belles du Maroc et des plus célèbres puisqu’elle figura longtemps sur les billets de 50 dirhams au temps de HASSAN II. Elle appartient toujours à la famille Nassiri qui l’a bâtie au XVIIe siècle. C’est d’ailleurs un membre du clan, ayant troqué djellaba et turban contre jean et tee-shirt, qui la fait visiter. Elle montre des dimensions surprenantes, mais une grande partie est en ruine, à l’exception toutefois du logis principal flanqué de quatre tours et qui a été restauré. Après avoir franchi la porte, nous arrivons dans un petit patio planté de figuiers, palmiers-dattiers avant de monter sur les terrasses qui offrent un admirable panorama sur l’oued et la palmeraie. Dans les étages, quelques petites pièces sont ouvertes, montrant de jolis détails d’architecture.
Passé SKOURA, la route longe la chaîne de l’Atlas dans un paysage désertique tout de rouge et d’ocre. Malgré les constructions récentes, nous distinguons facilement de nombreuses vieilles kasbahs dont les tours émergent de la verdure au bord de l’oued, mais la plupart à l’état de ruines.
IMASINE, le plus vieux village de la vallée du Dadès marque l’entrée de la vallée des Roses, il est célèbre pour ses rochers qui défient les lois de la pesanteur.
EL-KELAÂ M’GOUNA est une importante bourgade, où depuis des siècles on cultive la rose de Damas. On en récole pus de 1000 tonnes par an et on tire de l’eau de roses utilisée pour la cuisine ou l’élaboration de parfums. Une fête (moussem) a lieu chaque année, en mai, mais on peut bien sur trouver de l’eau de rose toute l’année (il y a une boutique au m2 dit on par ici).
La route devient assez urbanisée jusqu’à BOUMALNE DU DADÈS, grosse ville qui peu à peu a colonisé la colline.
On va bifurquer à gauche pour rejoindre les GORGES DU DADÈS. Au début, la route s’immisce dans le fond de la vallée, dans un superbe paysage de montagne aux couleurs ocre, rouge, rose. En prenant de la hauteur, la route s’enfonce au sein d’impressionnantes falaises rougeoyantes.
Au kilomètre 25, à partir d’AÏT OURDANE, commence vraiment la partie la plus encaissée des gorges. La route s’élève maintenant en lacets jusqu’au-dessus des gorges rouges, étroites et profondes de plus de 100 mètres.
Et au milieu... coule une rivière, le Dadès qui une fois encore, apporte une certaine fraîcheur avec son cortège de verger et de petits champs cultivés.
La route goudronnée s’achève à MSEMRIR. Nous n’irons pas au-delà. Nous faisons demi-tour pour nous arrêter un peu avant BOUMALNE, sur le parking du restaurant de Hamou et Aïcha, un accueil authentique par une famille adorable. Nous avons eu la possibilité d’avoir un bon couscous servi au camping-car pour seulement 7 euros pour deux (et il nous en reste...)
Jeudi 13 février 2020
TINERHIR possède peut-être l’une des plus vastes et des plus belles palmeraies du Maroc qui s’étire sur près de 12 kilomètres, encore jalonnée de quelques vieux villages. Nous la découvrons en panorama sur la route des Gorges du Todra, immense tapis verdoyant au-delà duquel les paysages dénudés contrastent violemment.
Les Gorges du Todra proprement dites, débutent 14 kilomètres plus loin par un étroit défilé entre deux falaises hautes de 300 mètres, qui semblent avoir été coupées à coups de serpe dans la masse calcaire rouge du Haut Atlas et qui se pare de multiples couleurs au gré du soleil.. Les petits commerces de souvenirs se sont installés dans la partie la plus étroite des gorges, ce qui ne facilite pas le passage en CC.
Possible ou interdit !!!
Une fois traversé ce défilé, nous poursuivons la route qui longe l’oued de près. Après plusieurs kilomètres d’un paysage totalement minéral, nous atteignons le village berbère de TAMTATTOUCHTE, ou nous déjeunerons.
Reprenant la route, celle-ci prend un peu de hauteur, puis file dans des paysages immenses et rejoint le modeste village d’AÎT HANI où l’on change brusquement de versant, pour prendre la direction d’IMILCHIL. Les sommets du Haut Atlas sont encore enneigés et la route est particulièrement défoncée sur une quarantaine de kilomètres, ce qui nous oblige à rouler doucement.
On va aussi terminer notre provision de bonbons, un seul enfant sur la route et 10 arrivent de je ne sais où !!!
Arrêt sur le lac de TISLIT, le thermomètre est considérablement descendu, il faut dire que nous sommes à 2200 mètres d’altitude, il va faire très froid cette nuit.
Vendredi 14 février 2020
Ce matin 8° dans le CC et -3° dehors....
Nous reprenons la route : direction CASABLANCA. Arrêt dans un restaurant pour la Saint Valentin, sur une sation-service, qui dit mieux, et pour changer : un tagine !!!
Sous le soleil du MAROC
On continue...
Notre chevauchée nous ramène vers l'océan