MIRABEAU

 

(Vaucluse)

 

 

 

Septembre 1995 – Février 2009

 

 

 

 

 

Sous le pont de Mirabeau coule la Durance. Nous avons été séduits par ce charmant village du Luberon ou nous avons posé nos valises pendant 14 ans au Magaou, chemin de la Bonne Mère.

 

 

 

 

Histoire

La plaine du Saint-Sépulcre
La plaine du Saint-Sépulcre

 

Les premières traces d’occupation

Sur le plateau du Saint-Sépulcre ont été retrouvées les premières traces d’occupation humaine datée de -500 environ. La période gallo-romaine est représentée par un four de potier mis au jour au lieudit Le Moulin. Il a sans doute approvisionné en amphores gauloises et en dolia la villa située près de la Ferme de l’Étang dont on a retrouvé les mosaïques.

Le défilé de Canteperdrix
Le défilé de Canteperdrix

Le premier « castrum »

Le premier « castrum » fut bâti au début du XIIe siècle et était possession de l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon en 1119. Isolé au cœur d´un bassin environné de collines, le village contrôlait le passage de la Durance à l´entrée du défilé de Canteperdrix dès cette époque.

Le seigneur civil, accorda, en 1257, à ses villageois des franchises d’imposition et fit construire un pont sur la Durance en 1260. Ses fils se défirent de ce fief, en 1287, ils en vendirent une partie à Charles II de Provence, l’autre à Guillaume III de Sabran, comte de Forcalquier.

Paul BARRAS
Paul BARRAS

 

Aux XIVe et XVe siècles

La seigneurie est inféodée aux Barras, dont le descendant le plus connu est Paul Barras, membre du Directoire. Un bac permettant de traverser la Durance est attesté en 1364. Cette famille fit reconstruire cette même année le vieux pont qui avait été endommagé par une crue à la fin du XIIIe siècle. Une colline porte encore le nom de « Colle Barras ». Mirabeau compte 200 habitants en 1313.

Le village survécut à la grande crise de la fin du Moyen-Age grâce à son port. Un bac pour passagers et marchandises faisait traverser la Durance.

Honoré Gabriel Riqueti
Honoré Gabriel Riqueti

Aux XVIe et XVIIe siècles

Le fief fut vendu en 1570. Le nouveau propriétaire était Jean Riqueti, mari de Marguerite de Glandevès. Ce riche négociant, premier consul de Marseille, voulait par cette acquisition obtenir la noblesse. La supercherie réussit, et le fief fut érigé en marquisat en 1685 pour Honoré II, syndic de la noblesse provençale. En 1680 il y a 450 habitants recensés.

Ses petits-fils furent Victor « l’Ami des Hommes » et Jean-Antoine « le Bailli de Mirabeau ». Son très célèbre arrière-petit-fils Honoré Gabriel Riqueti de Mirabeau, « l’Hercule de la Révolution » rendit célèbre son nom. Les trois hommes ont marqué par leur présence, plus ou moins constante, la vie du village et de la commune. La crise du XVIIIème siècle réduit considérablement le nombre des familles et le village ne compte plus en 1728 que 94 habitants.

 

Aux XIXe et XXe siècles

L’élevage du vers à soie contribue à un certain essor démographique pour porter la population, en 1831 à 736 habitants. La voie ferrée ruina le commerce local et l´industrie hôtelière. L´exode rural fut précoce. Ainsi, en 1896 il n’y avait plus que 484 habitants et en 1968, 277.

 

Durant la deuxième guerre, en août 1944, les FFI reçurent l’ordre de bloquer le Pont de Mirabeau afin d’interdire aux armées allemandes toute retraite par la vallée de la Durance. Une mauvaise coordination des forces alliées fit que l’US Air Force intervint et bombarda vainement le pont. La Résistance se chargea donc elle-même de faire sauter une partie du tablier dans la nuit du 17 août, lequel fut rétablit, quelques jours plus tard, par le Génie militaire, puis complètement remis en état au cours des années 1947-1948.  

Aujourd’hui

Depuis la deuxième partie du XXème siècle, le village se « repeuple ». En 1982, 458 habitants étaient recensés.

Avec la proximité de l’aéroport Marseille Provence et de la gare TGV d’Aix Arbois, avec l’implantation du centre d’étude nucléaire de Cadarache et celle di site ITER l’on assiste à renouvellement important de la population : 1100 Mirabelains sont recensés en 2008.

Une journée d'hiver 1999
Une journée d'hiver 1999

Honoré Gabriel Riquetti, comte de Mirabeau

Né à Le Bignon, aujourd’hui Le Bignon-Mirabeau dans le Loiret en 1749, mort à Paris en 1791, Mirabeau est issu d’une famille de la noblesse provençale, d’origine italienne.
Son père le traite avec une extrême dureté et le fait plusieurs fois enfermer au fort de Vincennes, et finalement exiler au château de Joux, dans le Jura, d’où il s’enfuit en Hollande avec Sophie de Ruffey, épouse du marquis de Monnier, le président de la cour des comptes de Dole. Mirabeau est condamné à mort par contumace, puis extradé et emprisonné au donjon de Vincennes de 1777 à 1780.
Pendant cette détention, il écrit notamment un Essai sur les lettres de cachet et sur les prisons d’État (1780). Dès sa sortie de prison, il entreprend des voyages un peu partout en Europe, à l’occasion pour des missions d’espionnage. Il est chargé d’une mission diplomatique à la cour de Berlin mais ses écrits sur le roi de Prusse Frédéric II provoquent un nouveau scandale.
En 1789, il est élu aux États généraux par le Tiers Etat d’Aix-en-Provence. Oui vous l’avez bien lu, Mirabeau un noble est élu par les représentants du peuple. Bien que pas très beau, marqué par la petite vérole, Mirabeau doté d’une voix de stentor se montre un très grand orateur : il est populaire dans la France entière. Quand a la noblesse, elle a de bonnes raisons de ne pas avoir voté pour lui, tout semblait indiquer que cet homme, bien que noble était du côté du peuple.
Le 17 juin 1789, Mirabeau va aider l’abbé Emmanuel Sieyès à transformer les États généraux en Assemblée nationale. Le 23 juin 1789 Mirabeau va prendre à parti le marquis de Dreux-Brézé, officier venu porter l’ordre du roi de dissoudre l’Assemblée constituante :
« Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté du peuple et que nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes ».
Par cette phrase Mirabeau va entrer dans l’Histoire d’une façon fracassante !
Membre d’une loge maçonnique, il défend les droits de liberté de la presse avec la publication de son Courrier de Provence, participa à la rédaction de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen et soutint la réquisition des biens du clergé.
Partisan d’une monarchie constitutionnelle, il essaye de concilier ses théories avec les principes révolutionnaires, en défendant le droit de veto absolu en faveur du pouvoir royal, allant ainsi à l’encontre du mouvement général de l’Assemblée nationale qui décide un veto suspensif.
Il essaye d’accéder au ministère le 7 novembre 1789, une partie de l’Assemblée vote contre lui, une loi interdisant aux députés d’être ministres. Qu’à cela ne tienne, il intrigue auprès de Louis XVI  afin de devenir son conseiller. Dès mai 1790 c’est fait, mais il ne sera guère écouté. Malgré ce double jeu et quelques animosités parmi les députés, Mirabeau est élu président de l’Assemblée nationale le 30 janvier 1791.
Il ne profite pas longtemps de cette présidence, il meurt le 2 avril 1791. Son décès est ressenti comme un deuil national.

 

Patrimoine

Le château

Construit à la fin du 16ème siècle pour la famille Riqueti sur la base d´un château fort du 12ème il fut restauré et remanié au 19ème., Il fut la propriété successive d´Antoine Pelotier, de Lucas de Montigny, de la Comtesse de Martel, plus connue sous son nom de plume "Gyp", et plus récemment de l´académicien Maurice Barres.

Le château de Mirabeau ne se visite pas.

 

La Mairie
La Mairie
Le buste de Honoré Gabriel Riquetti
Le buste de Honoré Gabriel Riquetti
Le banc de la Marquise
Le banc de la Marquise
La Durance
La Durance

Le village, vu du château

L’église St Pierre

Eglise paroissiale du 12ème siècle, remaniée aux 17è et 19è siècle.

Chapelle Notre Dame de la Garrigue

Ce nom poétique est appliqué à une chapelle située sur une colline, au sud-est de laquelle est adossé le village de Mirabeau. Le chemin qui y conduit passe au pied du château qu'habita le fameux député des Etats-Généraux. Pour atteindre l'édifice, il faut quitter le chemin principal qui suit le vallon, et grimper au sommet de la colline.
Cette chapelle de pèlerinage fut peut-être construite en remplacement d'une autre, qui exista dans le vallon de la Combe : Notre-Dame d'Espinasse, mentionnée en 1290. La chapelle actuelle fut bâtie à une date inconnue ; reconstruite en 1874, elle a été restaurée en 1952

 

A coté, une petite maison abandonnée : cure ou ermitage ?

Juillet 2000
Juillet 2000

Vous la reconnaissez ?

La fontaine !

Manon des sources.....Jean de Florette..... Hé oui !

Ces 2 films qui sont maintenant des classiques du genre ont été tournés en partie dans notre beau village.....  par Claude BERRI d'après une œuvre de Marcel PAGNOL

 

Jean de Florette (Depardieu), homme de la ville, reçoit en héritage un mas dont la seule richesse est une source d'eau. Or le Papé (Montand) et son neveu Ugolin (Auteuil) convoitent cette source qui leur permettrait de cultiver des œillets. Ils décident alors de boucher la source afin d'obliger Jean de Florette à aller à des kilomètres de là pour ramener la si précieuse eau, indispensable pour ses cultures. Magnifique drame qui s'ancre dans le milieu provençal des années 20, et qui met en scène l'une des plus belles distributions d'acteurs français.
Dix ans se sont écoulés depuis la mort de Jean de Florette. Sa fille, Manon (Emmanuelle Béart), recluse loin du village, élève maintenant des chèvres. De son côté, Ugolin (Daniel Auteuil), a fait fortune en développant la culture d'œillets avec Papé (Yves Montand). Mais Manon est aujourd'hui bien décidée à faire payer les habitants du village pour le passé, en bouchant la source d'eau qui approvisionne le village tout entier.

Septembre 2008
Septembre 2008

La chapelle Sainte Madeleine

Cet édifice est bâti juste derrière le pont de Mirabeau, sur un éperon rocheux situé aux abords de la route des Alpes et surplombant la Durance. Sa construction remonte au XIème ou au XIIème siècle. Vers 1170 fut construit à proximité un prieuré rural de bénédictins, qui fut abandonné et ruiné avant 1343.
Son architecture est très classique : nef à deux travées, voûte en berceau brisé et abside semi-circulaire. Les nombreux trous qui marquent sa façade ont servi à mettre en place un auvent destiné à abriter des pèlerins. Le défilé de Mirabeau fut le siège de passeurs de rivière ; l'édifice s'appela donc "chapelle des radeliers". Vers 1260, elle prit le nom de "Sainte-Madeleine-du-Pont-de-Canteperdrix", en référence à un premier pont qui fut construit sur la Durance. Le pont a été maintes fois détruit, puis remplacé chaque fois jusqu'à notre époque.
La chapelle fut utilisée comme remise après la Révolution. Classée cependant monument historique en 1928, elle fut restaurée en 1948.
Cette chapelle romane porte en outre une curieuse inscription, à moitié en latin et en vieux provençal, faisant état d'une éclipse ayant eu lieu en juin 1239. L'inscription est certainement bien postérieure à la construction de la chapelle, d'après le style architectural. Le texte exprime une touchante leçon de morale. En un temps où les conditions de vie étaient particulièrement difficiles, et les croyances très vivaces, une éclipse a peut-être provoqué un certain émoi dans la population. On aurait ensuite voulu garder mémoire de l'évènement en l'inscrivant sur les pierres d'un sanctuaire.
Voici le texte gravé sur l'édifice, lisible sur l'un des claveaux à gauche de l'entrée :

"Anno domini millesimo ducentesimo trigesimo nono, III nonas junii sol obcuratus fuit.Grada si commensas cofenira. Oi ben fara, ben (trobara)".

Ce qui signifie :

"L'an du Seigneur 1239, le 3 des nones du mois de juin, le soleil s'est obscurci. Réfléchis, prends garde, si tu commences, comment tu finiras. Qui bien fera, bien (trouvera)".

Le pont de Mirabeau

Le passage sur la Durance à Mirabeau était une obligation pour les personnes qui empruntaient l’ancienne route romaine reliant Aix à Riez. Pendant longtemps le seul moyen de franchissement fut des bacs affermés et à chaque changement de propriétaire un état descriptif et estimatif du matériel est rédigé. Celui-ci fait état d’une grande barque en bois de mélèze de 19 m de longueur sur 5 m de large et 0,80 m de hauteur, de pieux, treuils, cordes, câbles, pontons d’abordage et de tout accessoire pouvant servir au passeur.

Avant que ne soit construit le pont suspendu en 1831, deux projets de construction de pont en bois avaient été présentés en 1816 et 1817. Le premier émane de S. de Kirwan, ingénieur-vérificateur du cadastre dans les Hautes-Alpes et l’autre de Reux, ancien architecte-ingénieur du service des Ponts et Chaussées de Vaucluse. Ces deux projets ne seront pas retenus pour différentes raisons : mauvaise connaissance des lieux de la part des auteurs du projet, emplacement mal choisi pour le pont, droits de péage trop élevés.
En 1825, Marc Seguin propose la mise en place d'un pont suspendu tel que le prouve le Fonds Seguin déposé aux archives départementales de l'Ardèche. Le pont construit en 1831 par Jean-François-Théophile Sauzet était en “fil de fer” et comportait une seule travée de 150 mètre de long et 5,5 m de large. Deux portiques monumentaux de part et d’autre, reposant sur rochers et décorés de niches romanes, permettaient d’assurer le système de suspension et les entrées du pont. Le financement du pont reste à préciser.
Le bac de Mirabeau est logiquement supprimé en juin 1833.

Le pont Mirabeau a été emporté par la crue de la Durance de 1843 et reconstruit un siècle après, la construction d’un nouveau pont est projeté. C’est la compagnie Fives-Lille, déjà connue dans les constructions de ponts à grande portée, qui en est chargée. Une travée unique de 175 m d’ouverture enjambant le lit de la Durance à 14 m de hauteur ; un tablier de 8 m de large ; deux pylônes en béton armé de 22 m de hauteur, telles sont les caractéristiques essentielles de ce nouvel ouvrage. Une sculpture et un bas-relief exécutés par Antoine Sartorio devaient symboliser les quatre départements limitrophes. Au mois de juillet 1935 l’ouvrage était terminé et ouvert à la circulation.

Endommagé par les bombardements alliés et par un groupe de résistants le 17 août 1944, le pont de Mirabeau a été remis en état par la compagnie Fives-Lille. Sa reconstruction a été décidée en 1988.

 

 

L’actuel pont moderne date de 1988 et les frises de Sartorio se trouvent désormais réunies au centre du giratoire, situé sur le côté gauche de la Durance.

Janvier 2014

A suivre...

Défilé de Canteperdrix
Trace d’occupation romaine. 
Belles maisons des 16ème/17ème, beaux porches.
Ancienne auberge du Grand Logis des 16ème/18ème.
Nombreuses fermes anciennes aux alentours.
Vestiges de la chapelle du 17ème du Saint-Sépulcre.
Chapelle Notre-Dame-de-la-Bonne-Mère du 17ème dans la forêt Saint-Jean
Chapelle Saint-Eucher d’époque médiévale.
Oratoires Saint-Denis et Saint-Pons du 19ème.
Grotte du St Sépulcre

 

Le MAGAOU

Notre maison de vacances de septembre 1995 à Février 20009. (Voir page 1995.09 - Mirabeau, des vacances pour tous)