AVRIL 2010
Et le voyage s’appelle Jura
Date : Samedi 17 avril
Itinéraire : ROMETTE – TREPT (224 km)
Date : Samedi 17 avril
Itinéraire : ROMETTE – TREPT (224 km)
Cette nuit, j’ai dormi avec Florian dans le camper. Charly vient de porter Emilie, elle prend ma place dans le lit, il est 7 heures du matin, nous démarrons. Les enfants dormiront pendant tout le trajet. Rendez-vous est pris avec Fred, il viendra les récupérer sur le parking Carrefour de Crémieu.
Nous arrivons vers 10 heures, Fred vient à peine de partir de Lagnieu, j’ai donc tout le temps de faire le plein en victuailles.
Nous retrouvons les cousins et cousines de Charly devant le restaurant de St Hilaire, le repas sans être gastro est très bon et nous passons un agréable moment. Nous finissons l’après-midi à Trept chez Elsa et Dédé, l’accueil est tellement chaleureux que nous y resterons pour dormir.
RESTAURANT AU BOIS JOLI
SAINT HILAIRE GARE
38460 ST HILAIRE DE BRENS
Date : Dimanche 18 avril
Itinéraire : TREPT - SAINT CLAUDE - LAMOURA (131 km)
.
Au petit matin, c’est Dédé qui nous réveille, il est allé chercher les croissants et le petit-déjeuner est déjà prêt dans la salle à manger.
Paulette et JP nous rejoignent vers 10 heures, nous abandonnons l’idée d’aller à la messe de Pont de Chéruy ou l’on s’est marié, il y a juste 40 ans, le 18 avril 1970.
Nous ne partirons que vers 14 heures pour le Jura, en attendant nous faisons une petite marche jusqu’à la charmante chapelle Saint Didier érigée au 13è siècle qui domine le hameau de Cozance.
A hauteur du village de Cerdon, la route pénètre au creux d’une courbe du Valromey. Dans le site sauvage du pont de l’Enfer, là où s’étaient regroupées d’importantes forces du maquis, le monument aux déportés de l’Ain a été érigé en mémoire du maquis de l’Ain, représenté par un buste de femme adossé à une muraille. Inauguré en novembre 1949, il s’agit du premier monument dédié aux déportés réalisé en France. Il est l’œuvre de Louis Leygues, lui-même ancien déporté.
"Où je meurs renaît la Patrie" (Aragon)
A TOUS LES FRANÇAIS
La France a perdu une bataille, mais la France n’a pas perdu la guerre
Des gouvernants de rencontre ont pu capituler cédant à la panique oubliant l’honneur livrant le pays à la servitude, cependant rien n’est perdu.
Rien n’est perdu parce que cette guerre est une guerre mondiale dans l’univers libre. Des forces immenses n’ont pas encore donné. Un jour ces forces écraseront l’ennemi. Il faut que la France, ce jour là, soit présente à la victoire. Alors elle retrouvera sa liberté et sa grandeur. Tel est mon but. Mon seul but !
Voilà pourquoi je convie tous les français où qu’ils se trouvent à s’unir à moi dans l’action, dans le
sacrifice et dans l’espérance.
Notre patrie est en péril de mort.
Luttons tous pour la sauver !
VIVE LA France !
18 Juin 1940
Général de Gaulle
Pause café un peu plus haut, sur un belvédère aménagé sur la gauche de la route. Il offre une magnifique vue panoramique sur le vignoble de Cerdon et les paysages du Haut-Bugey.
Bienvenue dans le cœur du Parc naturel régional du Haut-Jura. On se laisse transporter par la magie des lieux. Paysages vallonnés agrémentés de combes et de pré-bois, les Hautes-Combes nous séduisent.
C’est un pays de tradition, fier d’avoir conservé ses savoir-faire (le travail du bois et des diamants), son fromage (le bleu de Gex), ses paysages magiques et ses maisons en pierre recouvertes pour partie de tavaillons (planchettes en épicéa).
Arrêt à Saint-Claude ville ancienne, située dans un écrin de montagnes couvertes de forêts. Notre voyage débute par la visite de la cathédrale St Pierre qui est un monument remarquable. Construite aux 14è et 15è siècle, achevée au 18è. Abbaye prestigieuse avant 1742, elle fut longtemps l’objet d’un pèlerinage européen durant la période médiévale, encouragé par la présence des reliques de Saint-Claude, intercesseur en faveur de la protection des jeunes enfants.
Non, ce n'est pas 2 moines, c'est Jean Paul et Charly. Je n'ai pas cherché à faire un scoup.... mais 2 têtes tonsurées devant une église, cela prête à confusion.
Nous partons alors pour une promenade dans les rues très calmes puisque nous sommes dimanche, nous amène à visiter une expo sur la résistance et la déportation. Elle présente ce qui s'est passé dans la région pendant les années noires de l'occupation (entrée libre).
Bivouac au bord du lac de Lamoura, lieu dit de la « Combe du Lac ». Le plus haut des lacs du Jura à 1156 mètres d’altitude. Nous trouvons la neige et il commence à faire très froid.
Heureusement nos deux hommes piratent une installation électrique, une aubaine, car nous sommes tout près de la station des Rousses, et la nuit sans chauffage aurait été glaciale.
Nous avons parcouru 131 km.
Extinction des feux.
Date : Lundi 19 avril
Itinéraire : LAMOURA – LAJOUX – ST CLAUDE - CUTTURA – ST MAUR (85 km)
Le soleil se lève sur le lac, je m’habille et je vais ramasser une bonne salade de pissenlits. Paulette me rejoint, elle essaie de placer sa phrase favorite
- « que c’est beau, je me reconc…. »
- « non, ne fait rien du tout, ramasse les pissenlits »
10 heures, il est temps de partir.
Nous descendons sur Lajoux pour partir à la découverte d’un grenier-fort, malheureusement le lundi il reste fermé. C’est la maison du Parc Naturel du Haut-Jura qui se situe juste derrière le Point Information qui devait nous remettre les clés.
Le grenier fort est un petit bâtiment isolé de la maison. A l’abri de l’humidité, des parasites, du feu et des pillards qui hantaient la Comté, il contenait des trésors. A l’usage d’une seule famille, il renfermait le grain, mais aussi les produits alimentaires (lard, sucre, légumes secs…) et les objets de valeur (cloches des bêtes, harnachement du cheval, vêtements du dimanche…).
Cet édifice est conçu pour résister à bien des assauts.
Nous n’avons vraiment pas de chance, la saison d’hiver de la station des Rousses vient de se terminer, nous ne pouvons voir ni la maison du
Lapidaire, (Au 18e siècle, l’activité lapidaire s’implante dans le Haut-Jura et durant l’hiver, l’agriculteur devenait artisan-lapidaire :
métier qui consiste à tailler les pierres fines et précieuses pour l’horlogerie, l’orfèvrerie et la bijouterie), ni l’atelier de layetterie (dans lequel un artisan façonne de magnifiques petits
meubles), pas plus qu’une poterie jurassienne,
Adieu donc, la découverte du patrimoine jurassien, la rencontre avec les artisans des Hautes-Combes.
Les tavaillons
On trouve sur les fermes du Haut-Jura des façades argentées. Elles sont bardées de tavaillons. Ces planchettes de bois (généralement en épicéa), couvrent les façades
sud-ouest (exposées aux intempéries) de certaines maisons. Utilisées dès le moyen-âge dans les Montagnes du Jura, elles furent parfois remplacées par un bardage en tôle. Le retour aux matières
naturelles lui donne aujourd’hui un regain d’intérêt indéniable. Ce bardage, esthétique et écologique, peut, une fois installé, durer 200 ans.
La personne qui pose les tavaillons s’appelle un tavaillonneur.
De retour à St Claude, nous nous arrêtons pour déguster notre salade de pissenlits, un régal …... puis notre après-midi débute par une visite de l’incontournable Musée de la Pipe et du Diamant.
Pipiers, diamantaires et lapidaires nous font découvrir leur savoir-faire et leur fabrication.
Saint-Claude devient au 19è siècle le centre mondial de la pipe et un site réputé de taille de diamants et pierres précieuses. Collection de pipes, tabatières, pierres précieuses et pierres de synthèse. Reproduction d’atelier diamantaire avec automates, ainsi qu’une projection vidéo de 30 mn.
On quitte St Claude pour faire une pause détente et une petite marche au barrage de Cuttura, « petite » retenue d’eau.
Barrage aménagé pour la promenade et la pêche
Puis nous redescendons sur Saint Lupicin pour nous arrêter à l’Eglise Notre Dame, décor du IXème siècle, reconstruite au 12è siècle, joyau de l’Art Roman, l’un des mieux conservés du Jura.
Notre route nous mène dans les gorges du Flumen (sur la D436) : des gorges taillées dans une vallée calcaire très encaissée où naît le Flumen.
Ce pli, en forme de chapeau de gendarme, est constitué d’un ensemble de minces couches calcaires, plus argileuses au centre du chapeau. Ces dernières se sont désolidarisées de l’ensemble et se sont tassées à la base, lors du plissement alpin. Ce chapeau est caractéristique du relief plissé du Haut-Jura. Situé sur la route entre Saint Claude et Septmoncel.
Enfin Rendez-vous jusqu’au village de Pratz où une petite balade nous guide jusqu’à la Chapelle St Romain de Roche et son point de vue vertigineux (270 m) sur la vallée de la Bienne.
Quelle belle chapelle, (13è siècle, inscrite au titre des Monuments Historiques)
Nous sommes sur le point de faire le chemin du retour et Charly, juché sur le promontoire envoie un bâton qui a bien failli « ensuquer » notre Jean Paul, qui était appuyé contre la chappelle afin de se reposer pour la petite grimpette du retour.
Paulette et moi, nous attrapons le fou-rire et voilà le résultat…
Le belvédère du Regardoir à Moirans en Montagne, se situe pratiquement en bordure de route et nous offre un panorama exceptionnel sur les méandres du lac de Vouglans et ses eaux turquoise. (3ème plus grande retenue de France avec ses 35 km de longueur et 450 m de largeur)
Le pont de la Pyle
Ce pont long de 351m relie les 2 berges du lac de Vouglans aux environs du village de La Tour du Meix. Il a été construit en 1968 suite à l'édification du barrage de Vouglans.
Plein d’eau à Orgelet, au bord du lac de Vouglans
Aire municipale (gratuite) place de "l'Ancien Champ de Foire" rue du faubourg de l'Orme. 10 emplacements pour le stationnement limité à 48h à 150m du centre ville
L'enfant du Pays
Guillaume Roussel (1743- 1807)
Ce nom ne vous évoque rien ? Ce personnage est né à Orgelet en 1743 et il y vécut les 20 premières années de sa vie. Son caractère jovial a inspiré sa chanson à son ami Chenu qui en 1792 a écrit la chanson de Cadet Roussel en se moquant gentiment de lui sur l'air de Jean de Nivelle, qui fut reprise par les volontaires français sous la révolution "Cadet Roussel a trois maisons..."
Bivouac au belvédère de la Croix-Rochette à Saint Maur : situé sur le rebord du plateau jurassien, la Croix-Rochette offre un panorama qui s’étend sur la plaine de la Saône limitée, au loin, par les monts du Mâconnais, ainsi que sur les plateaux et les montagnes du Jura.
MYSTERIEUSES RECULEES
Date : Mardi 20 avril
Itinéraire : ST MAUR – FESCHAUX – LONS LE SAUNIER – CHATEAU CHALONS - ARBOIS (69 km)
Nous nous rendons dès le matin à Feschaux chez notre concessionnaire « Jura Loisir » pour que l’on nous change la batterie du CC, pendant ce temps nous en profitons pour aller visiter Lons le Saunier.
Place de la Liberté, véritable cœur de la ville, concentre une bonne part de l’animation lédonienne et mérite bien sa récente rénovation. La tour de l’Horloge, emblématique de la ville, défendait jadis l’entrée de la ville fortifiée.
Rue du Commerce et ses 146 arcades lui donnent un aspect très pittoresque.
Enfants du Pays
Paul- Emile Victor (1907- 1995)
Né à Genève, le 28 juin 1907 dans une famille bourgeoise établie à Lons-le-Saunier, où son père dirigeait une fabrique de stylos et de pipes, PEV, comme on l’appelle connut une enfance heureuse au cours de laquelle ses parents lui inculquèrent le goût de l’ailleurs, du voyage et de la découverte. Pragmatique il orientera ses études pour réaliser ses rêves .Ses jeunes années dans les Montagnes du Jura ne sont sans doute pas étrangères à son attirance pour les grands espaces vierges… Pionnier de l’exploration polaire française et de l’écologie, ethnographe reconnu sur le plan international, PEV, a marqué toute une génération de chercheurs, ingénieurs et techniciens. Il les a aidés à réaliser leur rêve polaire et à dévoiler une partie des secrets que renferment "les déserts blancs" que sont l’arctique et l’antarctique.
Bernard Clavel
Né dans une famille modeste le 29 mai 1923 à Lons le Saunier, il quitte l’école à 14 ans pour entrer en apprentissage chez un pâtissier de Dole. Il pratique ensuite de nombreux métiers et commence alors à peindre et à écrire avant de devenir journaliste dans les années 1950.
En 27 années, il publie cinquante livres, distribués dans une vingtaine de pays. Bernard Clavel a reçu plus de vingt prix littéraires dont le Prix Goncourt pour « Les Fruits d’Hiver » en 1968.
Rouget de Lisle et la Marseillaise
Né en 1760 à Lons le Saunier, Rouget de Lisle, officier dans l’armée, composa en 1792 le « Champ de guerre pour l’armée du Rhin » qui deviendra par la suite « la Marseillaise ».
Ce brillant mélodiste écrivit plus de 300 romances aujourd’hui conservées à la bibliothèque de Lons-le-Saunier. Certaines d’entres elles montrent l’attachement qu’il porta à sa région natale et notamment au village de Montaigu où se trouvait le domaine familial. Rouget de Lisle termina sa vie dans l’anonymat et la pauvreté en 1836.
Puis déjeuner sur la colline de Montain, où se trouve une jolie église romane, dans le village on y découvre des lavoirs et fontaines.
Sieste des hommes pendant que nous partons Paulette et moi à pied au village d’en face : Lavigny.
On observe sur les maisons vigneronnes encore quelques pignons à redents, appelés aussi « coupe-feu » ou « pas de moineaux ».
Baume-Les-Messieurs
Grandiose, spectaculaire, impressionnant : les qualificatifs semblent faibles pour décrire ce site naturel exceptionnel formé par la rencontre de trois vallées.
Il est occupé, par une illustre abbaye dont on peut encore admirer l’église et la plupart des bâtiments abbatiaux. Le village se développe le long de la Seille, au creux d’un imposant relief rocheux.
L’Abbaye bénédictine s’est installée à partir du 9è siècle et élevée au rang « d’Impériale » en 1157 par l’empereur Frédéric Barberousse. C’est de là, en 909, que sont partis l’abbé Bernon et quelques moines pour fonder Cluny. Au travers des vicissitudes que 1000 ans d’activité ont créées, elle connut son apogée au 16è et 17è siècles pour être supprimée en 1793.
Située dans un environnement grandiose, elle a été le cadre de tournages tels que « les Misérables » de Claude Lelouch.
On entre par un passage voûté qui conduit à la cour abbatiale, sur laquelle donnaient l’hôtellerie, le logis de l’abbé, le donjon, la « tour de justice » et l’église.
La cour du cloître : Le dortoir et le réfectoire des moines s’ouvraient sur cette cour qui a conservé sa fontaine
On pénètre dans une autre cour dont les bâtiments abritaient les appartements des nobles chanoines.
A côté de la maison abbatiale, l’église du 15è siècle témoigne de sa magnificence passée. Outre le portail et la tombe de Jean de Watteville, on peut y admirer un magnifique rétable du 16ème siècle.
Les reculées
Eléments typiques du relief local, les reculées forment de profondes entailles dans le premier plateau jurassien. L’action conjuguée des glaciers du Quaternaire et de l’érosion par les eaux
d’infiltration a provoqué l’effondrement de voûtes calcaires et laissé place à ces vallées fermées surnommées «bouts du monde». Falaises abruptes, grottes et cascade de Tufs témoignent
aujourd’hui de cette intense activité érosive.
Château-Chalon
Classé « Site remarquable du goût ». Véritable sentinelle fièrement juchée au sommet de son éperon rocheux, cette « Petite Cité Comtoise de Caractère » domine les vignobles. Nous y arrivons par un chemin vigneron en béton qui monte à travers les coteaux, heureusement que nous ne croisons pas un tracteur, car le demi-tour aurait été impossible. C’est le GPS qui nous a indiqué ce chemin, jamais nous n’aurions dû passer par là.
Enfin l’important c’est d’arriver à bon port, alors c’est fait ...
Classé « Plus beau village de France », Château Chalon est un village pittoresque, qui nous a émerveillé par son architecture (maisons vigneronnes, église romane, donjon médiéval…), son belvédère, et son célèbre vin jaune que l’on baptise « le Château-Chalon ».
C’est en passant devant l’hôtel « la maison d’Eusebia » que je me suis souvenue que nous étions venus dormir ici à l’automne en revenant d'Alsace, nous avions acheté du vin jaune, mais nous n'avions pas pris le temps de visiter le village.
Le lendemain nous achetions le camping-car chez Jura-Loisirs.
Nous rencontrons un couple de camping-cariste sympas qui nous dit « buvez du vin d’Arbois et vous marcherez droit ». C’est bien un dicton à la con… car le lendemain j’en ai bu et je me suis payée la baie vitrée chez les Dovetta.
Nous cherchons une aire de vidange, nous allons d’abord dans une ferme, mais nous ne pourrons vider les toilettes, nous redescendons donc sur Poligny en passant par la magnifique forêt de Plasme.
L’aire à Poligny se situe sur la nationale, donc très bruyante, nous n’y restons pas pour la nuit et décidons de continuer notre route vers Arbois ou nous trouvons un stationnement pour la nuit sur l’esplanade de l’église Saint Just.
LA ROUTE LOUIS PASTEUR
Date : Mercredi 21 avril
Itinéraire : ARBOIS – ARC ET SENANS – LUSANS (75 km)
Marchons sur les traces du savant…
Né à Dole le 27 décembre 1822 dans une famille de tanneur, mais sa véritable patrie est la ville d’Arbois. Les Pasteur s’y installent en 1827, et Louis fréquente d’abord l’école primaire, puis le collège. Devenu célèbre, le grand savant n’en n’est pas moins fidèle à Arbois, où il revient chaque année, pratiquement jusqu’à sa mort en 1895.
Les vignerons le considèrent comme sorcier des vins et, dès qu’une bouteille se pique, ils viennent frapper à sa porte. On le croit aussi médecin, et l’espoir d’une consultation gratuite conduit volontiers vers son cabinet les plus économes...
Nous nous promenons dans la ville, on passe la place de la Liberté et ses élégantes arcades. Les maisons vigneronnes s’alignent le long des rues et sont reconnaissable à leur « trapon » au ras du sol, pour rentrer les tonneaux, et à leur large baie arrondie, qui signale qu’on y vendait aussi le vin. Nous trouvons la maison Pasteur, mais malheureusement les visites ne se font que l’après midi.
Le Vin Jaune
Arbois…. Capitale des Vins du Jura. Petite Cité Comtoise, petite ville vigneronne, la chaleur de ses
pierres rousses et de ses vins, la fraîcheur de la Reculée et ses cascades.
Un grand nom : Louis Pasteur…et le vin jaune !
Le vin jaune…c’est quoi le vin jaune ?…
C’est incontestablement l’un des plus grands vins au monde issu d’un cépage rare : le savagnin. Sa couleur ambrée, son caractère typé et son élaboration mystérieuse font de ce vin un nectar
divin. Une fois sa fermentation achevée, il doit être conservé au minimum 6 ans et 3 mois en fût de chêne sans soutirage, ni ouillage. Durant cette lente maturation, un voile de levure se forme à
sa surface et lui confère toute sa typicité. Il est ensuite mis dans une bouteille unique : le Clavelin. La légende du vin jaune est ainsi faite ! Le secret du développement de la
levure n'a pas été percé, et toutes les tentatives de produire du vin jaune ailleurs que dans le Jura ont échoué.
Le vin jaune est unique, il a droit à des soins attentifs. Ouvrez la bouteille 24 heures à l'avance. Jamais de réfrigérateur, jamais de seau à glace ! Et pour que s'exhalent les arômes complexes
de noix et de curry, la température idéale est de 15 à 17 degrés.
Poularde à la crème et aux morilles…sont en harmonie parfaite et puis aussi... les fromages locaux : comté, morbier, bleu de Gex.
Le Vin de paile
Au début des vendanges, le raisin est cueilli grappe par grappe dans les vignes de cépages Chardonnay, Savagnin ou Poulsard. Autrefois, les baies récoltées étaient déposées sur un lit de paille (d’où ce nom). Aujourd’hui, elles sont « passerillées » au moins 6 semaines sur des claies afin de perdre leur eau et de se gorger de sucre. Les grains sont ensuite pressés (100 kg de raisin donne 15 à 18 litres de moût) et le précieux liquide obtenu est placé en fût de chêne 2 à 3 ans. Ce doux nectar ravira vos papilles. Il s’associe parfaitement avec le foie gras, les desserts et le chocolat.
Nous profitons du beau soleil pour faire un dernier tour de ville par le chemin pédestre qui longe la Cuisance, avant de reprendre la route pour Arc et Senans.
LA ROUTE DU SEL
Zoom sur… L’Or Blanc
Le sel est exploité dans le Jura depuis le 8 e siècle. Très abondant, il fit la renommée des Salines de Salins les Bains et entraina la construction extraordinaire de la Saline Royale
d’Arc-et-Senans. Il était acheminé jusqu’aux salines par convois ; la protection de ces derniers sur les « voies du sel » était assurée par les châteaux, qui percevaient la Gabelle (impôt sur le
sel).
Nous découvrons la Saline Royale d'Arc et Senans : Manufacture royale du 18è siècle, la Saline Royale fut conçue par l’architecte visionnaire Claude-Nicolas Ledoux. Elle est un témoignage unique dans l’histoire de l’architecture industrielle : elle est classée à ce titre au Patrimoine mondial de l’Unesco. Destinée à la production de sel la saline fut réalisée en 1775 et 1779. Construite en forme de demi-cercle, elle fonctionnait comme une usine intégrée dans laquelle étaient abrités, non seulement les lieux de production du sel, mais également les lieux d’habitation des ouvriers. La matière première, la saumure (eau salée) était extraite de l’ancienne saline de Salins, puis acheminée par l’intermédiaire de canalisations souterraines en bois, longues de 23 km (un saumoduc). Une fois sur place, la saumure était chauffée. Le sel, ainsi recueilli par évaporation, était vendu en grains ou moulé en pains.
Mais elle a également servi de base à la réflexion philosophique de Claude-Nicolas Ledoux, qui dressa les plans d’une cité idéale : la ville de Chaux.
Rendue rapidement obsolète par l’apparition de nouvelles techniques, la Saline Royale ferma ses portes en 1895. Rachetée par le Département du Doubs en 1927, elle bénéficia alors de plusieurs campagnes de restauration qui lui redonnèrent son éclat.
11 bâtiments disposés en forme de demi-cercle autour de la Maison du Directeur : ateliers de vie des berniers (ouvriers du sel) et de leurs familles.
(7.50 euros l’entrée + 1.50 euro pour la visite guidée).
Guide décevant, qui ne parle à aucun moment de la vie des ouvriers
Voici la maison des directeurs, et la promenade de ses messieurs...
Départ pour Lusans, chez Dominique et Pierrot Dovetta
Très bonne soirée bien arrosée.
Date : Jeudi 22 avril
Itinéraire : LUSANS – BESANCON - OUHANS – NOZEROY - LE FRASNOIS (149 km)
Besançon - Une rue sinueuse et en forte montée nous emmène à la Citadelle. Nous ne visiterons pas l’intérieur, le coût de la visite est bien trop cher, nous avons la même à la maison… (8.20 euros + 1 euro/h de parking)
Construite entre 1668 et 1711, la citadelle de Vauban semble veiller aujourd’hui encore sur la vieille ville de Besançon enserrée dans une boucle du Doubs. Impressionnante avec ses kilomètres de murailles, ses demi-bastions, ses tenailles, ses guérites, ses courtines, ses tours ou ses demi-lunes... l'architecture de la Citadelle et son cadre naturel et paysager en font l'un des chefs d'œuvre de Vauban.
Classée au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis juillet 2008.
L'enfant du Pays
Victor Hugo (1802 - 1885)
Ecrivain poète, Victor Hugo est né à Besançon car son père, s'y trouvait en garnison, peut-être au n° 140 de la Grande-Rue ; on a également proposé une maison place Jean Cornet ainsi que le n° 14 de la rue des Granges où vivait sa marraine. C'est parce qu'il cherche une rime en "ole" que Victor Hugo fait de Besançon une ville espagnole dans son poème "Les feuilles d'automne".
Déjeuner au camping de Lods.
Camping municipal de Champaloux
Ce village (prononcez Lô) est situé au bord de la Loue dont le cours est coupé par des chutes, fort belles. Sur la rive-opposée, bâtiments des anciennes forges. Ancien village vigneron, Lods conserve des maisons des 16è et 17è siècle imbriquées les unes dans les autres.
Belle introduction en matière que ces quelques mots de Gustave Courbet : « pour peindre un pays, il faut le connaître. Moi, je connais mon pays, je le peins. Les sous-bois, c’est chez nous. Cette rivière, c’est la Loue, allez-y voir et vous verrez mon tableau… »
Nous remontons la vallée et nous dépassons le Village de Mouthier-Haute-Pierre. Les coteaux sont blanchis par les cerisiers en fleurs et nous arrivons sur le parking de la source de la Loue.
Source de la Loue
Il faut descendre un chemin pentu (30 mn à pied AR) jusqu’au fond du vallon. Brusquement, après un tournant, l’hémicycle impressionnant où se produit la résurgence de la Loue apparaît. La source débouche d’une vaste grotte qui s’ouvre au pied de la falaise haute d’une centaine de mètres. Quand il pleut, les eaux grossissent rapidement ; elles restent troubles quelques temps, alors qu’en régime normal elles sortent très limpides. La Loue est, en outre, alimentée par des pertes du Drugeon et par l’infiltration des pluies que reçoit le plateau. Son débit ne tombe donc jamais très bas.
Un « apéro » gargantuesque
Un jour de l’été 1901, André Berthelot, fils du célèbre chimiste, se trouvant en promenade à la source de la Loue, remarqua que l’eau avait la couleur et l’odeur de l’absinthe. Il la goûta : la Loue était bien transformée en apéritif gratuit. Or, l’avant-veille, à Pontarlier, au cours d’un incendie à l’usine Pernod, un million de litres d’absinthe s’étaient déversés dans le Doubs. La Loue semblait donc être une résurgence du cours d’eau jurassien. La démonstration scientifique en fut faite par le grand savant Edouard Alfred Martel. Il repéra, près de Pontarlier, une crevasse dans le lit du Doubs et y déversa un puissant colorant vert. Soixante-quatre heures plus tard, la source de la Loue était du même vert magnifique.
Boujailles
Église Saint-Maurice avec ses deux tours-clochers
Nozeroy
La source de l'Ain
A proximité de la petite cité comtoise de Nozeroy, le site de la
source demeure un lieu privilégié de promenade et de ressourcement au cœur d'une nature bien présente.
A 680 m d'altitude, la rivière de l'Ain naît d'une source qui devra parcourir 190 km et franchir de nombreuses gorges et cascades avant de se jeter dans le Rhône, à 20 km de Lyon.
2 sources bien différentes : l'Ain, rivière de son enfance et ....
(Photos prises sur internet, la source en période de sécheresse)
Au fil de l’Ain
La source de l'Ain, d'origine vauclusienne se trouve à 680m d'altitude sur la plateforme de Nozeroy. Elle s'engage dans une gorge étroite à Bourg de Sirod, fissure profonde appelée "La Perte de l'Ain" pour en sortir sous forme d'une chute. Près des forges de Syam l'Ain reçoit la Saine et arrive à Champagnole où jadis elle faisait tourner les tanneries, les moulins, les scieries, les tourneries. Après Pont du Navoy (le "navoy" était une barque de passage) elle rentre dans la plaine de Montigny sur Ain. Grossie du Hérisson elle alimente le barrage de Blye par le Saut de la Saisse et parvient à Pont de Poitte dont les gorges en aval ont été noyées par les eaux du lac de Vouglans.
L'Ain s'engage dans un étroit défilé jadis dangereux : le Saut du Mortier. En 1901 y sera construit le premier véritable barrage destiné à fournir de l'énergie électrique pour la région de St Claude à partir d'une centrale électrique. Ce décor hanté par la Vouîvre cède la place à la retenue de Coiselet qui recouvre l'ancien confluent avec la Bienne qui fit de Condes un village portuaire important pour les radeliers du flottage des bois.
L'Ain poursuit son cours porteuse de la légende d'Oliferne et récupère sur sa rive gauche l’Oignin. Elle parvient à Thoirette donnant à ce bourg un cachet superbe qui en fait un lieu de séjour agréable pour les pêcheurs et les campeurs. Ici, jusque vers 1930 on construisit de grosses barques en bois. En aval le confluent de la Valouse apparait impressionnant. Le moulin au pied de la reculée de Corveissiat a disparu recouvert par le plan d'eau du barrage de Cize (1928 -193). En aval, voici sans doute le plus beau méandre de l'Ain appelé "Epaulette de Cize" sur lequel s'élance le non moins célèbre viaduc qui offre la particularité de porter la voie ferrée de Bourg en Bresse à Saint Claude et dans sa partie inférieure la route de Poncin à Thoirette.
La vallée se resserre et devient spectaculaire avec des parois rocheuses impressionnantes comme les rochers du Jarbonnet. En aval Serrieres trouve l'origine de son nom dans "serré". Le pont d'une arche a remplacé le vieux pont suspendu en raison de la remontée des eaux provoquée par la construction du barrage d'Allement à l'endroit où existait déjà un ouvrage classique en biais.
L'Ain coule au pied du château de Lacueuille, baigne Poncin vire à angle droit, la vallée se resserre près du site préhistorique de la Colombière, s'élargit de nouveau à Neuville passe sous un pont massif construit en 1771. Sur la rive droite, Oussiat conserve encore les bâtiments d'une usine de soierie et d'une usine électrique, alimentées par un canal de dérivation. Quelques méandres et voici Pont d'Ain qui tire son nom des multiples ponts qui la franchirent, son château chargé d'histoire avec la maison de Savoie et surtout Philibert le Beau et Marguerite d'Autriche qui fera achever l'église de Brou, ses anciennes minoteries. La rivière retrouve alors son aspect d'autrefois avec ses "raides", son courant, ses bancs de graviers. A Varambon sur la rive droite elle reçoit le Suran dans un cadre bucolique.
Cet ancien port à la sortie d'une courbe dangereuse est dominé par le château De Boissieu. Devenue sauvage elle s'élance dans la plaine dans un cours indécis avec des lônes divaguant parmi les brotteaux. Elle fait alors le bonheur des pêcheurs à la mouche .Après Priay, à Gévrieux, l'Albarine, affluent au régime irrégulier descendu des hauteurs de Brénod vient la rejoindre. C'est là que venait se baigner le jeune Saint Exupéry.
La rivière continue son tracé sur un magnifique lit de galets, multiplie les rapides près de Mollon. Après le pont de Chazey, lieu de fraîches baignades, elle vient se heurter à de gros blocs au dessous du village dont on devine le château. Le courant devient violent et se brise parfois sur les gabions (masses artificielles disposées dans le lit pour en diminuer l'ardeur érosive), les berges diffuses se succèdent vers Charnoz, Saint Maurice de Gourdans.
Après Port Galland elle s'en va divaguant et finalement se jette dans le Rhône à Anthon dans le décor sauvage d'un confluent superbe.
La perte de l'Ain consiste en une fissure profonde dans laquelle la rivière disparaît
au niveau du village de Bourg de Sirod, pour réapparaître 50 m plus bas sous la forme d'une chute d'eau spectaculaire.
Un sentier nous permet de découvrir ce coin remarquable, on se laisse emporter par le charme et de la poésie du site !
Surprenante dans le paysage jurassien, cette villa fut commandée vers 1825 par Emmanuel Jobez, un maître de forges épris d’architecture italienne. Son plan carré, la couleur du crépi, tout rappelle les villas italiennes.
Bivouac : sur les bords du lac du Petit-Maclu ou se trouve déjà 2 autres camping-cars.
Date : Vendredi 23 avril
Itinéraire : LE FRASNOIS - DOUCIER - ILAY - CHAUX DU DOMBIEF - MERPUIS (115 km)
Le pays des lacs et des cascades...
Parmi les 70 lacs qui recouvrent les Montagnes du Jura, la bien nommée "Région des lacs" en compte 15 parmi les plus beaux. Ces lacs, à l’exception du lac de Vouglans, sont d’origine glaciaire. Ce sont en fait des cuvettes laissées par les glaciers lors de leur retrait. Leur température et leur couleur varient en fonction de la profondeur et du temps. Leur eau peut atteindre les 25°C et prendre des couleurs turquoise surprenantes (lac de Chalain, Vouglans et Clairvaux). Véritable gruyère de calcaire creusé par les infiltrations d’eau, la région offre également un grand nombre de cascades et de résurgences dont les plus célèbres s’appellent les " cascades du Hérisson ".
La route des lacs est un itinéraire routier autour des lacs jurassiens Narlay, Vernois, Chalain, Chambly, Val, Ilay, Petit
et Grand Maclu pour ne citer qu’eux. Des lacs aux couleurs changeantes.
A notre rythme on découvre des sites exceptionnels que la nature, l’homme et le temps nous ont laissés en héritage.
Au petit matin nous partons pour la tournée des 8 lacs de la région. Après le premier virage apparaît le lac de Narlay, qui a comme trait caractéristiques sa forme triangulaire, alors que les autres lacs sont allongés, et ses 48 m de profondeur, record de la région. Ses eaux se perdent dans plusieurs entonnoirs situés à l’extrémité ouest et cheminent sous terre pendant 10 km ; leur résurgence alimente le lac de Chalain. Selon la légende, quand on lavait le linge dans le lac de Narlay, le savon était, paraît-il inutile : cadeau d’une fée amoureuse du lac, affirmaient les vieux Comtois.
Légende : Le lac de Narlay
Une fée qui passait en hiver s’était égarée dans le village de Narlay. Elle frappa à toutes les portes demandant l’asile mais personne ne répondit. La fée quitta le village et frappa à une maison
en-dessus. Elle trouva là une fermière qui lui offrit l’hospitalité. Le lendemain la fée sortit, écarta les bras et prononça des paroles étranges. Le ciel devint noir, la source jaillit en un
flot rugissant engloutissant le village en quelques secondes. C’est ainsi que naquit le lac de Narlay.
Puis au détour d’une route, sorti de nulle part le très beau lac de Vernois entouré par la forêt de la Haute-Joux. Nulle habitation à la ronde ; une impression de paix et de solitude. Les eaux de ce petit lac se perdent dans un entonnoir et se joignent souterrainement à celle du lac de Narlay.
L’église du village de Fontenu est entourée de tilleuls centenaires. Environ 800 m après, on rejoint la rive nord du lac de Chalain d’où s’offre un excellent point de vue. Ce superbe lac naturel est sans doute le plus beau et le plus impressionnant de tous les lacs jurassiens. Nos ancêtres, d’ailleurs, ne s’y sont pas trompés, en y installant très tôt un village lacustre révélé au début du siècle lors d’importantes découvertes archéologique. La couleur turquoise de ce lac nous émerveille.
Chalain, cité lacustre
En juin 1904, la captation d’eau pour une usine électrique jointe à une grande sécheresse produisirent un abaissement de niveau de près de 9 m. C’est alors qu’apparurent, sur la rive ouest du
lac, de nombreux pilotis de bois où l’on vit d’abord les vestiges d’une cité lacustre vieille de 5 millénaires, datant de l’âge de la pierre polie. En réalité, les fouilles successives ont révélé
sur près de 2 km, le long des rivages ouest et nord, des restes d’habitations disposées au bord du lac et dont les bases étaient immergées à l’époque des hautes-eaux. Selon les archéologues, des
hameaux étaient installés au bord du lac, vraisemblablement pour des raisons défensives, de 3600 à 800 av. J.-C. Les pilotis les mettaient à l’abri des variations du niveau du lac. Autre avantage
majeur de ce milieu lacustre : la bonne conservation des vestiges de cette occupation dans l’eau, qui permet de découvrir ce que mangeaient et ce que cultivaient (orge, blé, lin et
pavot !) ces habitants des lacs. Les objets découverts lors des fouilles sont conservés au musée d’Archéologie du Jura, à Lons le Saunier. À part une très belle pirogue longue de 9.35 m
creusée dans un tronc de chêne, avec ses outils et ustensiles en bois de cerf, en os et en pierre la plupart de ces objets ne sont montrés que lors d’expositions temporaires.
Doucier - les secrets de fabrication du Comté
On ne passe pas en Franche-Comté sans compter sur le fromage ! Tout ici nous y invite...
La région est épaisse de forêts, d'eaux vives et de vallons verdoyants où paissent les paisibles montbéliardes…
Les prairies semées de pissenlits semblent donner au fromage sa belle couleur dorée.
Il suffit de suivre une direction "fruitière"... celle que nous avons choisie est nichée à Doucier. Une odeur à la fois douce et acre s'échappe de la fruitière... nous y découvrons le comté à
travers toutes les étapes de sa transformation, du lait au fromage (films vidéos, jeux sonores à la ferme).
Nous faisons une provision de comté, bleu de Gex, marbrier et saucisses de Morteau. Nous en prenons aussi pour Fred, qui est un grand consommateur de fromages.
Histoire : Fruitière à Comté
Elle apparaît dans les textes jurassiens dès 1260 sous le terme de «fructerie».
Elle désigne une association de producteurs de lait qui mettent en commun le fruit de la traite de leurs vaches pour fabriquer un fromage de garde. Ce système d’organisation a traversé les siècles et a permis l’essor du Comté, le roi des fromages jurassiens. Chaque producteur vient une à deux fois par jour apporter le résultat de sa traite à la fruitière. Le maître fromager s’attelle alors à la tâche pour produire des fromages et différents produits laitiers… Ce système permet d’obtenir un Comté de qualité, non délocalisable, avec un prix du lait parmi les plus forts (ne dépendant pas des accords nationaux) ; un système avant-gardiste quasi millénaire !
500 litres de lait sont nécessaires pour une meule, le lait partiellement écrémé est chauffé à
33°. On y ajoute la présure et c'est reparti pour près d'une heure de chauffe à 54°... ... le fromager vérifie la température et la texture du lait présuré dans le grand chaudron de cuivre
chauffé au feu de bois, sous ses doigts glissent les grains qui se détachent du petit lait, la pâte du comté est à point...
Il fixe alors une fine toile de lin sur une baguette et la plonge dans l'immense cuve il en sort une masse ruisselante qu'il va mouler, presser, retourner, malaxer...
Ensuite viendra l'affinage dans la cave et alors régulièrement il faudra frotter la meule au gros sel avec... amour ! Les trous vont alors se former issus de la transformation de l'acide
carbonique et sculptés par la consistance de la pâte.
Dans la pièce voûtée le fromage va vieillir au frais pendant plusieurs mois pour atteindre son apogée et son caractéristique arôme fruité... 4 mois pour les plus doux, jusqu'à 16 pour les plus
fruités ! Patience de ces régions de rudes montagnes où nos ancêtres ont inventé ce fromage "de garde" qui leur permettait de se nourrir pendant les longs mois d'hiver.
Lorsqu'il partira vers ses gourmets, il recevra sa marque une plaque ovale qui court tout autour de la meule... verte, marron… selon son niveau
de qualité.
Un fromage à déguster sans modération avec un petit verre de vin jaune... dans le décor d'un lac ou des chutes marmites de Pont de Poitte.
Nous prenons la direction des cascades du Hérisson en longeant le lac de Chambly et nous nous arrêtons sur les bords du lac du Val pour déjeuner. Ces 2 lacs sont alimentés par le Hérisson.
Nous laissons la voiture au parking des cascades et montons tous les quatre dans le camper pour se rendre à Ilay, d’où part le chemin de randonnée en descendant. On laisse le CC au parking derrière l’auberge, qui donne accès au sentier, de toute façon, je pense que JP et moi n’aurions pu faire la grimpette en sens inverse, voilà la chance d’avoir 2 moyens de locomotion.
Dénivelé 255 m, le sentier suit les gorges, presque continuellement sous bois, il est parfois très escarpé mais bien sécurisé.
Né à 805 m d’altitude, le Hérisson est un cours d’eau souvent tumultueux qui commence son parcours de manière éblouissante. Il s’enfonce rapidement dans le plateau de Doucier en descendant de 255 m sur 3 km. Dans ses célèbres gorges, il ne fait pas un saut direct, mais offre de multiples rebonds et forme l’un des plus beaux ensembles de chutes du massif jurassien…
Et nous voilà partis pour 2 heures de marche. Une superbe promenade à travers des lieux de silence, de résonance et d’échos. Divers belvédères permettent de suivre les chutes successives comme :
* le Saut Girard Girard, 35 mètres - L’histoire raconte que l’abbé Girard, un chartreux, désespéré par sa communauté, aurait sauté dans le vide et aurait donné son nom au saut. Une légende que rien n’atteste…
* Le Saut du Moulin Jeunet - Le chemin continu tantôt sous-bois, tantôt à travers prés,
* Le Saut de la Forge - L’eau se précipitant du haut d’une paroi rocheuse cintrée et en surplomb constitue un très joli spectacle.
* Le Saut du Château Garnier
* Le Gour Bleu - Au pied d'une petite cascade, dite Gour Bleu, s'étend une belle vasque dont les eaux présentent une transparence bleutée.
* Le Grand Saut appelé aussi Queue de cheval, 60 mètres.
* La grotte Lacuzon
* L'éventail de plus de 65 mètres
Le hérisson est né du mariage de deux ruisseaux prenant leur source dans les eaux des lacs de Bonlieu et d'Ilay, pour se réunir en une série de cascades (Site Naturel Classé depuis le 29 avril 2002)
A la sortie des cascades, le Hérisson serpente dans une petite vallée glacière, traversant le lac du Val puis le lac de Chambly. Passant au pied de Doucier, il rejoint l'Ain un peu plus loin.
Chaux du Dombief - belvédère des 4 lacs
Une petite marche de 5 mn en sous-bois, et d’un coup, on a un point de vue époustouflant sur les 4 lacs aux couleurs de lagons : le petit et le grand Maclu, Ilay avec son île et
Narlay.
Légende : La Vouivre du Château de l’Aigle
Au bord du lac du Grand Maclu, le château de l’Aigle aurait été occupé par une femme très belle, mais au cœur de pierre qui montra un entêtement et une dureté inébranlable lorsqu’une fée lui
parla de pitié et générosité. Pour la punir, la fée la changea en vouivre (vipère) portant un magnifique diadème orné d’une énorme pierre précieuse. Ceux qui ont été tentés de dérober le bijou,
déposé sur les berges du lac, succombèrent chaque fois aux morsures de milliers de serpents.
Zoom sur… Lac d’Ilay ou de la Motte
La petite île sur le lac d’Ilay lui doit son nom de lac de la Motte. Cette île abritait l’un des plus anciens monastères de Franche-Comté, le prieuré Saint-Vincent. Il fut détruit pendant les
guerres du 17e siècle.
Il était relié à la terre par une chaussée, actuellement immergée, mais dont on peut suivre la trace aux joncs qui la recouvrent. L’été, cette île est le domaine d’archéologues qui fouillent
cette zone.
Le lac du Petit Maclu et au fond à droite, le lieu où nous avons dormi cette nuit.
Arrêt à Clairvaux pour faire le plein : 61 euros
A Pont de Poitte, on fait une petite halte pour observer, depuis le pont qui traverse le village, ce passage de géant ! (uniquement en période de faible débit de la rivière)
« les marmites de géant » qui sont creusées là. Ces marmites se sont formées au fil du temps grâce aux forces combinées des rapides de l’Ain et de galets, qui par frottements répétitifs ont
creusé la roche.
Eglise de Saint-Hymetière : Construite au XI ème siècle, l'église de Saint-Hymetière est composée d'un porche, de trois nefs, d'un transept au milieu duquel s'élève une coupole supportant le clocher de forme octogonale.
Bivouac : Base de loisirs de Merpuis devant un superbe lac avec des cygnes en train de pêcher.
Demain nous rejoindrons Fred et les enfants, nous irons passer l’après-midi à la Vallée Bleue de
Montalieu.
Fred y passera la nuit, puis nous ramènera le CC pour que l’on puisse rentrer sur Romette.
Conclusion :
Tout au long de notre itinéraire, on s’est laissé séduire par le tintement des cloches des vaches et des églises, ou encore le clapotis d’un ruisseau, ou simplement le silence dans des sites grandioses.
Tarte Papet ou Tarte au Goumeau
- Pâte feuilletée ou sablée
- 40 g de beurre
- 25 cl de lait
- 10 cl de crème
- 200 gr de sucre
- 2 cuillères à soupe d'eau de fleur d'oranger (plus ou moins selon le goût)
- 3 œufs
- Sel
Chauffer et fondre en même temps le lait, le sucre, le beurre et une pincée de sel.
Ajouter la farine en mélangeant lentement et régulièrement jusqu’à épaississement.
Hors du feu, ajouter les œufs, la crème et un peu d’eau de fleur d’oranger.
Verser sur la pâte préalablement étalée dans un plat à tarte.
Cuire au four 20 mn à 200 °C jusqu’à ce que la tarte ait une jolie couleur marbrée.
Ce dessert, également appelé tarte au gourmeau ou au querneau dans d’autres régions du Jura, est à déguster froid accompagné d’un bon crément du Jura !
Coq au vin jaune et aux morilles (pour 6 personnes)
- 1 coq de
3 ou 4 kg -
100 g de morilles
- 3 bouteilles de chardonnay - 1 bouteille de vin Jaune
- 10 dl de crème fraîche - 20 de beurre, farine, curry, sel poivre
Premier jour : Tremper les morilles dans de l’eau tiède puis les couper. Laver les morilles et conserver les 4 premières eaux que l’on fera réduire à 90 %. Désosser le coq ou la volaille de Bresse. Le mettre à mariner dans un mélange de chardonnay (une bouteille et demie), de vin Jaune (1/3 de bouteille) et de curry.
Deuxième jour : Egoutter le coq et fariner les morceaux. Les faire revenir dans une cocotte en les assaisonnant (sel et poivre). Retirer les morceaux, dégraissé, déglacer avec le Chardonnay et le deuxième tiers de vin Jaune. Remettre les morceaux de coq en cocotte, ajouter la marinade et compléter si nécessaire avec du Chardonnay et du vin Jaune pour couvrir les morceaux (conserver un verre de vin Jaune pour la finition). Mettre la cocotte au four thermostat 150 pendant 4 heures, éteindre le four et laisser encore 4 heures.
Décanter le coq, passer le fond de sauce et laisser refroidir.
Troisième jour : Faire revenir les morilles dans une cocotte avec du beurre, saler et poivrer. Dégraisser le fond de sauce du coq. Déglacer les morilles avec le jus de morilles réduit du premier jour, ajouter le fond de sauce, laissé cuire 10 mn et retirer du feu. Ajouter les morceaux de coq, remettre sur le feu et réduire à nouveau. Mettre la crème, laisser réduire. Cuire les pâtes. Ajouter l’ultime verre de vin Jaune restant sur le coq et servir.