Grands sites du
QUERCY
10 Août 2007
MILLAU
Une histoire hors du commun pour un ouvrage d’exception
Des premières ébauches de tracés réalisées en 1987 à la fin du chantier en décembre 2004, dix-sept années d’études et de travaux auront été nécessaires pour que le chaînon manquant de l’autoroute A75 voie le jour. Le Viaduc de Millau, que certains n’hésitent pas à appeler le Pont du Gard du XXIe siècle, constitue l’aboutissement d’une multitude d’étapes. Pour chacune d’elle, rigueur, précision et professionnalisme ont été les maîtres mots. Autant de conditions indispensables pour faire entrer cet ouvrage d’exception dans le livre des records.
Quatorze ans de préparation pour une aventure unique
1987 : les premières ébauches de tracés de l’A75 visant à relier le Causse Rouge (au Nord), et le Causse du Larzac (au Sud), voient le jour. Quatre tracés sont étudiés pour le franchissement de la vallée du Tarn : à l’Est et à l’Ouest de Millau, ainsi qu’un tracé proche de la N9.
1991 : la décision est prise, un pont sera construit à quelques kilomètres à l’Ouest de Millau en 1994.
1996 : à l’issue d’un appel d’offres, la solution conçue par l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées Michel Virlogeux, et dessinée par l’architecte Lord Norman Foster, est retenue. Un ouvrage d’art multi-haubané verra le jour dans le ciel aveyronnais. Son esthétisme et son intégration dans le paysage ont séduit les services de l’Etat. Il a été préféré à quatre autres projets : un pont à épaisseur constante, un pont à épaisseur variable, un viaduc sous-bandé et un ouvrage à arche centrale unique.
1998 : le gouvernement décide la mise en concession de la construction et de l’exploitation du viaduc. Cette dernière est fixée pour une durée de 78 ans, dont 3 ans de construction.
2001 : en octobre, suite à un appel d'offre, l'alliance du béton (piles) et de l'acier (tablier) préconisée par le Groupe Eiffage reçoit les faveurs de l'Etat. Le béton possède toutes les qualités requises d'endurance. L'acier rend possible la construction d'un tablier mince et de faible poids. Le 14 décembre, l'aventure démarre avec la pose de la première pierre
Trois ans pour un chantier de titans
Le béton : quelques semaines auront suffi pour réaliser le terrassement. Dès le printemps 2002, les premières piles du Viaduc de Millau s’élèvent vers le ciel. Dans le même temps, les culées (points d’ancrage du tablier à ses deux extrémités) voient le jour sur les causses. Douze mois après le début des travaux, la pile « P2 » franchit la barre des 100 mètres. Un an plus tard, le 9 décembre 2003, le chantier béton est achevé dans les temps ! Avec, en prime, le record de la plus haute pile du monde, accroché à 245 m.
L’acier : L’assemblage du tablier d’acier débute au cours de l’été 2002. Deux chantiers à ciel ouvert sont installés en retrait des culées. Le 25 février 2003, un premier tronçon de tablier de 171 m part à l’assaut du vide : cette opération de lançage est un succès. 17 autres suivront, au rythme moyen d’un lançage toutes les quatre semaines. Le 28 mai 2004, à 14h12 précises, la jonction – ou clavage – des parties nord et sud du tablier est réalisée à 270 m au-dessus du Tarn. Mission réussie !
Puis tout s’enchaîne... Le 29 mai 2004, soit 24 heures après le clavage, l’installation des pylônes débute, suivie de la pose des 154 haubans destinés
à soutenir le tablier. En trois mois, tout est terminé.
Fin septembre, l’enrobé est appliqué sur le tablier. Aménagement de la chaussée, installation des systèmes de sécurité, éclairage, finition de la barrière de péage : le 14 décembre, l’ouvrage est
inauguré par le Président de la République.
Le 16 décembre 2004 : Le Viaduc est mis en service
Les chiffres de tous les records
Longueur : 2 460 m
Largeur : 32 m
Hauteur maximale : 343 m, soit 19 m de plus que la Tour Eiffel
Pente : 3,025 %, en montée nord-sud (dans le sens Clermont-Ferrand – Béziers)
Rayon de courbure : 20 km
Hauteur de la plus haute pile (P2) : 245 m
Hauteur des pylônes : 87 m
Nombre de piles : 7
Longueur travées : 2 travées de rive de 204 m de portée et 6 travées courantes de 342 m de portée
Nombre de haubans : 154 (11 paires par pylône disposées en une seule nappe monoaxiale)
Tension des haubans : de 900 à 1 200 t. pour les plus longs
Poids du tablier d’acier : 36 000 t., soit 5 fois la Tour Eiffel
Volume de béton : 85 000 m3, soit 206 000 t.
Coût de la construction : 400 M€ (Viaduc + barrière de péage)
Durée de la concession : 78 ans (3 ans de construction et 75 ans d’exploitation)
Garantie de l’ouvrage : 120 ans
Prix du passage : Eté 7.00 euros Hors été 5.40 euros
Du viaduc de Millau au "pont vieux", près de mille ans séparent ces enjambées du Tarn.
Le pont vieux est l'un des plus vieux du Rouergue, probablement antérieur à 1156.
A cette date, il est mentionné pour la première fois par le comte de Barcelone et son neveu, le comte de Millau, qui accordent des exceptions de péage à l'abbé de Sylvanès.
Le pont comprenait à l'origine dix-sept arches et était défendu par trois tours fortifiées qui en commandaient le passage. La seconde tour comprenait, en aval, un moulin dit Moulin du Roi.
Le pont s'étant écroulé en 1758 après une crue du Tarn, il ne reste plus que deux arches, les piles les supportant ainsi que les parties basses du moulin.
FIGEAC
La naissance d’une cité lotoise
En ce temps-là, le monastère du bon abbé de Lunan, Anastase, était dans un état de vétusté que les inondations répétées auxquelles il était soumis, n’arrangeaient certes pas.
Le bon curé avait en vue une vallée riante, ensoleillée, à l’abri des flots destructeurs, mais pour l’instant, personne pour financer son projet de construction.
Ce matin-là, il cheminait tranquillement vers son petit paradis quand, au pied d’un buisson, il aperçut une colombe qui se débattait prise au collet d’un braconnier.
Très doucement, il délivra la pauvre bête, la caressa, puis la laissa partir. Mais la colombe ne prit pas tout de suite son envol.
- « Tu m’as sauvé la vie, lui dit-elle, que veux-tu en échange. »
- « Rien que tu ne puisses me donner, gentille colombe. Mon monastère est vieux, humide et malsain ; il me faudrait un riche mécène pour en construire un autre ici. »
- « Qu’à cela ne tienne ! Je sais que le roi doit venir en Quercy. Fais en sorte de le faire venir ici-même, je me charge du reste … »
Et la colombe disparut dans le ciel.
En effet, à quelques temps de là, le Roi s’en vint en Quercy avec toute sa cour et Anastase en profita pour guider ses pas vers la riante vallée, lui promettant un miracle.
- « Que devrais-je voir Anastase ? »
- « Sire, regardez au ciel. »
Et en effet, loin vers l’est, un gros nuage blanc avançait vers eux et au fur et à mesure où le nuage s’approchait, les yeux émerveillés du Roi, de ses soldats, de toute la cour et d’Anastase distinguaient, sur le bleu du ciel, des milliers de colombes blanches.
Elles tournoyèrent au-dessus de leurs têtes, quand, tout à coup, l’une d’elle se détacha et vint poser sur la terre à l’emplacement souhaité par Anastase, un brin de laurier.
Puis, elle repartit droit dans le ciel et disparut au milieu des milliers d’ailes éparpillées.
Tous tombèrent à genoux et le roi promit à Anastase son monastère.
- « Fiat là ! » (Qu’il soit fait là !) dit le Roi, d’où le nom de Figeac qu’on donnera ensuite à la ville qui se construira autour du monastère.
Figeac est classée ville d'art et d'histoire. Véritable petite cité du Moyen-Age, elle garde les signes de son passé florissant par l'architecture des demeures. Le matériau local, le grès beige, donne à ces bâtisses une grande luminosité. Grande ogives surmontées d'une galerie ajourée ou encore "soleiho", portes ouvragées et tours en encorbellement sont typiques de l'architecture des 13è, 14è et 15è s. Très hautes, elles s'inscrivent dans une trame faite de ruelles étroites, véritable dédale typique au Moyen-Age.
L'Abbatiale Saint-Sauveur
Cette église, reste de l'abbaye qui se rattacha à Cluny à la fin du XIè siècle, fut consacrée en 1092. Saint Hugues en fut l'abbé. Bien que très modifiée au cours des siècles, soit du fait d'embellissements, soit à cause des dégâts causés par les guerres de Cent Ans ou de Religion, elle conserve néanmoins fière allure.
C'est une église de pèlerinage, dotée d'une triple nef, d'un vaste transept, d'un déambulatoire et d'une abside à chapelle rayonnantes. L'ancienne salle capitulaire est décorée de bois polychrome du XVIIè siècle.
L'église Notre-Dame du Puy
La bien nommée, puisqu'elle domine tout Figeac, sur la place du Foirail. Cette église d'origine romane fut plusieurs fois remaniée, notamment aux XVIe et XVIIe siècles, lorsque les trois travées centrales furent réunies en une seule ; le chœur renferme de beaux chapiteaux romans sculptés et un grand retable en noyer sculpté, daté de 1696. C'est pourtant la plus ancienne paroisse de Figeac, née, selon la tradition, d'un miracle : La Vierge y aurait fait fleurir un rosier en hiver.
C’était le siège d’une confrérie Saint-Jacques.
Le musée Champollion
La ville abrite le musée Champollion « les écritures du monde ». Plus de 6 000 visiteurs par an peuvent découvrir à travers les collections comment l’écriture est apparue dans le monde depuis 5000 ans.
La place des Ecritures
Enchâssée dans un ensemble architectural médiéval, son sol est couvert d'une reproduction monumentale de la pierre de Rosette (14 x 7 m), sculptée dans du granite noir du Zimbabwe par l'artiste conceptuel américain Joseph Kosuth. Inaugurée en avril 1991, cette importante œuvre contemporaine demande également à être contemplée depuis le jardin suspendu du musée qui domine la place. Dans une courette attenante, la traduction en français des inscriptions est gravée sur une plaque de verre.
Jean-François Champollion
Egyptologue français né à Figeac dans le Quercy, le 23 décembre 1790.
Né dans la maison de la rue de la Boudousquairie, il est le septième et dernier enfant de la famille Champollion. Le père était libraire et la mère issue d’une famille de tisserands.
Le jeune Jean-François fait preuve d’une grande précocité : à cinq ans il apprend à lire seul, dans les livres de la librairie paternelle, à 11 ans, il entre au tout nouveau lycée de Grenoble. Le jeune garçon stupéfie les inspecteurs généraux en traduisant à la perfection les vers les plus difficiles de Virgile et Horace.
Durant cette période, il étudie l’hébreu, l’arabe, le syrien, l’araméen. En 1804, il analyse l’étymologie hébraïque des noms de la Bible et écrit « Remarques sur la fable des Géants ». En 1805, il apprend l’éthiopien et le copte.
En 1807, il quitte le lycée et présente son essai de « description géographique de l’Egypte avant la conquête de Cambyse » devant l’Académie des Sciences et des Arts, ce qui lui vaut d’être élu à cette Académie.
De 1809 à1810, Champollion poursuit ses études à Paris à l’Ecole spéciale des langues orientales et au collège de France où il suit les cours de sanscrit, de chinois et de persan. Son intérêt pour l’Egypte ancienne ne fait que croître. Il approfondit l’usage du copte car il sait déjà que son travail sur les papyrus sera basé sur cette langue. Il réalise deux grammaires du copte ainsi qu’un dictionnaire.
A Paris, il travaille sur une copie de la pierre de Rosette découverte en 1799. Il se passionne au point de publier dès 1809 une théorie sur l’écriture égyptienne.
La pierre de Rosette (ci-contre) est une plaque gravée trouvée en 1799, près de la ville de Rosette en Basse-Egypte par les troupes françaises. Cette stèle de granit est revêtue d’inscriptions en trois langues. Elle porte un décret de 196 av. J-C du pharaon Ptolémée V, rédigé en 2 langues et 3 écritures : hiéroglyphes, démotique et grec. Elle est actuellement exposée au British Muséum de Londres.
Grâce à l’intervention de Joseph Fourier, Napoléon dispense Champollion de la conscription. Jean-François revient à Grenoble auprès de son frère aîné lui-même professeur es-sciences. Il devient professeur d’histoire ancienne à l’université de Grenoble en 1810, il a juste 20 ans !
En 1814, il publie les deux tomes de « l’Egypte sous les Pharaons » Il identifie les groupes épithètes, ainsi que le pluriel. En 1815, il veut éditer un dictionnaire et une grammaire copte, mais ses travaux ne sont pas encore acceptés par l’Institut. Son frère Jacques-Joseph devenu secrétaire de Napoléon plaide sa cause, mais la défaite de Waterloo et la chute de l’Empire obligent les frères à quitter Grenoble..
A Paris il se consacre au déchiffrement des hiéroglyphes et en 1821 les travaux de Jean-François Champollion prennent un tour décisif : il déchiffre le nom de Ptolémée inscrit sur le cartouche, il dresse un tableau des correspondances entre signes hiéroglyphes et hiératiques. Sur l’obélisque de Philae, il reconnaît le nom de Cléopâtre, il retrouve ainsi les valeurs alphabétiques des 11 signes : 7 rendent des consonnes, 4 des voyelles.
Cependant, en comptant les 1419 signes de la pierre de Rosette, pour rendre les 486 mots grecs, il déduit que les hiéroglyphes ne pouvaient transcrire uniquement des mots. En comparant des relevés provenant d’Abou Simbel, du temple de Ramsès II et du temple de Amada en Nubie, il arrive à la conclusion que l’écriture est à la fois symbolique, figurative et alphabétique dans un même texte, une même phrase ou un même mot.
Le 27 septembre 1822, Champollion fait l’exposé de ses découvertes à l’Académie réunie en assemblée extraordinaire. En 1823 il publie son « Panthéon égyptien », puis un an plus tard « le précis du système hiéroglyphique des Anciens Egyptiens »
En 1824 il part pour un long périple en Italie, où il étudie dans tous les musées et les bibliothèques, les papyrus, les obélisques et collections rapportées de l’expédition de Bonaparte. A la demande de Champollion, le roi Charles X achète la collection d’antiquités égyptiennes du consul Henry Salt.
En 1826 il est nommé conservateur de la section égyptienne du Musée du Louvre, et il assure un cours public et gratuit d’archéologie. En 1827, Champollion embarque enfin vers la Vallée du Nil pour un voyage de dix-huit mois. Il reviendra avec des masses de notes, documents, textes et récits....
A son retour, il est élu à l’Académie des inscriptions et Belles-Lettres, prend la chaire créée pour lui au Collège de France. Il fait paraître quatre volumes de dessins relevés et croquis « les monuments d’Egypte et de Nubie ». Il écrit « la grammaire égyptienne » et « dictionnaire égyptien », mais meurt à 42 ans, le 4 mars 1832 d’une attaque d’apoplexie sans avoir pu l’éditer. C’est son frère Jacques-Joseph qui se chargera de le faire.
La place Carnot
Ancienne place de la Halle elle est entourée de maisons imposantes, certaines en torchis, aux balcons de fer forgé, sous les toits desquelles s'ouvrent des galeries couvertes, les soleilhos, qui servaient jadis au séchage du linge ou des peaux, ou encore de refuge pour prendre l’air par les chaudes soirées d’été.
Pierre Cisteron (1589-1684), armurier de Louis XIV, a habité l maison à tourelle du XVe siècle qui occupe l'angle de la place.
CAPDENAC
Site antique dont l'origine se perd dans la nuit des temps, le "castrum de Capdenac" à son roc, véritable figure de proue qui domine le méandre sinueux du Lot, résiste aux aléas du temps...
Le haut ou le Bas ?
L'un domine l'autre, l'un est dans le Lot, l'autre dans l'Aveyron, seul le fleuve les séparent...
Capdenac le Haut
La vielle ville est constuite sur un rocher en forme de presqu'île dont les "à-pics" vertigineux dominent de 110 mètres un vaste méandre du Lot.
Un rendez-vous avec l'histoire -
L'installation reconnue de groupes humains sur le site de Capdenac remonte à la fin du néolithique (-3000 av. J.C.). Cette occupation pourrait avoir perduré sans interruption, car un très beau bracelet de bronze final a été exhumé lors de travaux dans une cave du bourg.
Le site transformé en Oppidum durant la tène a livré un important trésor gaulois et les nombreux restes d'amphores qui y abondent montrent à l'évidence que Capdenac a connu la "Pax Romana".
St-Géraud, arrière-petit-fils de Charlemagne aimait à y séjourner en son château.
Les troubles qui agitèrent le Quercy du XIIè au XIVè siècle, en ont toujours fait une place très convoitée. Simon de Montfort, vint l'assiéger et pendant la guerre de Cent Ans, la vile sera
fidèle au Roi de France.
Pendant les guerres de religions, la ville appartenant à une grande famille protestante, les remparts furent renforcés et donnent son aspect actuel au bourg. Un grand acteur de l'histoire de
France, Maimilien de Bethune, dit "Sully" y vécu plus de 10 ans.
En flânant dans les ruelles, on prend rendez-vous avec l'histoire. Au fil de notre visite on voit d'importants reste de remparts des XIIè, XIIIè et XIVè siècles.
Donjon du 14è siècle
Sa terrasse bordée de créneaux, tourelles d'angle permet de découvrir un panorama exceptionnel. Au 1er étage, on y trouve un petit musée historique et préhistorique.
Un gisement néolithique (3500 à 3000 ans avant J.C.) ayant été découvert sous les remparts livrant poteries, silex et une statue de cette époque.
Place Lucter (Mairie)
Ancienne maison consulaire du XVIIè siècle.
Belle porte (18è siècle) provenant de la maison de Sully et un escalier en pierre à arcades.
Terrasse "Le Sault"
Spendide point de vue sur la vallée. Devant nous, l'enclos autrefois la maison où résida Sully, ministre d'Henry IV (1614 à 1629).
On visite l'église St jean, brûlée à deux reprises lors de la guerre de religion et reconstruite en 1722.
On prend ensuite la rue du Sault et la rue de la Commanderie longeant les anciens remparts et bordées de maisons avec porches et encorbellement.
Porte Sud
Elle comporte les vestiges d'une barbacane, ouvrage défensif aux armes des Genouillac, protégeant l'accès du bourg : elle jouxte la maison des gardes, bâtisse médiévale, qui ache une très belle peinture murale du XVe siècle.
Très remarquable point de vue sur la plaine de Livinhac (château, anciens gués) et sur l'horizon ouest vers Cahors. On remonte à droite le chemin des Gardes pour arriver sur la Place St Andrieu.
Place Saint Andrieu
Emplacement d'une ancienne église dédiée à St André. Cette place révèle un nouveau point de vue et le départ d'un escalier taillé dans le roc, d'environ 130 marches. Il accède à une fontaine troglodytique, dite des "Anglais".
On prend la rue du Docteur Cipière, puis la rue de la Peyrolerie et on découvre d'anciens remparts dominant de 100 m la ville de Capdenac-Gare.
Remarquable point de vue.
Sur la rive gauche du Lot, Capdenac gare est née en 1858 avec le développement du chemin de fer. Si la ville ne présente pas une architecture significative, son principal atout est sa situation géographique au bord du Lot et au coeur du patrimoine de la vallée du Lot, à égale distance de 3 préfectures; a savoir Rodez, Cahors et Aurillac.
Nous passerons la nuit à l'Auberge "la Diège", et c'est dans le cadre authentique d'une ancienne bergerie, que nous dégusterons une cuisine du terroir.
Samedi 11 Août 2007
ASSIER
L'église
Erigée entre 1540 et 1549, elle est l'oeuvre d'un célèbre personnage de la renaissance française, homme de guerre et esprit cultivé : Jacques de Genouillac dit Galiot, maître de l'artillerie de François 1er.
Une frise en bas relief ceinture le monument. Avec le temps, elle s'abîme mais sa décoration profane et guerrière peut surprendre sur un édifice religieux. Les motifs évoquent des scènes de guerre,comme par exemple le célèbre passage des Alpes précédant la victoire de la bataille de Marignan (1515) gagné par Galiot. Les éléments sculptés représentent le triomphe de l'artillerie avec le canon le plus répandu à savoir la coulevrine bâtarde, des palais assiégés, des boulets à trois flammèches, des pièces annexes d'une très grande précision qui font de cette frise un véritable document d'archives sur l'art de la guerre de cette époque. Des épées au baudrier fleurdelisé rappellent la charge de grand écuyer et côtoient le collier de l'ordre de St Michel qui était la plus haute distinction de l'époque.
On y trouve aussi, répétée à profusion, la célèbre devise "j'aime Fort Une" ou "j'aime Fortune" à la double signification, céleste et sentimentale.
Cette église est avant tout un monument funérare : Galiot voulut y abriter son futur tombeau et entrepris la construction d'un véritable mémorial à sa propre gloire. Le gisant de ce grand capitaine
repose sur un sarcophage de marbre dans une chapelle à gauche de l'entrée dont l'épitaphe est "Après la mort, bonne renommée demeure".
La voûte de cette chapelle est remarquable et unique en France. A la fois vouûte et coupole à arêtes triples, lunettes et trompes, elle donne l'impression d'une étoile au dessin compliqué ou d'une immense toile d'araignée dont on pense que la taille définitive de certaines pierres a été effetuée après la pose.
Un château Renaissance en plein Lot ?
Et oui ! Ce style architectural s'est exporté bien loin du val de Loire... Et puis, quel château ! Brantôme décrit Assier comme « un des logis les mieux meublés de France », le château « le plus somptueux du Quercy et même de la France entière, en fort laid pays, pierreux, raboteux, montagneux ». Jean de Gourdon de Genouillac entre en possession d'Assier en 1464 par mariage. Son fils, le célèbre Jacques Galiot de Genouillac, réunit les différentes terres de la seigneurie, séparées en plusieurs morceaux, pour se constituer un domaine de 1 000 hectares.
Le grand tacticien militaire, ami de François Ier, entreprend alors la construction d'un château sur la vieille forteresse de ses
ancêtres, sur des plans de l'architecte Nicolas Bachelier : ce sera un quadrilatère flanqué de tours rondes. Galiot y accumule meubles précieux, vaisselles, tapisseries, « ciels de soie, d'or et
d'argent »... mieux que chez le roi, dit encore Brantôme ! A la mort de Galiot, le château revient à sa fille Jeanne : sa descendance le gardera tout de même jusqu'au XVIIIe siècle, avant que les
choses ne se gâtent. Et oui, à cette date, l'abandon commence...
Les plombs des toitures sont vendus en 1766, seule reste debout l'aile occidentale, acquise en 1934 par l'Etat, les trois autres ayant été détruites avec objets d'art, tapisseries, vitraux...
Quel dommage ! Mais alors, que trouvions-nous autrefois ? La tour du nord-est abritait la chapelle, celle du sud-est appelée tour des Archives datait sûrement du premier édifice médiéval. Les
appartements occupaient l'aile méridionale et une partie de l'aile orientale. Au nord, l'aile comportait une double galerie à arcades.
Le pigeonnier
C'est un véritable chef d'œuvre de l'architecture rurale traditionnelle qui date également du XVIème siècle et est un des plus grands du Quercy.
Il se présente sous la forme d'une tour cylindrique de 11 m de hauteur au toit conique surmonté d'un lanterneau d'envoi.
Il renferme 2300 nids ou boulins en pots de terre cuite avec un grand arbre central pivotant et portant échelle pour visiter chaque nid.
RUDELLE
L’église
A l’origine, celle-ci n’était que la chapelle de « l’hôpital » de Rudelle, que les troubles de la
Guerre de Cent Ans imposèrent de fortifier pour servir de refuge à la population lors des passages sanglants des Compagnies et des Routiers.
Vers 1470, à la demande
des habitants, la chapelle devint église paroissiale, vouée à Saint Martial, le 1er Evêque de Limoges, vénéré pour ses miracles. Il est fort probable que Rudelle doive son nom au troubadour
Jauffré Rudel, originaire de la région et commensal des seigneurs du Quercy.
En effet, sur une des clés de voûte de l’église, figure un symbole héraldique
représentant une patte de griffon qui était son emblème.
L’église construite dans un style gothique (XIIIème siècle) est sans doute
l’exemple le plus parfait d’église fortifiée dans le Quercy. Son architecture tient davantage du donjon que de l’édifice religieux.
Au rez-de-chaussée,
l’église proprement dite de forme ovale, est composée d’une nef unique voûtée sur croisées d’ogives. A l’étage, se trouve une salle au plan identique rajoutée au XIVème siècle pour recevoir la
population lors des pillages, et qui y accédait par des échelles de bois et des trappes.
Un escalier permettait ensuite de gagner le toit plat, entouré d’un chemin de ronde
d’où jaillissent des bretèches, ouvrages en saillie reposant sur des mâchicoulis.
Cet accès trop dangereux est interdit aux visiteurs. L’ouvrage était autrefois
entouré de douves, de courtines et de palissades pour assurer sa défense. Des travaux réalisés en 2001 ont contribué à lui rendre toute sa force (contreforts restaurés).
SAINT CERE
Une histoire locale très riche
L'origine de Saint-Céré remonte au martyre de Spérie en l'an 780, que rappelle une crypte dans l'église paroissiale.
On fait remonter au VIème siècle l'origine du château de Sérénus aujourd'hui château de Saint-Laurent-les-Tours. Ses tours du XIIème et XIVème siècle dominent
toujours la ville médiévale de Saint-Céré entourée de fortifications jusqu'en 1713.
Le grand artiste Jean Lurçat, le rénovateur de la tapisserie française, fit l'acquisition de ce château en 1945 et y installa son atelier où il travailla jusqu'à sa mort en 1966. Cet atelier est aujourd'hui toujours accessible au public.
C'est un vicomte de Turenne dont dépendait le Seigneur de Saint-Céré qui donna à la ville son blason « d'azur à une tour d'argent semé de 7 croissants d'or » et sa charte consulaire en 1292.
Afin de réduire les dégâts provoqués par les inondations de la rivière qui traversait Saint-Céré, un ingénieur hollandais fit diviser en 1611 le lit de ce cours d'eau en plusieurs canaux à l'entrée de la ville.
C'est ainsi que la cité fut appelée pendant 3 siècles la « Petite Venise Lotoise ». Tous ces canaux ont été recouverts à la fin du siècle dernier, excepté le plus important considéré à tort aujourd'hui comme le vrai lit de la Bave.
Après avoir beaucoup souffert des guerres de Cent Ans et de Religion, ainsi que de plusieurs épidémies de peste, Saint-Céré voit s'ouvrir avec la deuxième moitié du XVIIè siècle une longue période de tranquillité. Située au carrefour de l'Auvergne, du Causse et de la Vallée de la Dordogne, elle devient un centre important d'échanges commerciaux qui ont contribué à son développement.
Sa prospérité et son charme n'avaient pas échappé à Savinien d'Alquie qui écrivait en 1721 : « Dans cette petite ville, tout y est commode pour faire bonne chère, très propre à s'y divertir à cause des bons esprits qu'il y a et des autres belles commodités dont on y jouit ».
L'architecture actuelle de la ville, avec ses vieilles rues et ses maisons médiévales, témoigne encore de l'activité économique du Moyen-Age et de cette riche histoire que fut celle de Saint-Céré.
MONTAL
C'est une bien triste devise qui orne le fronton des lucarnes du château de Montal... "Plus d'espoir". La devise a été choisie par Jehanne de Balsac, suite à la mort de son fils pendant les guerres sous François Ier !
Et pourtant qui eut cru que les oeuvres d'art du château (devenu une ferme après la Révolution) vendues aux musées du monde
entier, puissent un jour retrouver leurs murs d'origine, si ce n’est Maurice Fenaille qui mit toute
son énergie à cette prouesse au début du XXème. Le mécène offrit le château à l'Etat après avoir lui-même choisi le mobilier XVIème et XVIIème. Le château actuel est bâti sur l'emplacement de la
forteresse des seigneurs de Miers.
C'est la fille de Robert de Balsac, Jehanne, veuve d'Amaury de Montal qui fait modifier le château médiéval en château Renaissance
héritant de sa mère vénitienne, d'influences italiennes. Le château est élégamment agencé autour d'un monumental
escalier à double révolution absolument remarquable.
A l'extérieur deux ailes entourent la cour d'honneur dont la richesse des sculptures de la frise
rappelle celles des châteaux du Val de Loire. Cette magnificence est très judicieusement contrastée par l'austérité de la façade extérieure : trois tours rondes et une tour quadrangulaire à
tourelles.
Les jardins sont magnifiquement entretenus...
CASTELNAU-BRETENOUX
Château fort par excellence, l'imposant château de Castelnau-Bretenoux domine un confluent de vallées sur lequel il veille depuis bientôt 1000 ans. Pendant près de cinq siècles, la place s'est fortifiée au rythme de l'art de la guerre. Mais c'est à bien plus qu'une histoire de l'art militaire que vous convie aujourd'hui le château.
Le monument garde aujourd'hui, les trésors de son étonnante histoire.
Construit du 12e au 17e siècle par une puissante famille de barons, le château fort de Castelnau commanda en Haut-Quercy un riche
territoire de vallées aux confins du comté de Toulouse, du comté d’Auvergne, de la vicomté de Turenne et du duché d’Aquitaine.
Il a gardé sa formidable ampleur, résultat de plusieurs campagnes de construction.
A partir de 1100, les premiers barons élevèrent un fort sur le modèle des "nouveaux castels", dominé par une tour-maîtresse et entouré d’un bourg castral. De la place-forte primitive ont été
conservés le logis seigneurial et le donjon carré.
Siège d’un pouvoir féodal de plus en plus puissant et grâce à de riches alliances, le château fut sans cesse agrandi et fortifié par ses seigneurs. Il fut adapté à l’artillerie au 15e
siècle.
Ainsi se révéla-t-il imprenable derrière ses imposantes murailles équipées de salles de tir, son large fossé muni de fausses braies (enceinte basse) et ses hautes courtines à chemin de ronde
reliées par des tours d’angle circulaires.
Au 17e siècle, il fut embelli de salons richement décorés, de hautes fenêtres et de galeries à portiques; l’une d’entre elles ouvrait sur un balcon d’honneur.
Après la mort du dernier des Castelnau en 1715, le château connut une longue période de dégradations. Celle-ci prit fin en 1896 grâce au ténor de l’Opéra-Comique Jean Mouliérat, qui acquit le
château et entreprit de le restaurer. Il y rassembla une collection considérable de meubles, tapisseries et objets d’art religieux. Castelnau a été donné à l’Etat par son dernier propriétaire à
sa mort en 1932.
LE GOUFFRE
DE PADIRAC
L'entrée du Diable... Voilà comment fut appelé de tout temps le Gouffre de Padirac.
Le gouffre est une cavité naturelle de 75 m de profondeur et 33 m de diamètre qui s'ouvre dans la surface du Causse de Gramat, sous lequel à 103 m coule une rivière souterraine.
« L'impression que l'on ressent au bas du Gouffre est fantastique ; on se croirait au fond d'un immense télescope ayant pour objectif un morceau circulaire de ciel bleu. ».
La légende du Gouffre
Le gouffre de Padirac a, de tout temps, attisé les imaginations et nourri les légendes périgourdines.
On parle des flammes qui s'en échappent parfois et du fabuleux trésor que les soldats anglais y auraient caché à la fin de la guerre de Cent ans.
Les récits divergent souvent, mais le diable est toujours de la partie.
Dans l'un des contes les plus populaires, c'est pour défier Saint-Martin que celui-ci aurait formé le Gouffre d'un coup de talon
Si le saint parvenat à franchir l'abîme, Lucifer lui céderait les âmes des pasans damnés qu'il s'apprêtait à conduire tout droit en enfer.
Saint-Martin, porté par sa foi, aurait alors éperonné sa mule. D'un bond prodigieux, l'animal serait parvenu de l'autre côté du cratère et aurait laissé dans la roche une empreinte de sabots que
l'on peut distinguer encore aujourd'hui.
Vaincu et vexé, le diable aurait disparu aussitôt au fond du gouffre...
La légende du Gouffre de Padirac était née.
Edouard-Alfred Martel
Il faudra attendre la fin du XXè siècle pour que Padirac trouve ses lettres de noblesses et entame son chemin vers la notoriété. Car pour devenir le gouffre le plus célèbre d'Europe, il lui aura
fallu une rencontre.
Celle-ci a lieu le 9 juillet 1889. Ce jour-là Edouard-Alfred Martel, avocat de formation mais passionné d'explorations souteraines, descend lentement les barreaux d'une échelle flottante le long
de la paroi du Gouffre. Eplorateur confirmé, il n'a pourtant aucune idée de ce qu'il va trouver 75 mètres plus bas.
A peine a-t'il posé le pied au sol que Martel est frappé par ce lieu semblable à aucun autre. Munis de bougies et d'une lampe à magnésium, Edouard-Alfred Martel et ses 4 compagnons pénètrent dans
l'antre du Gouffre.
De nombreuses expédition plus tard, et après avoir franchi en canot puis à pied les différents passages étroits et barrages de stalagmites, Martel en est convaincu : l'aventure ne fait que
commencer.
"Nul être humain ne nous a précédé dans ces profondeurs, nul ne sait où nous allons ni ce que nous voyons, rien d'aussi étrangement beau ne s'est jamais présenté à nos yeux, ensemble et spontanément, nous nous posons la même question réciproque : Est-ce que nous ne rêvons pas ?"
La grande aventure
Alors q'ul manque d'argent pour mener à bien son projet - rendre acessible au grand public ce lieu fantastique - la providence lui vient en aide.
Martel oublie un jour sa sacoche contenant les plans du gouffre et ses idées d'aménagement dans un fiacre parisien. Le passager suivant, Georges Beamish, héritier des bières irlandaises du même
nom, la trouve, l'ouvre et s'émerveille. Il contacte Martel et lui propose de s'associer au projet.
La grande aventure du Gouffre de Padirac peut enfin commencer !
Il leur faudra neuf années de travaux herculéens pour que le 1er novembre 1899 en présence des médias et de nombreuses personnalités. Un an plus tard, l'exposition universelle de Paris accroit
sensiblement la notoriété du Gouffre de Padirac.
De 4000 visiteur en 1918, on en recense près de 104000 en 1947. L'attractivité du Gouffre de Padirac ne s'est jamais tarie depuis.
La société d'exploitations spéléologiques du Gouffre emploi aujourd'hui en haute saison une centaine de personnes.
Chaque année, plus de 400000 visiteurs descendent dans l'abîme pour observer les merveilles patiemment sculptées par les gouttes d'eau depuis des millénaires.
Le royaume de la goutte d'eau
Le gouffre offre unparcours de 2,5 km ouvert au public. Néanmoins, la rivière souterraine coule sur plus de 23 km jusqu'à sa résurgence.
De nombreuses cavités du réseau restent encore à topographier, mais 40 km de galeries ont d'ores et déjà été explorées.
Armés de leur passion pour ce monde souterrain et d'un matériel de plus en plus performant, les spéléologues héritiers d'Edouard-Alfred Martel n'ont pas fini d'explorer le royaume de la goutte
d'eau et ses mystères.
Aujourd'hui encore, le Gouffre de Padirac n'a pas livré tout ses secrets !
Le Gouffre de Padirac en images.
Vu de l'extérieur, le gouffre ne paie pas de mine au premier abord.
Dire qu'à l'intérieur de ce trou béant perdu au milieu de la nature se cachent tant de merveilles !
Lac de la pluie
Après un parcours au gré des barques glissant le long de la Rivière Plane, la voûte s'élève. Une faille se découpe et laisse apparaître le Lac de la Pluie.
La Grande Pendeloque, majestueuses stalactite de 60 mètres de haut vous fait face.
Telle une pluie infinie, des milliers de gouttes d'eau ne cessent de troubler le reflet parfait de la grande pendeloque? En tombant de la voûte, elles donnent leur nom au Lac de la Puie.
Edouard-Alfred Martel, avait écrit : "ici commence la vraie merveille...".
La visite peut continuer...
Lac des Gours, au calme des barrages millénaires
Poursuivant la visite à pied, on se dirige vers une étendue d'eau : le Lac des Gours
Ce spectable géologique fascinant, composé d'une succession de barrages, donna énormément de fil à retordre à Edouard-Alfred Martel lors de sa première expédition, il y a près de 120 ans.
Grand Dôme, la cathédrale souterraine
Véritable cathédrale minérale, la salle du Grand Dôme nous offre sans doute le point de vue le plus majestueux.
Le plafond, culminant à près de 94 mètres au dessus de notre tête, est finalement plus près du plancher des vaches (10 mètres suelment) que du nôtre.
En s'élevant au dessus du lac supérieur et en longeant la paroi de detelle, la vue est incroyable. Depuis la corniche également, on peut contempler les sculptures de la roche qui se font plus précises : fleurs de calcaire, candélabres en cascades, broderies de pierre, méduses...
Il y en a partout, elles sculptent les parois. Place à l'imagination !
Lac Supérieur, ici le temps s'est arrêté.
Aussi insolites que magnifiques, les bénitiers d'albâtres prolongent le lac supérieur et sont le résultat d'une sculpture patiente et millénaire produite par la nature.
La célèbre concrétion dite "Pile d'assiettes" contemple le spectacle.
Lisse comme du verre, la surface de l'eau du Lac Supérieur est seulement troublée par quelques gouttes d'eau qui, en tombant, rompent doucement le silence du Gouffre. on penserait que les gouttes murmurent à l'oreille du lac et on osent à peine murmurer dans ce lieu majestueux où depuis longtemps maintenant, le temps s'est arrêté.
BEAULIEU
SUR DORDOGNE
Où la rivière rencontre l’histoire…
Beaulieu-sur-Dordogne situé sur la rive droite de la Dordogne dans le bas Limousin à la limite du Quercy a été surnommée "la riviera limousine" grâce à la douceur de son climat.
Célèbre pour son abbatiale St-Pierre, la plus belle de Corrèze en raison surtout de son portail roman de 1125 avec son tympan représentant le jugement dernier.
Fondée au IXe siècle par le comte Rodolphe de Turenne, seigneur de Beaulieu, l'abbaye fut rattachée au XIIe siècle à Cluny.
SAILLAC
Berceau de la noix « Marbot », le petit village de Saillac nous accueille dans un cadre de vie faisant bien des envieux. Traversé par des chemins bordés de noyers, le village de Saillac reste attaché à ses racines.
L’église du XIIème siècle fortifiée, avec un tympan en pierre polychrome représentant une scène de l’adoration des mages, un véritable chef d’œuvre du moyen âge (restauré fraîchement en 2010). Le tout classé aux monuments historiques depuis le 23 Janvier 2007.
Une place agrémentée d’un moulin à huile et d’un travail de forgeron, un lavoir, des croix, une grotte « Notre dame de Lourdes » à l’entrée du village.
Entre les sites que sont Collonges-la-Rouge et Turenne, Saillac apparaît le petit village à ne pas laisser sur le bord de la route tant la chaleur de vivre et la qualité du patrimoine lui font honneur
Dimanche 12 août 2007
COLLONGES LA ROUGE
Le rubis du Bas-Limousin
Ce qui surprend tout visiteur arrivant à Collonges, c’est la couleur rouge de ses pierres. L’explication est géologique : la faille géologique reliant le bassin de Brive à Meyssac marque la rupture entre les sols calcaires et les sols de grès. Des grès qui ont cette couleur rouge grâce à l’oxyde de fer, ce qui en fait une particularité du patrimoine naturel local.
L’histoire
Un trait d’histoire, tout d’abord un lieu qui prospère autour d’un prieuré dès le VIIIème siècle et étape sur la route du pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle avant de devenir le chef-lieu d’une châtellenie au XIIIème. Au fil des siècles, Collonges devient un lieu de prédilection pour les nobles de la Vicomté de Turenne, véritable état dans l’Etat. C’est ainsi que naissent des maisons nobles dotées de tourelles. L’activité de Collonges décline au XIXème avec la crise du phylloxéra suivi de l’exode rural. Aujourd’hui Collonges vit de ses richesses patrimoniales et de son tourisme, pour le plaisir de tous Collonges continue de briller sous l’éclat de ses pierres rouges.
Le dépaysement
En serpentant dans ces ruelles étroites où la circulation est interdite, nous voyageons dans le passé. Le temps d’une visite on se prend à rêver au rythme des contes et des légendes, des chevaliers et des princesses, à l’époque des seigneurs et des paysans. On s’attend à croiser une carriole, on fait notre marché au fil des nombreux étals qui redonnent vie à ce village, on festoie autour des spécialités locales tels que le vin paillé, la noix, le foie gras entre autres.
Le patrimoine architectural :
Le village est bâti tout en grès rouge provenant de carrières de la région. Blotti dans son écrin de verdure, ce petit trésor camaïeu est un des plus beaux villages de France. Son nom annonce la couleur... Le grès rouge lui confère une élégance et une beauté paisibles. Comment ne pas tomber sous le charme de ses ruelles aux détours secrets, de ses humbles maisons de pierre rouge, de ses castels. Les yeux ne savent plus où se poser tant il y a à voir de part et d'autre.
Collonges la médiévale est une grande séductrice.
Maison de la Sirène
Maison datant du XVIe siècle. Les lauzes de sa toiture sont en grès rouge, d'une dimension de 40 x 30 cm ne laissant apparaître que 2 à 3 cm de pierre. Ce type de toiture primitive que l'on
trouve dans l'ensemble du village, église comprise, exige de très solides charpentes de châtaignier. Sur sa porte à accolade, on voit à droite la sculpture d'une sirène qui tient un miroir d'une
main et de l'autre un peigne, et à gauche probablement celle d'un homme à longue chevelure chevauchant un dauphin : sirène qui séduit les hommes et les perd, et dauphin qui aime les hommes et les
sauve.
Aujourd'hui, cette magnifique maison est le siège d'une association : " les Amis de Collonges ".
La maison de Ramade de Friac
Cette gentilhommière est surmontée de deux tourelles de guet remarquables. Construite à la fin du XVIe ou au début du XVIIe siècle, elle était la propriété de la branche des Ramade (famille
importante pour l’histoire de Collonges) qui possédait le château de Friac, à l’extérieur de Collonges.
La porte plate
Ancienne porte principale de la ville, elle a conservé ses escaliers en pierre qui menaient au chemin de ronde.
La halle et le four banal
Proche de la Porte plate, voici la halle aux grains et aux vins (XVIe siècle). Elle est pavée de grès rouge et de calcaire, et possède une imposante charpente couverte d'ardoise. Elle abrite le four banal, toujours utilisé à l'occasion du traditionnel marché d'antan (organisé chaque année par le Foyer rural). Bordant la halle à droite quand on s’éloigne de la place de l’église, le tribunal de la Châtellenie possède une tour ronde et des fenêtres d'angle typiques de l’époque Renaissance
Le castel de Vassinhac
Située rue de la Garde, datée de 1583, cette élégante demeure a été construite par les Vassinhac, jadis la plus puissante famille de Collonges. Ornée de deux tours hexagonales et d'une tourelle en poivrière, la porte d'entrée est à accolades et à gorge (moulure creuse arrondie) gothique et croisillon Tudor. Fenêtres à meneaux. Cet édifice, qui avait à la fois une fonction défensive et une vocation résidentielle, est imposant.
La rue Noire
Elle traverse le quartier le plus ancien de Collonges. Actuellement pavée, ses maisons sont bâties en retrait les unes des autres
pour faciliter la défense de la ville. Elles sont ornées de glycines et de treilles.
Dans cette rue se trouve la maison du célèbre comédien Maurice Biraud qui fit beaucoup pour la notoriété de Collonges, ainsi que sa plaque commémorative .
La chapelle des
Pénitents
Élevée au XIIIe siècle, elle abrita à partir de 1665 une confrérie (les
Pénitents noirs) qui avait notamment pour mission charitable d'enterrer les morts bénévolement, et qui œuvra (sauf pendant la Révolution) jusqu'à la fin du XIXe siècle.
L’église Saint-Pierre
Son clocher roman (qu’on peut dater des environs de 1100) à gables, à la solide architecture, s'élance fièrement aux côtés du clocher carré et de la tour du guetteur. Entre la base carrée du
clocher roman qui repose sur les arcs robustes qu’on peut admirer à l’intérieur de l’église, et la toiture circulaire, les étages intermédiaires, dont l’un a une forme octogonale, assurent une
élégante transition. De style limousin et bâties sur la croisée du transept, les voûtes de la nef ont été reconstruites au XVe siècle. Le système défensif de l'église a été renforcé au cours des
guerres de religion, au XVIe siècle, où le grand donjon carré fut pourvu d'une salle de défense communiquant avec un chemin de ronde.
Le tympan à l'architecture raffinée (vers 1130-1140) représente l'Ascension du Christ au registre supérieur, tandis que la Vierge, humble et priante, entourée des onze apôtres, occupe le registre
inférieur. Il est bordé par un arc brisé décoré d'un fin cordon d'animaux.
Bienvenue à TURENNE
Aux mille et un miroirs de lauzes et d'ardoises.
Turenne brille de tous ces feux au soleil de l'histoire.
L'architecture séduit par la richesse de détails, rue pavées de galets irréguliers, maisons nobles et bourgeoises ornées de tours coiffées en poivières se regroupent autours de petites
places, d'échauguettes et de portes sculptées.
Le nom de Turenne signifiait à l'origine "hauteur". Il désigne aujourd'hui la capitale d'une ancienne vicomté qui forma un véritable petit état souverain jusqu'à ce qu'elle soit vendue à Louis XV en 1738. Cette indépendance permit aux habitants de la vicomté de s'enrichir en étant exonérés de la plupart des taxes et impôts dont devaient s'acquitter leurs voisins du royaume de France.
La citadelle corrézienne de Turenne trône depuis le IXè siècle sur son promontoire dominant la vallée encaissée de la Tourmente. Le château fut presque entièrement démantelé au moment du rattachement du vicomté à la Couronne de France. Il en reste que deux tours : la tour de César, datant du XIIIème siècle et celle du Trésor, du XIVème siècle
Henri de La Tour d’Auvergne,
Vicomte de TURENNE
Maréchal de France.
1611-1675
Il participa à la guerre de trente Ans et fut, avec le prince de Condé, vainqueur à Fribourg (1644) et à Nördlingen (1645).
Pendant la Fronde, il fut d'abord du côté des frondeurs, puis prit le commandement de l'armée royale et battit Condé (alors révolté) devant Paris.
Nommé ministre par Mazarin, il entreprit avec succès de chasser les armées étrangères. Il fut le précepteur militaire de Louis XIV avec lequel il fit la campagne de Flandres en 1667.
En 1675, il fut tué à Sasbach, par un boulet; ce fut un deuil national.
En reconnaissance des immenses services rendus, le Roi le fit inhumer à Saint-Denis, dans la nécropole royale. Plus tard, Napoléon le fit transporter aux Invalides.
BRIVE LA GAILLARDE
Aux portes du Midi, Brive la Gaillarde cultive un art de vivre méridional pour le plus grand plaisir des amateurs
de bonne cuisine et de ballon ovale.
Autrefois entourée d'une puissante enceinte fortifiée, la cité "gaillarde" perd ses remparts au XVIIIème siècle. Ils sont aujourd'hui remplacés par le boulevard bordé de platanes qui ceinture les
vieux quartiers
La ville s'organise désormais autour du centre ancien, dominé par la collégiale Saint-Martin. Cette dernière a été érigée au XIIème siècle sur un édifice mérovingien, dont on peut voir les vestiges en visitant la crypte archéologique. Elle est dédiée à Saint-Martin de Brive qui fut lapidé sur son emplacement.
Les nombreuses rues piétonnes invitent à déambuler entre les maisons anciennes et les hôtels particuliers aux toits d'ardoises bleutées et aux façades chaleureuses de grès ocre.
Dans une étroite rue (typique du coeur de la ville), et qui porte le même nom, la Tour des Echevins, joyau de l'architecture Renaissance, impressionne par la finesse de ses sculptures, le marteau de la porte représente la salamandre chère à François 1er et il faut admirer la remarquable grille neo-renaissance fabriquée dans les fonderies de Besançon au XIXè siècle.
Ne manquez pas de visiter l'Hôtel Labenche, il abrite un musée qui retrace l'histoire de la Corrèze de la préhistoire à nos jours, ainsi qu'une collection de tapisseries.
Le samedi matin, attardez-vous sur le marché... Georges Brassens l'a célébré dans une de ses chansons et la halle, depuis porte son nom. Foies gras, magrets, truffes, girolles, cèpes, charcuterie, moutarde violette... Sans oublier "quelques bottes d'oignons", chères à l'ami Georges.
Nous avons oublié, et je le regrette... d'aller visiter à la sortie Sud de la ville 'les grottes de St Antoine de Padoue" où le saint vécu en 1226 et où lui apparu la Vierge Marie sous le vocable Notre Dame de Bon Secours.
Et pour finir, une dernière photo, pour montrer que les brivistes n'oublient pas nos amis les chiens.
Et nous voilà de novueau dans le Lot et sur notre parcours, surprise...
Lundi 13 août 2007
MARTEL EN QUERCY
Bâtie sur le causse qui porte son nom, elle n'a pas été fondée par Charles Martel qui a repoussé les arabes à Poitiers. Ce n'est qu'une légende !
La ville aux 7 tours s'élève sur un plateau calcaire entaillé au sud par la vallée de la Dordogne, c'est une des rares villes en France qui ne doive pas son existence à un "castrum" ou une fondation religieuse. Elle est née d'une convergence de reoutes, un axe antique Nord-Sud croisant un axe Ouest-Est où transitaient le précieux sel de l'Atlantique et le vin d'Aquitaine. Cet emplacement privilégié suscite l'intérêt des puissants vicomtes de Turenne qui font en font le siège d'une seigneurie et, dès le début du XIIè siècle, une cité marchande enrichie par le négose du sel.
Pays de pierre et de lumière, le patrimoine y rejoint le terroir avec une gastronomie réputée (truffe, noix, fois gras, cabécous de rocamadour...)
Le palais de la Raymondie (XIIIe XIVe siècles)
Edifié à partir de 1280 à l'initiative de Bernard Raymondie, receveur des impôts royaux et âtard du Vicompte de Turenne Raymon IV, l'édifice fut achevé ens 1330. ce palais urbain se compose de quatre ailes disposées autour d'une vas cour, à laquelle on acède par un porche surmonté d'une tour transformée tardivement en beffroi. A la révolution, il deviel l'Hôtel de Ville.
La place de la Halle (XVIIIe siècle)
C'est la place la plus importante de la ville médiévale.
La halle, remarquable par sa charpente en châtaignier, témoigne de la continuité de la vocation marchande de Martel au XIXè siècle, elle a été édifiée en 1800 sur l'emplacement de l'Arsenal et du
premier hôtel de ville où les consuls et le sénéchal tenaient leurs séances, démoli par décision du 4 janvier 1782 de l'assemblée municipale. On peut y voir des "conques" ou anciennes mesures à
grains.
Maison Fabri (XIIe siècle)
La maison Duboys (dite Fabri), d'origine médiévale, à été remaniée à la Renaissance comme en témoigne le décor à pilastres et fronton des baies de la tour d'escalier. Selon la tradition, cette maison est à l'emplacement de celle où mourut, en 1183, Henri "Court-Mantel", fils aîné d'Henri II Plantagenêt et d'Aliénor d'Aquitaine, qui venait de piller Rocamadour.
Rue Sans-Lys
C'est dans cette rue que l'on peu observr la façade la plus importante du Palais de la Raymondie. Le rez-de-chaussée, couvert pas des arcades, est destiné au commerce L'étaghe, où les salles ouvrent sur l'extérieur par des baies à remplages, sert de résidence luxueuse au propriétaire et abrite les salles de réception pour les manifestations publiques. Dépendances et lieux de stockage se trouvent au dernier niveau.
Hôtel de Briane, dit Vergnes de Ferron
Dans cette rue, on découvre l'hôtel de Briance avec sa petite tour d'escalier hors-oeuvre. Ce logis du Moyen-Age a été remanié à la fin du XVIè siècle et adopte le décor Renaissance sur son portail. Le heurtoir de la porte est placé suffisament haut pour être atteint par un homme à cheval.
Eglise Saint-Maur (XIIIe siècle)
Elle se présente comme une forteresse avec son haut clocher-porche, véritable tour de défense du début du XVIe siècle. Fondée par le monastère bénédictin de Souillac, son origine n'est sans doute pas antérieur au développement de la ville marchande au XIIe siècle.
De l'église romane, il subsiste le portail d'entrée. Le tympas, sculpté au milieu du XIIe siècle représente la seconde Parousie (avènement du Christ) peu avant le jugement dernier dont
l'imminence est annoncée par les anges sonnant de la trompette et les ressuscités sortant de leur tombeau.
A l'intérieur, l'église reconstruite à la fin du Moyen-Age, présente les caractéristiques de l'architecture gothique méridionale : nef unique bordée de chapelle, choeur fermé par un mur droit,
voûtes sur croisées d'ogives à liernes et tiercerons.
Dans le choeur, un vitrail du XVIe siècle orne la large baie.
La tour Tournemire
Cette tour étaitn intégrée à l'enceinte du XIIe siècle. Elle porte le nom de la famille de bourgeois à qui elle était confiée, les Tournemire. TOur de guet et de défense (25 m de haut, elle mesurait 30 m au XIVe siècle), elle servit aussi de prison seigneurale puis royale et enfin municipale.
Martel devient également une étape importante sur la route de Rocamadour dont le pèlerinage est largement favorisé par les vicomtes.
La ville a peut-être un passé historique riche mais elle n'a pas le charme des petits villages comme Collonges ou Carennac.
Martel en images : avec sa particularité, les nombreuses enseignes de boutiques en vitrail.
CARENNAC
L'Eglise Saint-Pierre
Construction romane des moines du XIIè siècle, elle est orientée sud-est nord-ouest. Elle est précédée d'un narthex avec un superbe tympan, d'un intérêt tel qu'une copie est conservée au Musée des monuments français à Paris. Il offre aux regards une vision symbolique de la fin des temps. Occupant toute la hauteur du tympan, le Christ en majesté tenant le Livre et bénissant, est assis sur un trône richement orné. Les symboles des quatre évangélistes l'entourent et le contemplent.
Traversant un porche carré, vouté en berceau, on pénètre dans l'église, qui comprend trois nefs, séparées par dépais piliers, plus une rangée de chapelles sur le côté nord. L'église possède une trentaine de chapiteaux sculptés. Un clocher roman, carré, sélève au dessus de la croisée du transept.
ROCAMADOUR
Cité sacrée, cité vertige, Rocamadour incrusté dans la roche détient une magnifique histoire spirituelle et humaine.
Un peu d'histoire
Depuis quand le Val Ténébreux, cette grande faille creusée dans le Causse par la rivière Alzou, accueille-t-il les pèlerins venus prier Marie dans une des nombreuses grottes de la muraille rocheuse ?
Depuis longtemps si l'on en juge par la présence d'une cloche du VIème siècle et par les miracles relatés dès le début du XIIème en la paroisse Sainte Marie de Rocamadour. Mais c'est la découverte en l'an 1166, près de l'humble chapelle, du corps miraculeusement conservé d'un ermite (dès lors nommé Amadour, l'amoureux du Roc, qui donne un grand essor au pèlerinage et provoque la construction audacieuse, à flanc de rocher, de 7 églises, d'un monastère et la formation de la ville en contrebas.
Depuis le XIIème siècle, la Vierge Noire, visage recueilli, sourire ébauché et mains tendues, présente son fils aux pèlerins venus de toute l'Europe des chemins de Compostelle et maintenant des bouts du monde. Des rois Saint Louis de France, Henri II d’Angleterre qui vint s’agenouiller devant la Vierge Noire suite à une guérison miraculeuse, Alphonse III du Portugal, Blanche de Castille, Philippe IV le Bel, Philippe VI et Louis XI, au ministre de la République Edmond Michelet, inconnus ou célèbres, ils ont gravis le Grand Escalier, témoignant des nombreuses faveurs obtenues de Notre Dame de Rocamadour dans le Livre des Miracles (XIIè siècle), leurs chroniques personnelles ou par leurs confidences, laissant maquettes de bateaux, palettes de peintres, chaines de prisonniers, bâtons de paralytiques ou tableaux en guise d’ex-voto.
Aujourd'hui encore l'impressionnante falaise invite à s'émerveiller comme à s'interroger sur le sens de la vie ; la Cité suspendue entre terre et ciel offre au pèlerin une image saisissante de l'Eglise et la statue qui traversa les siècles nous rappelle la prière inlassable de Marie, notre Mère. Rocamadour est plus qu'un site : c'est un pèlerinage pour vivre, ou revivre…
C'est par la route de l'Hospitalet qu'il faut arriver à Rocamadour, et de préférene le matin, lorsque le soleil éclaire violemment le rocher. D'une terrasse formant belvédère, on découvre une remarquable vue d'ensemble. Tandis que l'Alzou serpente au fond de la vallée, se détache agrippé à la falaise du Causse, l'extraordinaire profil du village, dont l'élevation, d'une hardiesse invraisemblable, est un défi à l'équilibre.
Le spectacle est grandiose.
Pierre Loti le décrivait ainsi :
Les maisons sur le ruisseau.
Les églises sur les maisons.
Les rochers sur les églises.
Le château sur les rochers.
La porte du Figuier
Ancienne ville fortifiée, Rocamadour a conservé de nombreux témoignages du passé. Par la porte du Figuier qui existait déjà au 13e siècle, on pénètre dans la rue Roland le Preux, rue principale du village, bordée de magasins de souvenirs et d’échoppes d’artisans.
A hauteur de la place de la Caretta démare le "Grand Escalier", qui donne accès à la cité religieuse. On y accède en montant les 233 marches. Le pèlerin, parfois s'agenouille à chaque degré. On peut se plonger dans le passé religieux de Rocamadour en admirant les anciennes habitations des chanoines, actuellment sièges de magasins et d'hôtels.
En montant ces marches, on peut apercevoir; appuyée à la falaise, la basilique de style roman et gothique (11e et 13e siècle), qui comprend deux nefs égales de trois travées, séparées par de
grosses colonnes.
Le Parvis des églises, également appelé place Saint-Amadour, est un espace assez restreint autour duquel s'élèvent sept sanctuaires. Il dessert la basilique Saint Sauveur en face de l'escalier, la crypte Saint-Amadour sous la basilique, la chapelle Notre Dame, ou chapelle miraculeuse à gauche, et à droite, les trois chapelles St-Jean-Baptiste, St-Blaise, Ste-Anne, tandis que la chapelle St-Michel se dresse à gauche sur une terrasse.
Ancien palais des évêques de Tulle, le fort est un vaste bâtiment d'aspect militaire que surplombe l'énorme rocher de la falaise. Construit au 14è siècle, il a été restauré au 19è siècle par un élève de l'architecte Viollet-le-Duc. Le fort domine la place des Senhals, ainsi abptisée car c'est ici qu'étaient autrefois fabriqués les insignes de pèlerinage appelés "senhals" ou "sportelles".
Rue de la Mercerie
Bordée de part en part de jardins en terrasses, l'artère la plus ancienne de Rocamadour permet d'accéder à la porte de Cabiliert construite au 13è siècle. Un peu plus loin, la porte du Fort percée sous le mur d'enceinte du palais, donne accès à l'enceinte sacrée par un nouvel escalier de 75 marches.
Les sanctuaires
A mi-rocher, abrités par le surplomb de la falaise, les sanctuaires recelaient leurs trésors et la relique de Saint-Amadour. C'est après avoir gravi à genoux les 216 marches du grand escalier que
les pèlerins parvenaient au coeur de la cité religieuse, espace fermé où se pressent 7 églises et chapelles. Datés de la fin du XIIè siècle, l'âge d'or du pèlerinage, l'architecture encore romane
de cet ensemble imposant a été fortement retouchée au XIXè siècle.
On retiendra notamment dans les sanctuaires la chapelle Notre-Dame, qui renferme la statue de la Vierge Noire (12è siècle).
Devant le portail flamboyant de la chapelle Notre-Dame, le parvis où se rassemblaient les pèlerins, était autrefois couvert de peintures dont il subsiste des vestiges : l'annonciation et la
visitation (fin du 12è siècle).
La chapelle Notre-Dame
Appelé également chapelle miraculeuse, cet édifice est le "saint des saints" de Rocamadour. C'est à la suite d'une chute de rocher sur la chapelle en 1476> que l'évêque de Tulle, Denys de Bar, entreprit sa reconstruction en style gothique flamboyant. Le sanctuaire subira les assauts des guerres de religion et de la révolution avant d'être restauré au 19è siècle. A l'extérieur du bâtiment, on peut admirer une superbe fresque du 13è siècle représentant un danse macabre, mais c'est à l'intérieur que se trouve celle qui fait la renommée de la ville : la Vierge Noire, hiératique, qui remonte au 12è siècle. De petite taille (69 cm), elle est représentée assise, portant sur son genou gauche, sans le tenir, l'Enfant Jésus, au visage d'adulte. Sculptée en bois de noyer, elle était recouverte de lames d'argent dont subsistent quelques lambeaux noirci par la fumée des cierges et l'oxydation. A chaqu miracle, une cloche datant du 9ème siècle et toujours acrochée à la voûte sonnait.
Sur la seule façade de la chapelle donnant sur l'extérieur, les trois autres consistant en la roche dans laquelle elle a été creusée, des vitraux diffusent une lumière colorée.
Dès le 11è siècle, le pèlerinage de Rocamadour fut très populaire hez les marins bretons. Cette tradition explique la présence de maquettes de navires suspendues au plafond de la chapelle, parmi les ex-votos.
Chapelle St Michel
Au centre de la cité religieuse, cette chapelle romane servait autrefois pour les offices de moines du prieuré A l'extérieur, de superbes fresques du 12è siècle retracent des scènes comme
l'Annonciation et la Visitation. D'une grande variété de tons, cette composition se distingue par l'élégance des figures que se détachent sur un fond bleu roi.
A l'intérieur, un Christ en majesté est entouré des évangélistes.
Crypte St Amadour
Située sous la basilique, elle appartient au sept sanctuaires du parvis des églises. Construite au 12è siècle elle est une véritable petite église avec un chevet plat et deux travées. Autrefois, on y vouait un culte au corps de Saint Amadour.
Le parvis des églises
Lieu saint par excellence, le parvis des églises, également appelé place Saint Amadour, est un espace assez restreint autour duquel s'élèvent sept sanctuaires. Il dessert la basilique Saint Sauveur en face de l'escalier, la crypte Saint Amadour sous la basilique, la chapelle Notre-Dame, ou chapelle miraculeuse, à gauche et à droite, les trois chapelles Saint-Jean-Baptiste, Saint-Blaise, Sainte-Anne, tandis que la chapelle Saint-Michel se dresse à gauche sur une terrasse.
On peut voir au dessus de la porte de la chapelle Notre-Dame une grossière épée de fer enfoncée dans la paroi rocheuse. La légende l'identifie à "Durandal", la célèbre épée de Roland et raconte que, cerné par les Sarrasins et ne pouvant détruire son arme, Roland implora l'archange Saint-Michel et lança son épée qui, d'un seul jet, vint se planter dans le rocher de Rocamadour, loin des infidèles.
Le château
Bâti sur le promontoire supérieur de la falaise, le château est l'actuelle demeure des chapelains de Rocamadour. Les bâtiments actuels datent du siècle dernier et sont adossés aux restant d'un
fort du 14è siècle.
On découvre une vue globale du château et de son environnement à l'arrivée du chemin de croix qui permet l'ascension de la falaise.
Une croix de Jérusalem, récemment installée, fait face aux bâtiments du château.
Venir à Rocamadour, c'est s'offrir le temps de découvrir un lieu unique : n'est-ce pas l'un des plus beaux villages de France ? Le programme est riche : touristique, gastronomique, culturel et spirituel. Dommage que nous n'avons pas pris plus de temps pour soi afin de se ressourcer.
Au détour d'un virage de la route de Couzou, on découvre une autre vue de Rocamadour, avec le pigeonnier de Laguille, avant d'entamer la traversée du plateau calcaire avec ses prairies entourées
de murettes où sont élevés les moutons typiques du causse dits "à luettes" en raison du cercle foncé entourant leurs yeux, et les brebis qui donnent le lait pour le fameux "Cabécou de
Rocamadour".
Je me souviens d'avoir fait une mémorable chute dans le caniveau en voulant reculer pour prendre la photo. Charly, plus bas dans la voiture, n'a même pas bougé.
SAINT-CIRQ
LAPOPIE
Le village de Saint-Cirq Lapopie, accroché sure une falaise surplombant les berges de près de 100 mètres constitue l'un des sites majeurs de la vallée du Lot.
Chef-lieu de l'une des quatre vicomtés du Quercy, Saint-Cirq Lapopie fut partagé au Moyen-Age entre quatre dynasties féodales, les Lapopie, les Gourdon, les Cardaillac et les Castelnau. De ce fait, plusieurs châteaux et maisons fortes constituaient le fort de Lapopie et dominaient le village.
Les rues où s'ouvrent des arcades d'échoppes conservent le souvenir des activités artisanales qui firent la richesse de Saint-Cirq. Peaussiers de la rue de la Pélisserie, chaudronniers de la rue Peyrolerie et surtout tourneurs sur buis ou roubinetaires dont les ateliers produisaient les moules à boutons, écuelles, gobelets et robinets de tonnellerie.
En contrebas du fort, les rues du village, fermées par des portes fortifiées, ont conservé de nombreuses maisons anciennes dont les façades en pierre ou en pans de bois datant pour la plupart du XIIIe au XVIe siècle. Etroites, elles sont caractérisées par leurs toits de tuiles plates, à fortes pentes. Les maisons pignon sur rue sont séparées par un entremi, espace étroit recevant les eaux pluviales et les eaux usées des latrines et des éviers.
BELCASTEL
Sur l'ancienne route du sel et de St Jacques de Compostelle, la bourgade classée parmi les plus beaux illages de France est un castelnau baigné par l'Aveyron, dominant fièrement du haut des tours de son château le beau paysage. La forteresse fut dès le déut de régime féodal, la proprieté de la famille Belcastel, dont le rayonnement s'étendait de part et d'autre de l'Aveyron. C'est au XVIe siècle que la famille ruinée par les guerres de religion, émigra en Languedoc. En ruines au XIXe siècle, le château récemment restauré, embrasse du regar le village restauré aux calades pavées, le four, les métiers à ferrer et la fontaine antique.
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Le pont et le Pouncho d'Agast la nuit