Avril 2013
AUBAGNE
La douceur provençale
Deux symboles de la Provence éternelle sont nés en 1895 à Aubagne : l'écrivain et cinéaste Marcel Pagnol et la très kitsch cigale en céramique !
Une tranquille ville, que l'urbanisation continue de la vallée de l'Huveaune fait apparenter à une banlieue de Marseille. Mais les environs, à commencer par la ronde colline du Garlaban, chère à Pagnol, restent très nature.
Lundi 8 avril
Arrivée à midi chez Eliane
Déjeuner diététique et nous voilà parties pour 1h30 de marche dans le parc St Pons à Gémenos.
La beauté du site et la richesse historique des monuments font de ce lieu, une promenade inoubliable.
C'est le marquis d'Albertas qui, à la fin du XVIIIè siècle, aménagea un parc pittoresque à l’anglaise dans un vallon protégé du vent et bien arrosé par un ruisseau provenant d’une source dans sa seigneurie de Gémenos. Le microclimat des lieux engendra une profusion d'espèces végétales luxuriantes. Sur 758 ha, seuls 52 ha sont désormais aménagés.
Nous longeons le sentier ombragé et frais près du Fauge dont l’eau claire coule toute l’année.
On remarque aussitôt les ruines d’une ancienne fabrique de papier. Plus haut au milieu de toutes ces essences forestières (hêtres, frênes, marronniers, érables, cèdres, charmes, tilleuls, houx, chênes verts, pins….), nous passons devant les ruines du foulon et nous arrivons face à la cascade moussue du vieux moulin
Il faut tourner sur la droite, passer devant une magnifique cascade pour apercevoir à la dernière minute l’abbaye cistercienne cachée par la verdure. Un dernier effort, un escalier passant sous une arche, encore une petite cascade et nous voilà dans le grand pré, à proximité de cette magnifique abbaye.
En 1205 débuta la construction. Le projet initial, trop ambitieux, ne put aboutir. La fondatrice, Dame Garcende y installa une communauté religieuse de femmes, et c'est en 1223 que ce monastère de moniales sera élevé au rang d'abbaye et intégré à l'ordre des Cîteaux. Grâce au travail des abbesses, l'énergie fournie par une source d'eau pérenne permit d'établir sur ce site la première activité industrielle.
L'église, abandonnée en 1407, appartient aujourd'hui au conseil régional qui l'a entièrement restauré.
Derrière l’abbaye, se trouve la source du Fauge qui ne tarit jamais et abreuve en eau potable toutes les fontaines du village. C’est dans son lit qu’une algue rouge microscopique appelée «Hildenbrandia Rivularis» prospère. Ordinairement développée en montagne dans les torrents alpins, sa présence ici reste un mystère. On raconte qu’une nuit d’orage, une horde de chevaliers aurait demandé asile au cloître des abbesses qui, imprudentes, leur ouvrirent la porte. S’ensuivit une nuit d’effroi dont seule Blanche de Simiane aurait réchappé. Cherchant à fuir les avances d’un soupirant, elle se serait jetée dans la Fauge. L’algue serait la marque du sang de la pure nonne que le temps n’a pas su effacer.
Le jour de la Saint-Eloi, les habitants de Gémenos viennent en famille y pique-niquer et déguster le pastis.
Retour sur Aubagne pour repartir faire un petit tour en ville et longer les bords de l’Huveaune, je découvre avec émerveillement les arbres en fleurs.
Mardi 9 Avril
Tour du marché le matin, on y retrouve l’irremplaçable plaisir du marché provençal, ou se mêlent saveurs et accents.
L’après-midi, nous voulions retourner marcher à St Pons et prendre les photos que je n’avais pas réussie à faire avec mon portable la veille, je rate l’entrée du parking et nous découvrons une route magnifique qui monte en lacet, le panorama est si beau que nous ne faisons pas demi-tour et nous voilà parties pour un circuit de 85 km.
Visite de l’église de Gémenos fondée au XVIIIe siècle
En route vers le col de l’Espigoulier
Nous passerons au pied de la grotte de Sainte Marie-Madeleine à Plan d’Aups Sainte Baume qui se situe à 900 m d’altitude à la limite de la forêt.
Nans les Pins
St Zacharie
Auriol
Roquevaire
Retour sur Aubagne pour prendre la route d’Eoures, nous cherchons le cimetière de la Treille où est enterré Marcel Pagnol, nous nous égarons sur l'étroit chemin de la Fontaine de Mai, heureusement pas grand monde en cette période de l'année. En fait, il fallait aller vers les Camoins et passer devant la clinique St Martin (bons et mauvais souvenirs, mauvais pour le jour ou Yan y est arrivé allongé sur un brancard, mais heureusement debout sur ses 2 jambes huit mois plus tard).
Le petit cimetière est sur la droite quand on monte à la Treille. Une fois la grille poussée, la première tombe qui fait
face est celle de Marcel Pagnol. Avec lui, Augustine, sa mère, et Estelle, sa petite fille.
Sur la simple dalle en pierre de Cassis, on peut lire l’épitaphe "Fontes amicos uxorem dilexit" : "il a aimé les sources, ses amis, son épouse"
Les autres membres de la famille Pagnol sont aussi enterrés dans ce même cimetière.
Pour finir notre périple Marcel Pagnol nous allons maintenant en direction du château de Buzines qui a été le cadre de son roman autobiographique « le château de ma mère ».
Le Château de la Buzine, propriété de Marcel Pagnol à partir de 1941 avait pour vocation de devenir le lieu incontournable de l'art et du cinéma. Mais la deuxième guerre mondiale arrêta l'avancée de « la Cité du Cinéma ». La Buzine est depuis 1995 la propriété de Marseille. La ville en a fait un monument historique depuis 1997et a restauré le bâtiment pour le transformer en Maison des Cinématographies de la Méditerranée en 2011.
Dans une salle à l’étage, Aude Ambroggi, l’épouse de Daniel Auteuil y expose ses toiles, que dire, je n’ai pas aimé du tout.
Retour sur Aubagne.
Mercredi 10 avril
Le soleil est au rendez-vous, nous partons vers les Calanques.
Ballade sur ce petit joyau qu’est le port de pêche authentiquement provençal de Cassis. Niché entre deux sites naturels exceptionnels (le célèbre massif des Calanques et le majestueux Cap Canaille) il nous offre un concentré de Provence et de Méditerranée.
La ville, tout en hauteur, possède des vieux quartiers charmants, nous montons jusqu’à l’église consacrée à St Michel, à Notre Dame de la Mer et à Saint Roch. Construite entre 1859 et 1867 en pierre de Cassis, elle est de style roman à 3 nefs.
« Qu'a vist Paris, se noun a vist Cassis, pou dire… n'ai rèn vist »
« Celui qui a vu Paris et qui n’a pas vu Cassis peut dire... je n’ai rien vu »
Ces mots du prix Nobel de littérature, Frédéric Mistral traduisent à eux seuls la formidable attraction qu’exerce Cassis sur tous ceux qui s’y rendent.
Sur les traces du «Petit Prince».
Promenade d'émerveillement et de découverte des Calanques d'1h environ au départ de la Presqu'île.
Sous les pins d'Alep, on chemine sur un sentier encadré d'un ourlet de pierres sèches tout en gardant un œil sur cette eau miroitant au soleil... et grâce aux panneaux qui jalonnent notre parcours, on se familiarise avec la faune et la flore comme cette herbe à Gouffé qui ne survit qu'entre Marseille et Toulon, on plonge dans l'histoire de la chapelle de Port-Miou dite Notre-Dame-de-bon-voyage qui aurait miraculeusement sauvé les habitants de Cassis de la peste de 1720, on découvre encore l'existence d'une source sous-marine à l'origine mystérieuse et enfin, on se remémore le parcours de l'écrivain-aviateur Antoine de Saint-Exupéry qui a péri au large en 1944 et dont le sentier porte le surnom.
Pique-Nique sur le parking de la presqu’ile.
Pause-café sur le bord de mer à Bandol puis un petit détour par Port d’Alon.
La calanque est située au sud de la commune de Saint Cyr sur Mer, c’est un vallon boisé de pins d’Alep et protégée par le Conservatoire du littoral. La plage de sable et de galets est un petit paradis mais qui doit être pris d’assaut en pleine saison. Le sentier que nous empruntons offre de très jolis points de vue.
La cigale
Quatre ans sous terre avant de chanter tout l’été !
Après l’accouplement, la femelle pond ses œufs à la fin de l’été dans la moelle d’une tige. Quelques semaines plus tard, de petites larves sortent de la tige, tombent sur le sol et creusent des galeries souterraines dans lesquelles elles vivront 3 à 5 ans. La larve se nourrit de racines.
Elle grandit par mues successives pour devenir une nymphe qui sort de terre au début de l’été et grimpe sur un support pour se métamorphoser en cigale. La cigale adulte vit environ 50 jours. Elle se nourrit de la sève des rameaux qu’elle pompe avec son rostre. Seuls les mâles chantent pour attirer les femelles.
Jeudi 11 avril
Gémenos pour une nouvelle balade dans le parc de Saint Pons, de retour sur Aubagne nous profitons de cette fin d’après-midi pour aller visiter la maison natale de Marcel Pagnol.
C'est ici, au 16 cours Barthélémy (immeuble bourgeois, situé au cœur de la ville) qu'est né Marcel Pagnol, un 28 février 1895. Le futur académicien y résida jusqu'à la rentrée scolaire 1897.
A l'intérieur, deux espaces distincts.
Sur la droite, la reconstitution de l'appartement de l'instituteur, son père Paul, de quoi s'imprégner de l'ambiance familiale à travers la salle à manger qui accueillait les joyeuses tablées, la cuisine où Augustine, sa mère, préparait d'alléchants mets et la chambre à coucher.
Et sur la gauche : galerie de portraits de famille, exposition de photos et d'objets, lettres manuscrites. Une salle de cinéma diffuse en boucle des passages des plus grandes œuvres de l'auteur.
Vendredi 12 avril
“Je suis né dans la ville d'Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers.”
Marcel Pagnol - La Gloire de mon père.
La vieille ville d’Aubagne, ancienne place médiévale cernée de remparts au XVIe siècle, intègre plusieurs monuments
intéressants comme la porte Gachiou (la principale des sept entrées de la cité), l’Eglise Saint Sauveur (XIe siècle), la tour de l’Horloge, le clocher triangulaire de l’Observance, la Chapelle
des Pénitents Noirs, la chapelle des Pénitents Blancs…
Les rues étroites et les places ombragées du centre ancien en font la ville méditerranéenne typique et on peut noter en particulier la rue Torte, la rue Rastègue, la rue du
Four, la place Joseph Rau, la place de Guin, les hôtels particuliers aux façades colorées ou ornementations typiques des XVIe et XVIIe siècles (Hôtel de Bausset, Hôtel des Royalistes), les
anciens balcons, les portes et heurtoirs, le four à pain du XVIIIe…
Cours Foch : Aménagé sur l’ancien lit de l’Huveaune détournée en 1838. Au centre le Monument aux morts sculpté par Henri Reybaud en 1923. Inscrit Monument Historique.
Un peu plus loin sur l’esplanade De Gaulle, qui accueille les marchés aux santons et à la céramique,
Le petit monde de Marcel Pagnol
Créé en 1974 dans un kiosque à musique, c’est une reconstitution du paysage des collines d’Aubagne, avec 200 santons qui mettent en scène les personnages des films ou de la vie de Marcel Pagnol.
Samedi 13 avril
Passage par Roquevaire chez Robert et Lulu, et retour sur Gap.